Publié le 15 mars 2018 à 8h29 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 17h58
Le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, a annoncé un plan pour la rénovation des écoles marseillaises. Ce plan prévoit, en 6 ans, la démolition de 31 écoles et la construction ou reconstruction de 34 écoles en urgence absolue d’ici à 2025. Le recours de la ville à un partenariat public-privé (PPP) pour la rénovation suscite immédiatement une levée de bouclier. Syndicats, enseignants, entreprises du BTP, architectes, parents d’élèves,élus de gauche font front commun pour dénoncer ce plan à 1 milliard d’euros….
Pierre-Marie Ganozzi, secrétaire départemental de la FSU 13 revient sur ce PPP qu’il qualifie de «Pompe à Pognon public» qui coûte 100M€ de plus que le coût d’une maîtrise d’œuvre publique… ste-000_pierre_marie_ganozzi_sec_deptal_fsu_13_13_03_18.mp3 Séverine Gil, présidente du Mouvement des parents d’élèves (MPE) 13, défend ce qu’elle qualifie comme «la deuxième maison de nos enfants » ste-003_severine_gil_presdiente_mpe_13_13_03_18.mp3 Patricia Blanchet-Bhang Présidente de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) 13 parle de «grosse perte». Rappelle: «Nous sommes l’économie locale» avant de dénoncer «par cette délibération la mairie prive ces entreprises d’activités»… ste-001_patricia_blanchet_bhang_pres_capeb_13_13_03_18.mp3 Deux recours ont été déposés, le premier par les professionnels, représentés par Philippe Fontanier, délégué général adjoint du Syndicat national des entreprises du second œuvre (SNSO) qui souligne que le PPP est souvent attribué «à des grosses structures, des majors du BTP» qui «confisquent ainsi une part des travaux aux entreprises locales qui se trouvent donc privées d’accès à cette commande publique extrêmement importante pour elles.» «Un recours gracieux», a été déposé devant le tribunal administratif «pour l’annulation de cette prise de position pour revenir à une maîtrise d’ouvrage publique…». ste-002_philippe_fontanier_delegue_gal_adjoint_snso_syndicat_national_des_ent_du_second_oeuvre_13_3_18.mp3 Le second a été déposé par Me Christian Bruschi au nom de trois contribuables marseillais. «Le PPP est une voie dangereuse, ce n’est pas moi qui le dit, c’est la Cour des comptes et la commission sénatoriale bipartisane constituée sur ce point». Considère que pour le PPP des écoles à Marseille, «l’argumentation formulée par la mairie est spécieuse…» ste-004_me_christian_bruschi_avocat_honoraire_13_03_18.mp3 Propos recueillis par Mireille BIANCIOTTO Une réunion publique est prévue le jeudi 5 avril à 18h, à la Cité des associations au 93, La CanebièreLe font commun contre le choix du PPP dénoncent les point suivants : –Coût global : le coût serait de 1 milliard d’euros pour 34 écoles sur 20 ans, soit un sur-coût global estimé à près de 100 millions d’euros ( soit 7% de plus par an). Sans compter le coût de l’entretien des bâtiments. Et comment financer les 414 autre écoles? –Risques encourus : si l’entreprise en charge de la maîtrise d’ouvrage fait faillite, qui devra réaliser, gérer et payer l’entretien des écoles ? La mairie (c’est-à-dire le contribuable) devra-t-elle payer deux fois ? –Priorité à l’éducation : l’école n’est pas une marchandise et ne doit pas être morcelée entre ce qui relèverait des champs privé ou public. Dès lors, quelles seront les concertations entre les constructeurs privés de groupes multinationaux et les acteurs locaux de l’éducation (enseignants, parents ou élèves) ? –Choix social et politique : les écoles seront bâties et associées à des espaces vides à proximité. Pour en faire quoi ? Une bibliothèque ? Une piscine ? Ou un centre commercial ? Si c’est le Privé qui est maître d’ouvrage, alors le risque est fort que ces bâtiments servent à des buts commerciaux. |