Publié le 29 juin 2018 à 12h31 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h46
Écrire une chronique n’est pas chose aisée puisqu’il faut rebondir sur des thèmes d’actualité, des thèmes pouvant intéresser les lecteurs ou tout au moins ayant quelque chose à dire. Il faut faire attention de ne pas répéter ce que j’ai déjà écrit, déjà hurlé pour ne pas contraindre les lecteurs à quitter la page pour aller surfer sur le web ou les réseaux sociaux et se perdre dans des inepties et des fake news. Alors je dois me remettre en cause, réfléchir à ce que je vais écrire et proposer …
Ce matin, ce qui m’inspire c’est le sabordage organisé par le gouvernement, l’échouage scénarisé de cette équipe en laquelle nous avons cru, il n’y a qu’un an, et nous faisant presque regretter l’autre «mouligasse» ayant squatté le palais de l’Élysée auparavant.
Eh oui, qui l’aurait cru l’année dernière, qui aurait parié que François Hollande et son immobilisme comme son charisme de flan aux pruneaux nous aurait un jour fait défaut ? Certainement pas moi puisque j’avais honte à chacun de ses déplacements et notamment à l’international puisqu’il trimbalait maladroitement une image écornée de notre démocratie déjà branlante. Face à mes amis Anglais ou Espagnols j’avais du mal à tenir un discours cohérent et une justification à l’intronisation de cet ensuqué ne comprenant pas une bribe de la politique interne et s’emmêlant sans cesse les pinceaux dans les différents protocoles. J’avais hâte que cela se termine ! Mais voilà aujourd’hui nous avons un autre sbire. Comme le dit, à juste titre, une amie, les clowns changent mais le cirque reste le même …
Le cirque donc se joue au quotidien et il a été récemment marqué par des mesures de sabordage, des décisions si impopulaires qu’elles contribuent largement à annoncer, pour cette équipe, un avenir similaire à celui du Titanic. Même si ma petite liste n’est pas exhaustive je relève les deux mesures qui ont, à mon sens, condamné l’équipe Macron et ce pour plusieurs années. Comme le funeste transatlantique ils vont aller reposer dans des fonds abyssaux où personne n’ira les repêcher. Les nominés sont donc : l’augmentation de la CSG pour les retraités et évidemment la limitation grotesque de la vitesse sur les routes départementales à 80 km/h. Je vous avoue que si j’avais à voter pour déterminer le gagnant j’aurais beaucoup de difficultés puisque, de ces mesures pas une est plus justifiée que l’autre et impactent les petites gens vivant de leur retraite et ceux ne pouvant s’offrir un boîtier Coyotte les mettant à l’abri de ces maudits radars pullulant sur les bords de nos routes.
Comment peut-on à ce point mépriser le peuple et s’acharner sur le faible? Comment peut-on encore négliger l’opinion publique majoritairement opposée à ces décisions stupides ? J’ai beau m’interroger et à part me résigner à comprendre que ces nouveaux ministres ressemblent comme deux gouttes d’eau aux précédents je ne peux apporter des arguments logiques susceptibles d’atténuer ma colère. «Nous l’avons voulu et bien nous l’avons dans le … ! », me disait dernièrement ma concierge en époussetant la main courante, elle-même épuisée de voir passer des mains de pigeons volontaires pour se faire plumer.
Le raisonnement d’une concierge est malheureusement trop souvent méprisé, non pris en considération et pourtant, il incarne le bon sens, ce côté pragmatique si nécessaire à l’analyse de toute situation et même si elle plaçait, ce matin, Macron et son équipe dans notre dos tout en reluquant avec passion notre fessier, je crains que ce qui arrive soit bien pire que ce que nous avons précédemment vécu ! Pour ne pas entendre un chapelet d’injures et d’obscénités, je décidais de mettre un terme à cette conversation, ou plutôt ce monologue, avant de rendre sur les carreaux de terre cuite mon petit déjeuner et imposant derechef à cette brave dame un labeur supplémentaire. Et c’est avec un accent marseillais qu’elle assassinait notre cher Président sans jamais lâcher son chiffon à poussière lui aussi, bien épuisé.
Voilà c’est ainsi, certains matins vous réservent des chocs posts-traumatiques alors que vous n’avez encore pas parcouru toute la volée d’escaliers et que vous avez hâte de rejoindre votre terrasse inondée de ce soleil matinal marseillais que Macron cherche, sans aucun doute, à taxer.
Alors que la phrase de ma concierge jouait encore au flipper dans mon crâne j’ouvrais la presse nationale et sirotant mon petit noir, en songeant à un ailleurs bien moins taxé, moins imposé en bref moins fiscalisé, c’est un article qui me fit sursauter et avaler de travers ma première gorgée de café non sucré par crainte d’avoir été dupé et d’absorber une substance issue de la production d’huile de palme ou quelque chose dans ce genre. Je suis traumatisé ! Mais, comme à mes côtés un couple de personnes âgées se délectait aussi de son café, je pliais mon journal afin que les gros titres ne leur sautent pas au visage et viennent marquer encore plus sévèrement ces faces déjà bien ridées par des années de travail et de cotisations sociales. Il me semblait que chacune de leurs ridules portait la marque de la CSG, de la taxe d’habitation, de l’impôt sur le revenu et même du racket des radars embarqués ou débarqués … Furtivement, je changeais de place afin d’éloigner la bombe que je tenais entre mes mains et qui aurait pu subitement provoquer des malaises cardiaques ou des embolies foudroyantes sur ces deux vieilles personnes. Là, je parcourais l’article et manquais, moi aussi, de passer l’arme à gauche, de calancher immédiatement dans un cri de douleur horrible à faire péter les fontaines du Palais Longchamp, pourtant si paisible face à moi, et méprisant les touristes Japonais les mitraillant. Eh oui, résignons-nous encore une fois car, notre ami Macron veut supprimer les pensions de réversion ! Quoi de plus logique que d’aller prendre l’argent là où il se trouve; enfin là où ces ensuqués de ministres débutants pensent qu’il est : dans le portefeuille des retraités. Évidemment, en s’attaquant à cette catégorie de contribuables le risque est minime puisque les manifestations se forment dans les maisons de retraite et, de souvenirs de flic, je n’ai jamais eu à constater la présence de casseurs dans de telles manifestations. Les pace-makers et le cholestérol gênant considérablement la violence et modérant les plus véhéments jusqu’à les rendre impotents, les cibles sont faciles.
Voilà donc une journée qui aurait pu être agréable si je n’avais pas croisé dans l’escalier ma concierge et si je ne m’étais pas précipité sur la presse. Mais que voulez-vous tant qu’à me faire sodomiser je préfère savoir au moins d’où cela provient et ce même si l’information ancillaire était bien précise.