Publié le 11 janvier 2023 à 9h00 - Dernière mise à jour le 12 janvier 2023 à 13h06
Le plan «Marseille en grand» poursuit son chemin. Après l’école, les transports et la sécurité, le volet culture entre en scène. L’État investira 22,5 millions d’euros dans le cinéma et l’audiovisuel sur trois ans. La ministre de la Culture Rima Abdul Malak est venue le confirmer ce lundi.
«Renouveler le cinéma français»
Marseille est la deuxième ville de France la plus filmée, elle a donné des cinéastes comme Pagnol, Verneuil ou Guédiguian mais qu’on se le dise c’est aussi dans la cité phocéenne que pourrait renaître un cinéma français, assez mal en point il est vrai. C’est en tout cas l’ambition de la ministre de la Culture. «En regroupant nos forces, en ayant une ambition pour notre jeunesse, en investissant dans des secteurs d’avenir comme l’image et le son, en ayant des formations plus ouvertes, plus inclusives ces jeunes pourront permettre de renouveler le cinéma français». Rien de moins. Ce protocole de 22,5 M€ signé entre l’État, la région, la métropole et la ville comprend dans un premier temps quatre volets énumérés par Rima Abdul Malak. «Le projet Cinéfabrique (une école de cinéma gratuite avec de la mixité et de la diversité), la modernisation du pôle media de la Belle de Mai, la création d’une base logistique pour les tournages, boulevard du capitaine Gèze et enfin la future antenne de la cinémathèque française». Cerise sur le gâteau, ces 22,5 M€ pourraient être agrémentés de «plusieurs autres millions dans le cadre d’un appel à projet national baptisé « La Grande fabrique de l’image »», insiste la ministre. Ce plan d’investissement doté de 350 M€ doit permettre de «faire de la France un des plus grands pays de tournage et de production numérique». Les projets retenus seront validés au printemps et visent à soutenir les infrastructures de tournage et de postproduction. «Sur les 170, une quarantaine ont été déposés pour la région Sud et je reviendrai pour annoncer les lauréats», conclut Rima Abdul Malak.
Rima Abdul Malak
Structuration de la filière cinéma
Marseille s’est trop souvent limitée à l’accueil de tournages (longtemps sans demander un seul centime d’ailleurs !). Les studios de feu la série «Plus belle la vie» ont été l’emblème de la cité phocéenne et sa marque de fabrique mais derrière le navire amiral l’intendance n’a pas suffisamment suivi. Le manque de formations techniques, d’ateliers d’écriture, de régie financière, de coproductions n’a pas permis de développer une réelle filière cinéma dans une ville qui est pourtant affichée à la deuxième place en matière de jours de tournage. Jean-Marc Coppola, l’adjoint au maire de Marseille en charge de la culture l’a constaté lors de l’arrivée de la gauche (Printemps Marseillais) à la tête de la municipalité. «J’ai été frappé au début du mandat par le nombre d’acteurs qui réclamaient des lieux pour l’écriture, pour la postproduction. Marseille n’était qu’un centre d’accueil de tournages». Ce qui va changer avec cette enveloppe et les aides globales de l’État (compétences, logistique…) ? «On va structurer la filière cinéma de l’écriture jusqu’à la diffusion», indique Jean-Marc Coppola. «Avec la Cinéfabrique et Kourtrajme on va former des jeunes qui n’avaient pas nécessairement envie d’aller étudier à Lyon ou à Paris. Ce seront nos futurs talents de demain».
Jean-Marc Coppola
A horizon deux à trois ans, cinémathèque française et école de formations devraient se retrouver au Dock des Suds de Marseille.
Reportage Joël BARCY