Publié le 14 juin 2018 à 12h14 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 18h50
«La plupart des cédants ne pensent à la transmission de leur entreprise qu’au dernier moment. Ils sont alors très demandeurs d’informations », explique Catherine Gineste, responsable de la mission entreprenariat à la CCI Marseille Provence qui vient d’organiser la première édition du « Business Transfer Forum » [[Le Business Transfer Forum était organisée par la CCI Marseille Provence avec le soutien du projet Européen Interreg Alpine Space – C-TEMAlp, et le partenariat de la Banque Postale, la Compagnie Nationale des Conseils en Fusions et Acquisitions et la Compagnie Régionale des Commissaires aux Comptes et la Métropole Aix-Marseille-Provence]]. «Il existait depuis douze ans, poursuit-elle, des Nocturnes de la transmission au Palais de la Bourse. Nous avons souhaité mettre en place une manifestation d’une plus grande ampleur et fédérer l’ensemble des acteurs de la transmission d’entreprise». Delphine Defrance, vice-présidente CCIMP déléguée au Business et à l’Innovation, avance pour sa part: «Les repreneurs ont aussi des attentes, ils ne savent pas forcément comment s’y prendre, quelle est la valeur de l’entreprise. Ils trouvent ici l’ensemble des partenaires nécessaires». Cette question de la transmission d’entreprise est tout sauf anecdotique comme l’indique Manuel Ibanez, CCIMP en charge de la mission business et expert-comptable: «28 % des entreprises régionales, dont dépendent 283 648 emplois, seront concernées par la transmission d’ici 2023». Quatre ateliers ont été organisés dans le cadre de cette journée: évaluation de l’entreprise; reprendre un fond de commerce ou une entreprise artisanale; reprendre une entreprise dans l’espace alpin et le financement de la reprise. Fabienne Hanras, déléguée régionale du CNCFA (Compagnie Nationale des Conseils en Fusions et Acquisitions) précise que depuis l’année dernière, les indicateurs sont favorables à la transmission, sur des sociétés qui en prix de cession sont entre 2 et 50 M€ avec des taux encore bas, des prêts autour de 1,20% – 1,50%. «81 000 sociétés au niveau national ont entre 20 et 249 salariés et, entre 2 à 50 millions de chiffre d’affaires. Et sur celles-ci, 4 500 ont été vendues l’année dernière dont un quart en transmission familiale et les autres 3/4 en transmission externe». David Cadenet, gérant de la société Baies du Soleil, spécialiste de l’assainissement (Gémenos) raconte son expérience: «Il y a eu d’abord plusieurs mois pour trouver une entreprise à reprendre. La chose n’est pas aisée, on peut trouver des informations dans les Chambres, les petites annonces, puis il y a le marché caché auquel on peut accéder grâce au réseautage. J’ai consacré 9 mois, en 2017, à cette recherche». Il met l’accent sur l’importance de connaître le métier, l’entreprise, la zone géographique sur laquelle elle opère. «Puis, il faut se former, s’entourer, effectuer un audit technique mais aussi social, prendre en compte la dimension humaine du dossier», conseille-t-il. Guilhem De Nuce a également repris une entreprise, il est aujourd’hui le directeur général d’Atec (techniques de serrage-outillage hydraulique à Port-de-Bouc). «Attention, prévient-il, dans le Sud il y a plus de repreneurs que d’entreprises.» Catherine Ginest reprend: «Avec cette manifestation nous entendons prendre toute notre place dans le dossier de la cession car nous mesurons bien qu’il est aussi complexe que la création d’entreprise». «Nous avons un rôle très important à jouer en matière de pédagogie. La session ne doit plus être un sujet tabou», conclura Manuel Ibanez.
Michel CAIRE