Publié le 22 mars 2018 à 23h57 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h46
Aix-Marseille 2.0 qui, à compter du 1er avril, portera le label Aix-Marseille French Tech, vient de présenter son projet à la Criée. Quelque 700 personnalités étaient présentes à ce lancement, au rang desquels Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, président de la métropole Aix-Marseille Provence, les élus Dominique Tian, Didier Parakian ou encore le Président de la CCI Marseille Provence, Jean-Luc Chauvin. Les premiers mots de Pascal Lorne, qui préside le collectif d’entrepreneurs 2.0 sont des remerciements pour «ceux qui ont commencé le travail», est-ce à dire l’équipe de Medinsoft qui ne manquera pas d’être applaudie. Et dans ce cadre évoquera son désir de fédérer les deux équipes car «la French Tech n’appartient à personne».
Pascal Lorne, également fondateur de l’entreprise de travail temporaire GoJob, avoue: «Nous nous sommes posés la question de savoir si nous étions légitimes pour porter le label. Alors nous avons fait le point sur ce que nous avions accompli en 10 ans. A 12 nous avons créé 39 entreprises, mené 130 levées de fonds obtenant 290 M€ de fonds privés pour la recherche et le développement. 2 170 emplois ont vu le jour, 47 filiales à l’étranger pour un chiffre d’affaires cumulé de 1,78Mds € dont 36% en export». Ces résultats posés, il dévoile: «Nous avons l’ambition d’aider Marseille à développer son rôle de Hub entre l’Europe et l’Afrique, de permettre à nos entreprises d’aller à l’étranger. Nous voulons aussi accueillir des talents ici car l’innovation c’est avant tout des hommes et des femmes». Il insiste sur ce point: «J’ai monté six entreprises, quatre ont échoué, deux ont bien marché. Or ce sont les deux où j’ai pris des gens meilleurs que moi». Bertrand Bigay, cofondateur de P Factory poursuit: «Pour parvenir à ces résultats nous nous appuierons sur les structures d’accompagnement en local. Nous souhaitons fédérer, aider à faire plutôt que de faire à la place». Cite les noms de Eurobiomed, P.Factory, CCIMP, l’Occitane en Provence, The Box, The Camp, AMU, BPI France…
«Nous allons connecter Aix Marseille French Tech avec les réseaux qui sont hors de notre territoire»
Cyril Zimmerman, président d’ACSEI, avance pour sa part: «Nous allons connecter Aix Marseille French Tech avec les réseaux qui sont hors de notre territoire ainsi qu’avec les gens qui sont sur le capital risque car ils sont essentiel pour le développement de l’économie numérique. De plus, comme ils travaillent depuis des années avec des start-up, ils sont aussi des porteurs de conseils. Nous travaillerons enfin avec les pouvoirs publics». Vincent Berge, Paca Mobile Center, développe sur l’international: «C’est le pivot pour créer des tech-champions avec le fait de faire venir des experts car, si on veut devenir un tech-champion il importe de bénéficier de l’expérience des autres pour y parvenir». Pour Lionel Minassian, thecamp : «Ce n’est pas un hasard si cette soirée se déroule à la Criée car, unis, avec une vraie ambition, nous pouvons nous faire entendre de partout. Marseille est un vrai Hub entre l’Europe et l’Afrique, nous avons un vrai rôle à jouer et, pour cela, nous devons faire venir les intelligences du monde entier sans oublier de regarder, en premier lieu, les très bons que nous avons ici ». Laurent Baly, président de SATT Sud-Est, rappelle pour sa part: «Nous bénéficions de la présence de milliers d’étudiants et de chercheurs sur ce territoire qui peuvent accompagner les entreprises, innover. Et nous avons une autre ambition, favoriser le parcours de l’entrepreneuriat féminin pour parvenir à une vraie parité dans les technologies et le management».
«La levée de fonds c’est bien mais s’il n’y a pas de clients cela ne sert à rien»
L’international est fondamental mais il peut faire peur. En effet, certains, qui débutent leur parcours, peuvent se sentir exclus. Valérie Segretain, Positive Customer entend rassurer sur ce point: «Nous voulons être la French Tech de toutes les start-up, nous voulons toutes les écouter, les accompagner, leur rendre accessible l’information existante, faire venir des investisseurs. Nous allons initier « Boost your Territoire » qui vise à mobiliser des Marseillais qui ont réussi afin qu’ils donnent une chance aux start-up du territoire. Et, dès le 7 juillet, France Digital fera étape à Marseille, occasion de rencontrer des investisseurs. Nous allons également proposer des locaux au sein du World Trade Center». Elle poursuit son propos en mettant en exergue un autre dispositif: «« Mon territoire, mon premier client ». La levée de fonds c’est bien mais s’il n’y a pas de clients cela ne sert à rien. Nous souhaitons que les grandes entreprises et les PME deviennent des clients des start-up. Nous allons également accompagner ces dernières avec des commerciaux et organiser un événement annuel en leur honneur». Olivier Mathiot cofondateur de Priceminister considère: «Nous devons devenir la métropole qui se voit du ciel, dans un pays qui passe à un autre niveau en matière de French Tech avec une collaboration entre grands groupes, universités, start-up, collectivités…». Tandis que Marc Schillaci affiche l’ambition qu’Aix-Marseille French Tech «devienne l’un des plus beaux label de France». Patrick Siri, P.Factory tient à souligner : «Notre ambition est de faire que la puissance des grands groupes s’allie à l’innovation des start-up». «Ce dispositif existe déjà dans 5 régions, on les a fédérées pour faire bénéficier les start-up locales des appels d’offres de grands comptes, six rencontres par an auront lieu pour échanger sur les bonnes pratiques», précise Laurence Fontaine, Open Innovation Paca. En ce qui concerne le volet communication du label, Mathieu Rozières, Black Euphoria explique: «Nous sommes là pour raconter l’histoire des start-up», Marie-Claude Guidi, Ioda Consulting, occupe selon elle, «le poste que personne ne veut occuper», celui de trésorière: «Nous allons clarifier les services et les cotisations, aller rapidement vers un équilibre fonds privé/ fonds public», avant d’annoncer: «Pour 2018 les cotisations sont gratuites parce que nous voulons le soutien des start-up, et ce sera à nous de faire que vous restiez».
Michel CAIRE