Publié le 9 septembre 2018 à 20h05 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 18h58
Le photojournaliste Mahmoud Abu Zeid « Shawkan », arrêté en couvrant au Caire la répression sanglante d’une manifestation, a été condamné samedi à cinq ans de prison, mais devrait sortir prochainement, dans un procès de masse où 75 personnes ont été condamnées à la peine capitale.
Le photojournaliste Mahmoud Abu Zeid dit Shawkan, arrêté en 2013 alors qu’il couvrait une manifestation au Caire réprimée dans le sang, a été condamné ce samedi à 5 ans de prison après avoir passé 5 ans en détention sans jugement. Présent au tribunal samedi, Shawkan devrait pouvoir sortir de prison après le prononcé de sa peine couverte par sa détention. Il était poursuivi pour «meurtre, tentative de meurtre et appartenance à un groupe terroriste», et risquait la peine de mort. Plusieurs ONG internationales ont milité sans relâche pour la libération de Shawkan, en dénonçant à travers le cas du photojournaliste une attitude répressive du pouvoir vis-à-vis des médias en Égypte. En mai, Shawkan a obtenu le prix mondial de la liberté de la presse de l’Unesco. Samedi après le verdict, Amnesty International a réagi dans un communiqué dénonçant des peines de prison «lourdes». «Aucun policier n’a été mis en cause pour le meurtre d’au moins 900 personnes», lors des manifestations d’août 2013, ajoutant que le procès de samedi n’était qu’une « moquerie » où Shawkan a été «condamné à cinq ans simplement pour avoir fait son travail». Selon RSF, 32 journalistes sont actuellement emprisonnés en Égypte, qui figure au 161e sur 180 au classement mondial 2018 de la liberté de la presse.