Publié le 4 septembre 2018 à 19h03 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 18h58
La balle est dans le camp de la présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône : pour Jean-Claude Gaudin, annonçant ce mardi 4 septembre sa démission du poste de président de la Métropole Aix-Marseille Provence, Martine Vassal est en effet la personnalité politique la plus à même de reprendre le flambeau. Explications.
Il rend son tablier de président de la Métropole Aix-Marseille Provence (AMP)… Élu le 17 mars 2016 après plus de deux ans de bons et loyaux services, Jean-Claude Gaudin a en effet décidé de démissionner de la jeune collectivité territoriale, après l’avoir, selon son analyse, lancée sur de bons rails. «J’ai assuré la continuité de service public», a-t-il martelé avec l’appui des chiffres, soit notamment «12 commissions pour 240 élus réunis en 16 séances, qui ont pris 4315 délibérations »… mais aussi la poursuite des travaux engagés, dont les 2/3 des 152 actions de l’agenda du développement économique, le vote du livre bleu dévolu à la façade littorale ou encore des prémices de réalisation (le Pass Transport ) dans le cadre d’un Agenda de la mobilité toujours en quête de financements gouvernementaux. «En deux ans et demi, la Métropole est devenue une réalité irréversible», appuie-t-il encore. C’est donc avec le sentiment de transmettre, non pas une patate chaude mais une institution en ordre de marche que Jean-Claude Gaudin tire sa révérence.
Devancer la fusion de deux institutions
Et c’est un fait, la temporalité ne doit rien au hasard. Car, si le maire de Marseille se décide aujourd’hui, c’est moins pour s’être laissé le temps de la concrétisation des projets métropolitains -et encore moins pour une question de lassitude politique !- que pour devancer certaines échéances législatives, explique-t-il. «Je pense que le gouvernement va maintenant souhaiter du préfet qu’il se penche sur la question de la fusion de la Métropole et du Conseil départemental». Et dans l’optique de cette mutation, Jean-Claude Gaudin juge que son successeur le plus indiqué, c’est justement la présidente du Vaisseau bleu, Martine Vassal. «Elle a tout mon soutien. C’est une femme d’avenir pour cette ville, elle a fait la démonstration de son dynamisme, de son écoute à l’égard des élus locaux, pour l’heure c’est un sans faute. Je souhaite donc qu’elle soit candidate à ma succession». Par ailleurs, toujours selon le maire de Marseille, Martine Vassal ne ménage pas son énergie à représenter les intérêts de ces mêmes élus à Paris, «ce que je ne fais plus. Or s’il y a fusion, il y aura une autre loi. Madame Vassal sera la mieux placée pour discuter avec le gouvernement».
«Un large consensus»
Un avis partagé visiblement par nombre des 240 élus de la Métropole prévenus par courrier, toujours selon Jean-Claude Gaudin. «Madame Vassal dispose d’un consensus très large, tout le monde se réjouit à droite», illustre-t-il ainsi. C’est vrai, les premiers soutiens n’ont pas tardé à se faire connaître, comme celui de Patrick Boré, maire de La Ciotat, troisième vice-président à la Métropole et premier du Conseil départemental. «J’appelle à soutenir la candidature de Martine Vassal qui saura, j’en suis sûr, prendre la pleine mesure des enjeux qui attendent notre institution. Je connais son implication en tant que Présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône et sa capacité à établir et maintenir de véritables liens de confiance avec l’ensemble des acteurs qui animent nos territoires», s’est-il exprimé par voie de communiqué de presse. Le monde économique et plus précisément la CCIMP, évitant par voie de logique toute position partisane, se plaçant au-dessus des questions d’appareils politiques et de passation de pouvoir, choisit quant à elle de porter son regard vers l’après-succession. Tout en reconnaissant cependant indirectement le parcours et les compétences de Martine Vassal…
Poursuivre vers l’internationalisation
Ainsi Jean-Luc Chauvin, son président, a-t-il salué : «La décision courageuse» d’un premier président de la Métropole «qui a su mettre en place un outil, certes perfectible, mais qui existe, et créer les conditions de sa réussite future malgré le non-respect de certains engagements financiers initiaux de l’État avec, en deux ans d’existence à peine, le vote à l’unanimité par l’Assemblée métropolitaine d’un Agenda de la mobilité, d’un Agenda du développement économique et l’installation d’un comité de gouvernance économique présidé par Madame Martine Vassal». Et le président de l’organe consulaire d’avancer la priorité de ses pairs : «Agir aux côtés de la Métropole de demain à la poursuite de son internationalisation et son ouverture sur la Méditerranée et l’Afrique et à la concrétisation rapide des grands projets structurants qui permettront à notre territoire de s’inscrire durablement dans la compétition mondiale au service de nos entreprises et de l’emploi ». La CCIMP met plus que jamais ses compétences d’agence de développement économique à disposition de la Métropole provençale… Bref, si ce n’est pas un boulevard, ça y ressemble à s’y méprendre. Ne reste plus qu’à Martine Vassal, avec laquelle Jean-Claude Gaudin s’est déjà largement entretenu sur le sujet, qu’à rompre le suspens -pas franchement insoutenable- et à décider si elle veut ou non l’emprunter.
Carole PAYRAU