Publié le 11 janvier 2023 à 11h13 - Dernière mise à jour le 9 juin 2023 à 20h15
Christian Estrosi le maire de Nice, président de la métropole Nice Côte d’Azur, à l’occasion de sa présentation des vœux, est revenu sur l’année 2022, sur un monde qui change affichant son ambition de voir ville et métropole s’adapter à ces changements.
Christian Estrosi revient sur ce monde en mutation et considère: «On peut le regretter. On peut en frémir. On peut s’en indigner. Certains font tout ça en même temps, ce qui excite suffisamment les réseaux sociaux pour donner l’impression qu’ils travaillent à l’intérêt général». Et de dénoncer: «Ceux qui nous reprochent d’agir. D’ailleurs, ce sont les mêmes qui nous reprocheraient de ne rien faire. En réalité, ils sont dans la réaction plutôt que dans l’action. Ils sont dans l’immobilité plutôt que dans l’adaptation. Aujourd’hui qui peut nier que l’enjeu climatique soit le défi majeur de notre monde ? Pour certains, ce constat ne mérite même pas une ligne. Il ne suscite pas une idée, n’incite pas à une innovation».
Le décor ainsi planté, Christian Estrosi peut alors lancer: «On m’a souvent reproché ces dernières années d’aller trop vite. Eh bien, en 2023, on va accélérer. Car tout ce que nous n’aurons pas réussi d’ici 2030, nous ne le rattraperons plus après…».
2023, une étape qui conduit jusqu’en 2030
Pour le maire de Nice 2023 est une étape de ce parcours «qui nous conduit jusqu’en 2030.» Il explique: «Oui 2030, c’est l’horizon que nous avons fixé, ensemble dès 2008, au sein du Conseil municipal et du Conseil métropolitain quand nous avons bâti nos schémas de développement et des transports».
«Refuser l’immédiateté»
Il précise à ce propos: «Être en charge d’une grande ville et d’une métropole comme la nôtre, d’autant plus au milieu des crises que nous traversons, pour nous maires, ça ne s’improvise pas. Ça ne se gère pas dans l’immédiateté. Refuser l’immédiateté, c’est pour moi une exigence. Pour refuser l’immédiateté, il faut fixer et tenir un cap». Il met alors en exergue la politique ambitieuse conduite en matière de transports en commun avec un fort développement des lignes. Mais, insiste-t-il: «Nous travaillons tous les jours à la décarbonation de la flotte pour 2025».
«Planter, perméabiliser, rafraîchir»
Pour lutter contre le changement climatique, il indique: «Nous avons un outil, c’est la Métropole, qui gère toutes ces ressources concernées par le climat : l’eau, l’urbanisme, l’assainissement, les transports, l’énergie au service de la cohésion sociale et économique». Dans ces domaines, il rappelle des chantiers tels que la rénovation de l’usine de traitement des déchets de l’Ariane, Haliotis, réseau de chauffage urbain, etc. Il signale: «Les enjeux sont nombreux, tout comme les écueils» et pour agir en limitant les marges d’erreur, il faut d’abord, plus d’expertise». Il cite en exemple la composition du Haut conseil pour le climat et la biodiversité qui comprend: Wolfgang Cramer, écologue, membre du CNRS, Nathalie Hilmi, experte du Giec, Philippe Grandcolas, spécialiste de la biodiversité et Magali Reghezza, membre du Haut conseil national, spécialiste «internationalement reconnue» du lien entre géographie, climat et résilience. Il annonce: «On accélèrera le verdissement de la Ville, avec trois mots-clés : planter, perméabiliser, rafraîchir».
« La Solidarité»
Christian Estrosi aborde ensuite la solidarité: «La crise énergétique, l’inflation sur les produits alimentaires, la réduction des services publics, la crise de l’hôpital, ce sont des drames qui frappent d’abord les plus fragiles d’entre nous. La ville de Nice ne peut pas se substituer à l’État. Elle n’a pas le pouvoir de peser sur les données internationales. Mais elle peut agir à son niveau. Et nous le faisons». Il évoque le logement, avec 500M€ pour l’Anru. Signale que des mesures comme la gratuité des transports pour les 65 ans et plus, non imposables aux revenus, est maintenue . «Nous stabilisons les tarifs des prestations municipales. Nous nous battons pour maintenir les services publics partout dans la Métropole et à Nice même», ajoute-t-il
«une année record pour l’activité économique»
Il en vient à l’activité économique: «Après deux années de crise sanitaire, 2022 aura été une année record pour l’activité économique dans notre cité avec une hausse de plus de 15% du chiffre d’affaires. En matière de tourisme et d’hôtellerie, chacun a pu mesurer l’exceptionnelle fréquentation de notre territoire avec des taux d’occupation records. Grâce à tous les investissements de 2023 et la grande politique globale (séminaire et événementiel), je m’engage aujourd’hui à battre encore ce record».
«Une ville aux multiples cultures»
Le maire de Nice tient à préciser: «Tout cela nous ne le ferons pas au dépend de notre identité». Il définit tout de suite cette notion: «L’identité multiséculaire de Nice, c’est aussi celle d’une ville aux multiples cultures. C’est cette identité-là qui a inspiré chefs-d’œuvre et grands créateurs. Et c’est cette identité-là qui nous conduit en 2023 à postuler au label de capitale européenne pour 2028. Être Niçois, ce n’est pas rester figé dans l’adoration béate du passé, aussi magnifique soit-il, c’est soutenir, accompagner aujourd’hui les créateurs de demain, libres et audacieux comme ceux d’hier, avec les outils de notre temps».
Action partagée
En ce qui concerne l’action partagée, Christian Estrosi parle de: «l’intérêt de Nice et des Niçois, c’est-à-dire le bien commun, prime sur les querelles et les clivages partisans, sur les ambitions personnelles, sur les préjugés. En conséquence, je le dis avec une certaine fierté, je l’avoue : en 2022, jamais Nice n’a été actrice et bénéficiaire d’autant de partenariats, à tous les niveaux des institutions et de la société». Il cite notamment : «Avec la principauté de Monaco, nous avons construit un fort partenariat de gestion des transports, de l’eau et des mobilités, qui bénéficie à tous les métropolitains. De l’Union européenne, il y a 15 ans, nous recevions 15M€ en 6 ans pour solde de tout compte. Aujourd’hui, nous sommes accompagnés sur 115 projets pour 50M€».
Christian Estrosi a tenu à rappeler au cours de son intervention : «L’attention à tous ceux qui méritent un toit digne est un devoir. La fermeté à l’égard de ceux qui ne la respecte pas est une exigence» Il a insisté sur les 8 000 interpellations effectuées par la police municipale en 2022 et une baisse de 5,7 % de la délinquance.
Il souligne d’autre part le soutien de la région Sud qui a été multiplié par 20, de 4 à 80M€, dans tous les domaines, l’économie, les transports, la culture entre autres. «Et même celui du département des Alpes-Maritimes, avec lequel nous avons signé le contrat Horizons, le bien nommé, pour poursuivre la coulée verte».
Le maire de Nice conclut ses vœux par «toutes les bonnes raisons que nous avons d’espérer en l’année qui vient». Mais, pour lui, il ne s’agit pas pour autant de dissimuler les difficultés qui s’annoncent aussi. «Je sais combien c’est difficile pour ceux qui s’investissent dans leur métier et qui peinent à en vivre, pour les étudiants que le Covid a privé de ressources et dont il a bouleversé les parcours, pour les petits retraités, pour les familles monoparentales, les aidants épuisés, les femmes seules, les malades, les précaires, les isolés…».
Michel CAIRE