Publié le 30 juin 2018 à 20h43 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h46
“L’Aquarius”, affrété par SOS-Méditerranée et opéré en partenariat avec Médecins Sans Frontières (MSF) a accosté ce vendredi 29 juin dans le port de Marseille pour une escale technique régulière au terme de sa 40e «rotation» de trois semaines, l’une des plus complexes et éprouvantes depuis le début de sa mission il y a deux ans. Alors que les États européens s’obstinent à prioriser les considérations politiques sur les vies humaines, l’Aquarius se prépare à reprendre la mer le plus tôt possible, après une évaluation lucide du contexte plus que jamais défavorable.
Conseil européen : «contradictions et incohérences»
Alors que l’Aquarius entrait dans le port de Marseille, le Conseil européen réunissant les 28 chefs d’État et de gouvernement de l’UE, en grande partie consacré à la question des migrations en Méditerranée centrale, touchait à sa fin. SOS Méditerranée déplore que «ces derniers n’aient pas pris conscience de l’urgence d’apporter des réponses concrètes au drame humanitaire qui se déroule en Méditerranée, alors que le sujet avait enfin été inscrit au cœur de l’agenda politique. Les solutions esquissées pour le débarquement des personnes secourues en mer sont confuses, loin d’être concrètes, et n’offrent pas aujourd’hui un cadre d’action pour les navires impliqués dans les opérations de sauvetage. Pire encore, les 28 réaffirment leur volonté de renforcer les capacités d’interception des garde-côtes libyens, pourtant inconciliables avec le respect des mêmes conventions maritimes et humanitaires dont ils prétendent s’inspirer. Ce même 28 juin, un centre de coordination des sauvetages en Libye était officialisé par l’Organisation maritime internationale (OMI).»
Il est pourtant reconnu par tous que la Libye n’offre aucun «port sûr».
«L’issue du Conseil européen et l’officialisation par l’Organisation maritime internationale d’un Centre de coordination des sauvetages en Libye ajoutent aux contradictions et incohérences du cadre dans lequel s’effectuent les secours en Méditerranée centrale. Il est urgent de revenir à une lecture stricte du droit comme unique et seul fondement à l’assistance des personnes en danger», a déclaré Francis Vallat, président de SOS Méditerranée France. «Face à ces évolutions majeures, ajoute-t-il, notre devoir de marins est de repartir en mer dès que possible, une fois réévaluées les conditions dans lesquelles poursuivre notre mission.»
SOS Méditerranée : “Ensemble agissons pour sauver des vies en mer” Depuis 4 ans, au moins 15 000 hommes, femmes et enfants sont morts noyés en Méditerranée en tentant la traversée sur des embarcations de fortune. SOS Méditerranée est une association de citoyens qui affrète un navire, l’Aquarius, pour porter secours à ceux qui fuient pour sauver leur vie. En deux ans, près de 30 000 personnes ont été secourues dont 23% sont des mineurs. Chaque jour en mer coûte 11 000 euros : 93 % de notre budget provient de dons privés. Nous avons le pouvoir d’agir: ensemble, évitons que la mer Méditerranée ne soit un gigantesque cimetière. Faites un don ! #Aquarius #TogetherForRescue @SOSMedFrance Plus d’info: sosmediterrane.fr |