Publié le 1 juillet 2021 à 21h29 - Dernière mise à jour le 8 juin 2023 à 17h51
Le Parquet national antiterroriste a ouvert une enquête pour « recel de crimes contre l’humanité » visant quatre géants du textile, dont Uniqlo, soupçonnés d’avoir profité du travail forcé de Ouïghours, minorité majoritairement musulmane, en Chine, a appris franceinfo de source judiciaire jeudi 1er juillet, confirmant une information de Mediapart.
Cette plainte déposée début avril vise les sociétés Uniqlo France, Inditex (marques Zara, Bershka etc), SMCP (Sandro, Maje, de Fursac) et le chausseur de sport Skechers. Elle a été déposée début avril à Paris par l’association anti-corruption Sherpa, le collectif Ethique sur l’étiquette, l’Institut ouïghour d’Europe (IODE) ainsi qu’une Ouïghoure ayant été internée dans la province du Xinjiang (nord-ouest de la Chine) qui accusent ces quatre multinationales de « recel de travail forcé et de crimes contre l’humanité », dans un communiqué publié le 9 avril.
Le pôle « crimes contre l’humanité » saisi
Les géants de l’habillement profitent-ils du travail forcé de Ouïghours en Chine ? Les vêtements et chaussures de ces grandes marques ont-il été fabriqués dans des usines où des Ouïghours ont été soumis au travail forcé ? Questions auxquelles va tenter de répondre l’enquête ouverte au pôle « crimes contre l’humanité » du Parquet national antiterroriste.
Les associations estiment également que les sociétés visées ne justifient pas d’efforts suffisants pour s’assurer que leurs sous-traitants ne sont pas impliqués dans les persécutions des Ouïghours. Des ONG accusent Pékin d’avoir interné, depuis 2017, plus d’un million d’entre eux dans des centres de rééducation politique. Le régime communiste dément ce chiffre.
Source franceinfo