Théâtre Nono Marseille: Barokko – Opéra Théâtre du 5 au 14 Avril

Publié le 2 avril 2018 à  21h28 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  18h40

Après dix années de collaborations internationales et de recherche créative, le théâtre NoNo dévoile à Marseille [[jeudi 5, vendredi 6, samedi 7 avril à 20:30; mardi 10, jeudi 12, vendredi 13, samedi 14 avril à 20:30; dimanche 8 avril à 17:00 – Tarif : 25€ (Réduit: 20€ / Scolaires-Étudiants : 12€). Théâtre Nono 35, Traverse de Carthage – 13008 Marseille – 04 91 75 64 59 – reservation@theatre-nono.comtheatre-nono.com]] une spectaculaire fantasmagorie, un projet démesuré et délicieusement surréaliste dont la compagnie a le secret : Barokko, un opéra hors norme nourri de plusieurs disciplines – théâtre, musique, danse, arts plastiques – retraçant l’épopée d’une vie et les métamorphoses d’un homme qui sera fait Pape, puis destitué. Avec leurs fulgurances et leurs extravagances, la mise en scène et la chorégraphie de Serge Noyelle, les textes de Marion Coutris et les musiques de Marco Quesada font vibrer cette stupéfiante création au souffle contemporain et à l’énergie intensément baroque. Baroque dans toute la noblesse du terme, celle d’un mouvement de pensée porté vers le déséquilibre, un désir transgressif et exubérant… Renversant et bouleversant.

Barokko - Serge Noyelle - © Théâtre Nono
Barokko – Serge Noyelle – © Théâtre Nono
A l’heure de la mort, un homme se replonge dans le songe éveillé d’une vie de passions et de chaos. Reviennent le hanter les spectres et les vivants, les êtres aimés et les ennemis, détenteurs de civilisations anciennes ou d’obsédantes projections. C’est au travers des métamorphoses d’un homme qui est fait Pape que prend forme cet opéra. Bien sûr l’habit de Pape est celui d’un pontife de Carnaval. Des figures oniriques, par leur présence et le récit qu’elles portent, constituent le déroulé dramaturgique de la pièce : ainsi l’Ange, l’Homme nu qu’on fait Pape, le Roi déchu, l’Enfant perdu, la Mort, les vieux Jumeaux, le Devin prophétique, la Triade du désir. Mais l’essence de ce bal des errants est dominée par la présence d’un chœur dansé et d’un chœur chanté. Des jeunes femmes vêtues de noir passent, porteuses d’offrandes, processions païennes ou mystiques. Une horde de personnages vêtus de vieilles dentelles blanches, poudrés, voluptueux d’une décadence furieuse, archaïques et contemporains, foulent le sol de leurs danses folles, étirent l’espace de leurs rituels étranges. Le cycle de l’Histoire se calque sur le carrousel sans cesse répété des figures rhétoriques du théâtre, des mythes et des récits, et le carnaval des rois fous, des coryphées visionnaires, des messagers antiques, des Erinyes et des envoyés du destin, et n’en finit pas de dessiner nos rêves. L’esthétique du baroque est l’excès de signe, de sens, de mouvement. Par l’effet d’inversion qu’il produit, cet excès crée le désir de vide, la nécessité de l’ellipse, la fonction de la lenteur et du silence. Entre l’extrême érotisation des corps, et un vieillissement annoncé comme la mort du désir, se trouve le champ d’écriture de cette création. Trouver dans l’errance d’une parole entre chant et récit, à ressusciter l’amour. Saisir la pulsion de mort qui transcende l’acte sexuel. Il y a dans cette attraction des contraires un champ magnétique fascinant où le monde de la peinture, celui de l’imaginaire, et l’écriture musicale, entretiennent une étrange correspondance de guerre. Nos corps sont trace de vie. La vie est une conscience. Mais la conscience, un combat des corps. Le théâtre, la danse témoignent de ce combat.
La rédaction

Cette création naît d’une collaboration internationale commencée à Bruxelles – Festival des Brigittines – en 2009 et Paris – théâtre de Châtillon – pour inclure à partir de 2016 plusieurs théâtres d’Europe et du monde, dont le Teatr-Teatr de Perm -Russie- où le spectacle est créé dans sa version russe en mars 2017 avec une équipe franco-russe, le théâtre dramatique de Plovdiv – Bulgarie. La création française de BaroKKo à Marseille, avec cette même équipe artistique, représente une événement inédit et attendu pour le public marseillais qui a pu assister en 2010, puis 2016, à différentes étapes de travail, et découvrir la scénographie originale du spectacle : un vaste plateau traité en bi-frontal, traversé par les chanteurs, acteurs et danseurs.

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