Publié le 16 février 2018 à 13h37 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h46
Les professionnels du monde judiciaire se sont rassemblés sur les marches du Palais de justice de Marseille, place Monthyon, pour dénoncer une justice qui va mal», «un manque de moyens humains et matériels» et un projet de réforme proposé «sans concertation». la Garde des Sceaux, Nicole Belloubet a présenté début octobre cinq grands «chantiers», en vue d’une réforme prévue au printemps. Parmi les propositions: la transformation numérique, la simplification des procédures pénale et civile, l’organisation territoriale et l’efficacité des peines… Entretiens
Marie-Blanche Régnier magistrate au parquet de Marseille et déléguée Paca du Syndicat de la magistrature dénonce un gouvernement qui «annonce des projets sur lesquels nous avons été à peine concertés». Évoque des dispositions «qui ne prennent pas en compte la pauvreté du service public de la Justice». Parle de réformes «tous azimuts» -la carte judiciaire, la question numérique, la question de la procédure civile et pénale… – dont le sens serait «moins d’accès aux juges pour les justiciables que nous sommes tous»… ste-019_marie_blanche_regnier_deleguee_regio_syndicat_de_la_magistrature_15_02_18.mp3 Me Gilles Petit, avocat en droit des affaires et président de l’association des avocats conseils d’entreprises juge que «le justiciable a parfaitement le droit d’avoir accès à la justice même s’il n’a pas les moyens». Explique que l’État en cela alloue des sommes «que nous considérons insuffisantes pour assurer la défense dans de bonnes conditions». Met en exergue «un dysfonctionnement au niveau de la justice»: «Les magistrats ne sont pas assez nombreux, pas assez équipés, de plus en plus d’affaires sont à traiter…» ste-016_et_17_me_gille_petit_avocat_et_pres_de_asso_des_avocats_conseils_d_entreprises_15_02_18.mp3 Isabelle Fernandez, greffière au Tribunal Correctionnel de Marseille et secrétaire régionale du syndicat des fonctionnaires Unsa service judiciaire . Rappelle: «On sonne le tocsin depuis des mois mais on n’est toujours pas entendus». Parle d’un projet de Réforme «qui ne nous satisfait pas»; «parce que le budget n’y est pas, parce qu’il y a absence de concertation…». Souligne: «Deux chantiers qui concernent la procédure, qui est le cœur de métier des greffiers, et il n’y a aucun référent-greffier». Considère que cette réforme «va droit dans le mur parce qu’on ne tient pas compte des problématiques que rencontrent au quotidien tous les métiers de la justice.»… ste-018_isabelle_fernandez_greffiere_et_sec_regionale_unsa_service_judiciaire_15_02_18.mp3 Reportage Mireille BIANCIOTTO