Publié le 15 mars 2013 à 5h00 - Dernière mise à jour le 10 août 2023 à 10h39
Les explications de Jean-David Ciot
Jean-David Ciot, premier secrétaire fédéral du PS, a convoqué ce vendredi 15 mars une conférence de presse au cours de laquelle il a fait le point sur la situation de la Fédération, les primaires à Marseille et Aix-en-Provence, la question métropolitaine. Une intervention qui faisait suite à la tenue d’un conseil fédéral, la veille, le premier depuis cinq mois et qui avait entraîné une vive réaction de Nathalie Pigamo (PS) et de Michel Pezet (PS), ce dernier demandant la mise sous tutelle de la fédération.
Face à cela Jean David Ciot indique en premier lieu avoir été élu 1er secrétaire « avec 71,7 des suffrages exprimés », que tout un travail de reconstruction est en cours, parlant à ce propos de « lourds et gros changements de pratiques ». Ajoute : « Il faut veiller à la liberté de vote, d’expression. Il faut aussi que tout le monde apprenne à vivre la démocratie, à accepter de gagner comme de perdre sinon tout sera bloqué. Or il y a eu un vote, la motion 1 a été largement majoritaire, mais je n’ai pas souhaité qu’elle impose son hégémonie. Fin décembre des propositions ont été formulées par Harlem Désir sur notre fonctionnement, je les ai acceptées début janvier. Les instances fédérales se déclinent donc comme suit : un conseil fédéral limité, en application des dispositions du rapport Richard et du contrat de rénovation, à 150 personnes, dont 50 secrétaires de section, qui se réunira tous les mois et demi et un bureau fédéral de 51 personnes qui sera réunira tous les 15 jours, une fois à Marseille, une fois dans le reste du département ». Les minoritaires de la motion 1 devraient avoir 37 postes au sein du conseil fédéral, « j’attends les noms ». Puis d’indiquer qu’au conseil de la veille, on comptait 86 présents et 12 excusés et que le Bureau fédéral a été mis en place autour de deux pôles. Le premier concerne la vie de la fédération, dans lequel on trouve la vie et l’animation de la fédération ainsi que la Haute Autorité Départementale des Primaires, qui vont concernés Marseille et Aix-en-Provence.
Le deuxième pôle, intitulé « laboratoire des idées et prospective » doit travailler sur six chantiers : développement économique et social, développement durable et écologie, développement des libertés et question de société, développement et épanouissement des personnes, développement de la société de la connaissance, évolution des institutions et développement international. « Ce pôle est important car le PS n’a pas vocation à être porte-parole du gouvernement, il doit en être la courroie de transmission mais, en même temps, rester une force de propositions ».
Puis d’annoncer la tenue de deux séminaires, l’un des secrétaires de section et l’autre sur l’acte III de la décentralisation et la réforme territoriale qui s’annonce comme un temps chaud. « Il est clair que nous avons des divergences au sein du PS entre ceux qui sont farouchement opposés à la métropole et ceux qui sont pour. Je rappelle à ces deux tendances que nous n’avons pas de désaccord sur le fond sur cette question. Me concernant, j’étais contre une grosse institution en 2010, je le suis toujours. Par contre, je pense que le PS avait raison de dire que des questions telles, celles du développement économique, des transports, du développement durable doivent être traitées au niveau de l’aire métropolitaine. Et là, nous sommes tous d’accord même si nous ne le sommes pas sur l’outil pour y parvenir. Pour moi, la métropole est une usine à gaz qui va exiger des années pour se mettre en place, alors que la gravité de la situation exige des réponses rapides ».
Dans ce cadre, il raconte : « Je viens de rencontrer Claude Bartolone, élu parisien, et, sous forme de boutade, je lui ai demandé si les Parisiens ne voulaient pas nous faire un mauvais coup avec la métropole, lourde à gérer, pendant que eux travaillent à partir d’un établissement public, beaucoup plus souple, efficace avec des compétences obligatoires, contrairement au pôle métropolitain qui est effectivement une auberge espagnole. Alors ce qui est bon pour Paris peut, me semble-t-il, être aussi bon pour notre aire métropolitaine ». Il insiste : « Et puis, si l’État n’intervient pas fortement à Marseille, comme il le fait en Île-de-France, nous ne réglerons pas les questions sociétales qui touchent la cité phocéenne ».
Des primaires à Aix-en-Provence et Marseille
Il en vient ensuite aux élections, et à « l’organisation de primaires citoyennes à Aix et Marseille qui sont en cours de finalisation avec les instances nationales du parti ». Il précise à ce propos : « si la fédération du PS 13 est force de propositions sur ce point, le national éditera une circulaire applicable à toutes les communes qui seront soumises à ce mode de désignation ». Une haute autorité se mettra en place ainsi qu’une commission d’organisation des primaires et, au niveau local, deux comités municipaux d’organisation des primaires à Aix et Marseille. « je verrais les candidats de ces deux villes pour l’organisation des primaires afin, à la fois, d’établir des règles démocratiques et d’éviter qu’il y ait trop de candidats, il devrait donc y avoir des parrainages. Je proposerais aussi un calendrier avec une déclaration de candidatures entre fin août et le 15 septembre avec une présentation des candidats lors de la Fête de la Rose, en septembre. Les élections auront lieu en octobre, à deux tours, à une semaine d’intervalle et, dès le lundi un rassemblement au cours duquel les équipes fusionneront. Le vote sera ouvert à tous les citoyens, mais ne pourront être candidats que des personnes issues des partis de gauche.Nous allons d’ailleurs contacter l’ensemble de nos partenaires de gauche afin de savoir s’ils veulent participer aux primaires ».
Il évoque enfin sa mise en examen : « Il ne s’agit pas de détournement mais d’une affaire qui relève du droit social.J’étais au cabinet du président du département. Il m’a licencié et en plus on me met en examen, c’est la double peine ».
Luc CONDAMINE