Publié le 17 juin 2018 à 12h24 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h46
«J’ai parfaitement conscience que j’accède à cette responsabilité dans un contexte compliqué pour notre Institution et qu’aux plans national et régional, nous avons de nombreux défis à relever afin que notre réseau soit reconnu et apprécié dans son action au service des entreprises», déclare Roland Gomez, le fondateur du groupe Proman [[Avec ses 352 agences en France, en Suisse, au Royaume-Uni, en Belgique, au Luxembourg et au Canada et 45 000 intérimaires en mission chaque jour, le Groupe Proman est aujourd’hui le 5ème acteur Français sur le marché du travail temporaire, du recrutement CDD/CDI et le 1er acteur totalement indépendant. Présent sur les secteurs de l’industrie, du BTP, du nucléaire, de la pharmacie, de l’automobile ou encore de l’hôtellerie, le Groupe réaffirme ses ambitions de croissance en France et à l’international. Entreprise familiale à dimension humaine fondée en 1990, Proman doit sa position à ses valeurs : l’humain, la proximité et la réactivité. En forte croissance, le Groupe prévoit en 2019 un chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros]] à la suite de son élection à l’unanimité à la présidence de la CCIR Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il occupait au préalable cette fonction par intérim après le départ d’Alain Lacroix. «La fonction de président de la CCIR, poursuit-il, est fondamentalement différente de celle d’un président de CCI. Il doit, au-delà bien entendu de sa mission de représentation du réseau régional, être une sorte de coach-animateur, un facilitateur qui doit s’attacher à trouver des consensus sur tous les sujets d’intérêt régional». Mais, ajoute-t-il: «Nous devons faire preuve de maturité et accepter que des décisions soient prises à la majorité, si nous voulons être dans le mouvement et construire une CCIR « entrepreneuriale » dans son domaine de compétence. L’unanimité peut générer de l’immobilisme et nous devons éviter l’enlisement dans des discussions sans fin, même si je m’efforçais, en toutes circonstances, d’obtenir l’aval du plus grand nombre. Mais bien sûr, mon intention foncière sera de rallier toutes les CCI autour de positions adoptées consensuellement».
«Ce qui est possible en ce domaine à Nice, Marseille, Toulon ou même Arles ne l’est pas dans les départements alpins»
Rappelle que le gouvernement «invite à développer des prestations à titre onéreux pour compenser la réduction de la ressource fiscale, nous devons y réfléchir activement, tout comme nous devons étudier la meilleure des manières de conforter notre coopération avec les collectivités territoriales dans le secteur de l’observation et l’analyse économique notamment, voire même dans d’autres champs où nous disposons d’une expertise qui peut intéresser nos partenaires». Il n’en considère pas moins que la tâche ne sera pas aisée: «Ce qui est possible en ce domaine à Nice, Marseille, Toulon ou même Arles ne l’est pas dans les départements alpins». «Les CCI rurales, insiste Roland Gomez, ne peuvent pas fonctionner sans ressource fiscale. Dans les territoires ruraux, pareille décision équivaut à signer l’arrêt de mort de nos organismes. J’éprouve du mal à comprendre cet acharnement contre nos organismes». Tandis que Xavier Belleville, directeur général de la CCIR ne manque pas de mettre en exergue la conjoncture financière dans laquelle ces changements doivent s’opérer: «Notre CCIR recevait 110M€ à redistribuer entre les CCI du territoire en 2011, elle ne perçoit plus que 65M€ aujourd’hui et le gouvernement annonce déjà une nouvelle baisse de 9M€ en ce qui nous concerne pour les années à venir». Autre sujet complexe abordé, la mutualisation des services réclamés là encore par le gouvernement. «Nous avons eu des avancées et nous allons poursuivre nos efforts mais il faut comprendre que la question est tout sauf simple, car, là encore, il existe une telle disparité entre nos chambres qu’en termes de salaire moyen une mutualisation aboutirait à une augmentation des coûts. Mutualiser c’est presque un vœu pieux mais c’est la loi alors nous allons poursuivre nos efforts sur les ressources humaines et l’informatique».
«Nous devons procéder à une sorte de révolution culturelle»
Le nouveau Président de la CCIR considère: «Notre réseau doit impérativement évoluer, s’adapter aux exigences d’un monde moderne qui fonctionne en mode accéléré et prendre en compte la nécessité de réviser son modèle économique, diminution de la TFC oblige. Souvent une évolution, c’est une révolution sans en avoir l’ »R ». Nous devons procéder à une sorte de révolution culturelle». Pour lui : «La CCIR peut devenir l’espace de dialogue et d’échanges où cette problématique est évoquée. Il s’agit d’un chantier capital pour notre avenir qu’il va nous falloir ouvrir». Dans ce cadre, il souhaite rassembler et rassurer chacune des CCI du territoire, pour «leur donner les moyens d’agir efficacement sur leur territoire et d’intervenir en appui à leurs côtés sur tout dossier à enjeu où le soutien de leur CCIR peut être utile». Met en exergue l’une de ses priorités qui consistera «à apaiser les relations entre nos CCI qui doivent constituer une communauté d’intérêt soudée et solidaire, partageant les mêmes préoccupations et les mêmes valeurs. J’ai pu ces derniers jours, proposer à mes homologues, une sorte de charte d’engagement qui a vocation à représenter notre feuille de route. Leur adhésion aux principes directeurs que nous avons définis ensemble doit nous permettre d’agir dans une dynamique unitaire qui donnera de la crédibilité à nos prises de position et de l’impact à nos initiatives». Il ne manque pas d’évoquer les relations qu’il entend entretenir avec le Conseil régional: «Renaud Muselier a pour objectif majeur de soutenir la compétitivité des entreprises de Provence-Alpes-Côte d’Azur afin que, par leur activité, elles génèrent de la croissance et de l’emploi. L’instauration de financements appropriés à chaque stade de la vie de l’entreprise, l’accompagnement de la transition écologique, l’adoption d’un small business act ou encore l’appui à l’embauche d’apprentis témoignent de cette volonté. J’apprécie son action au bénéfice des entreprises et je m’attacherai à ce que la collaboration entre notre réseau et le Conseil Régional s’intensifie.» Considérant que les CCI doivent contribuer au déploiement de la politique de la Région «en faveur de nos entreprises après avoir été sollicitées dans le cadre de sa définition.» Puis, aborde les axes majeurs de son projet au rang desquels : un système de répartition de la ressource fiscale «équitable et équilibré établi conformément à la réglementation qui permet aux CCI d’assumer leurs missions de proximité dans de bonnes conditions»; une CCIR recentrée sur son cœur de métier, «en l’occurrence le politique au sens plein du terme»; assure que la CCIR «n’est pas une huitième CCI, sa raison d’être réside dans sa capacité à représenter notre réseau en Paca, dans ses relations avec ses partenaires institutionnels (Conseil régional, SGAR, Ceser) et les organisations professionnelles». Il affiche sa volonté de remettre la Chambre au centre du jeu institutionnel «pour être en mesure de faire prendre en considération les besoins de nos territoires et de nos entreprises dans le domaine du développement économique. La CCIR doit être porteuse d’une vision de l’économie régionale et s’employer à la faire partager». Il souhaite également que cette CCIR «au service des CCI», favorise la promotion de leurs programmes d’accompagnement des entreprises et les aide dans la recherche de financements publics appropriés. «Une CCIR lieu d’échange d’expériences et de transfert de bonnes pratiques par l’intermédiaire de commissions thématiques qui contribuent à la cohésion régionale et à la cohérence de notre action de terrain».
Michel CAIRE