Publié le 27 juin 2018 à 18h26 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 18h52
SOS-Méditerranée vient de confirmer son escale technique ce vendredi 29 juin à Marseille après le refus de Malte d’accueillir l’Aquarius. Frédéric Penard, directeur des opérations, déplore le temps perdu avec 5 jours en mer, aller- retour, de la zone de sauvetage au large de la Libye jusqu’à Marseille. Sans oublier les 2 à 4 jours passés à terre pour changer les 2 équipes à bord de l’Aquarius : celles de Médecins Sans Frontières et de SOS Méditerranée et, s’occuper de l’avitaillement. Frédéric Penard souligne enfin le surcoût, à raison de 11 000 euros/la journée de bateau avec d’abord 10 jours pour Valence et plus de 5 jours pour l’escale technique à Marseille. Sophie Beau co-fondatrice et directrice de SOS-Méditerranée lance un appel officiel aux États membres avant leur Conseil Européen les 28 et 29 juin 2018 pour l’adoption d’un dispositif européen viable de sauvetage en mer. Rappelle que «la Méditerranée est l’axe migratoire le plus mortel au monde» et qu’il y a «une urgence humanitaire qui doit passer avant toute considération politique». Indique que toutes les personnes secourues en mer sont «des rescapés». Évoque le droit maritime international qui donne la possibilité à ces rescapés d’être débarqués dans «le port le plus sûr et le plus proche» c’est à dire ici par rapport à la Libye : l’Italie ou Malte. Et, assène-t-elle: «Ce n’est pas possible de renvoyer ces milliers de personnes vers « l’enfer » libyen qu’elles viennent justement de fuir en prenant ces embarcations.» Dénonce 1 000 morts en Méditerranée, faute d’une couverture suffisante de cette zone de détresse, depuis le début de «l’affaire de l’Aquarius», c’est à dire des refus de débarquement de l’Italie et de Malte. Un bilan, que Sophie Beau juge «criminel» car, on aurait pu l’éviter… Intervention de Sophie Beau sophie_beau_discours.mp3 Propos recueillis par Mireille BIANCIOTTO