Publié le 8 novembre 2021 à 18h19 - Dernière mise à jour le 9 juin 2023 à 19h42
L’indemnisation individuelle des victimes de pédocriminalité prend forme dans l’Église catholique. «Les évêques de France ont décidé d’abonder ce fonds en se désistant de biens immobiliers et mobiliers de la conférence des évêques et des diocèses», a déclaré Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, ce lundi 8 novembre 2021 à Lourdes (Hautes-Pyrénées).
Un mois après la publication du rapport choc de la commission Sauvé, les évêques catholiques se sont réunis dans le cadre d’une assemblée plénière, afin de réfléchir à «des gestes» et un «échéancier» de mesures pour lutter contre la pédocriminalité dans l’Église.
L’Église n’utilisera pas les «deniers de l’Église» ou les «dons des fidèles», a déclaré Eric de Moulins-Beaufort. «Tous les évêques ont accepté d’essayer d’identifier dans leurs diocèses les biens dont ils pouvaient se défaire», a-t-il ajouté. Par ailleurs, «nous avons décidé de souscrire un emprunt, s’il le fallait, pour pouvoir honorer nos obligations.» Une instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation sera dirigée par la juriste Marie Derain de Vaucresson, a également annoncé Eric de Moulins-Beaufort. Elle sera chargée d’instruire les demandes des victimes de violences sexuelles.
Le rapport Sauvé a évalué à 216 000 le nombre de personnes de plus de 18 ans ayant fait l’objet de violences ou d’agressions sexuelles pendant leur minorité de la part de clercs ou de religieux catholiques en France de 1950 à 2020. Et même 330 000 en ajoutant les agresseurs laïcs travaillant dans des institutions de l’Église catholique.
Source Franceinfo