Publié le 9 septembre 2018 à 23h59 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 18h58
Les marches pour le climat organisées ce samedi 8 septembre à travers l’Hexagone, ont répondu à un appel citoyen après la démission de l’ex-ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, ont entraîné une mobilisation inédite en défense de l’environnement. Ces marches en France se sont greffées sur une campagne internationale d’action, « Rise for climate » (Debout pour le climat), qui a vu des milliers de personnes défiler samedi dans de nombreuses villes à travers le monde, pour exiger des gouvernements une action sérieuse contre le dérèglement climatique. Un sommet sur le climat est prévu mi-septembre à San Francisco et la 24e conférence mondiale sur le climat, la COP24, commencera début décembre en Pologne.
Plus de 800 actions ont eu lieu, samedi 8 septembre, dans plus de 90 pays, pour demander la fin des énergies fossiles et promouvoir les énergies vertes. Initialement, ces événements étaient prévus en amont du Sommet mondial pour l’action climatique, qui aura lieu du 12 au 14 septembre à San Francisco. Il rassemblera tous les grands acteurs américains et étrangers non-étatiques (États fédérés, villes, régions, entreprises) qui entendent agir à leur niveau pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les ONG attendent «la plus grande marche jamais vue sur la côte ouest des États-Unis à San Francisco», ainsi que des rassemblements importants à Lisbonne, Kiev, Bangkok, à Paris, ou encore au Nigeria ou en Colombie. En France, plus de 130 événements sont prévus. Le site riseforclimate recense les événements prévus dans tous les pays. Ce samedi à Marseille ce sont quelque 2 000 personnes qui ont répondu à l’appel avec un rassemblement sous l’Ombrière du Vieux-Port.
ANNA CHAIRMANN
700 scientifiques lancent un « SOS » face à « l’urgence climatique »Sept cents scientifiques ont publié une tribune dans Libération, à la veille de la marche pour le climat en France. C’est avec cet avertissement que 700 scientifiques français lancent un « SOS » face à « l’urgence climatique » dans une tribune publiée par Libération, vendredi 7 septembre, à la veille de la marche pour le climat en France. «Hausse des températures moyennes et récurrence des chaleurs extrêmes, y compris dans le nord de notre hémisphère tout cet été, fonte des glaciers et de la banquise, sécheresses, modification de l’aire de distribution de certains animaux et espèces végétales, destruction d’écosystèmes rares et précieux, hausse du niveau de la mer, désoxygénation et acidification des océans, etc. : les manifestations concrètes du changement climatique ne cessent de s’accumuler», s’alarment-ils. Face à cette situation, «les discours sont insuffisants», soulignent les scientifiques. Il est tout aussi crucial qu’urgent de sortir du champ de l’incantatoire et de traduire concrètement ces discours en choix politiques forts et clairs au service d’une transformation sociétale profonde. Selon les auteurs de la tribune, «cette transformation, si elle est ambitieuse et représente un chemin bien différent de celui que nous suivons, n’est pas une utopie. Elle repose pour beaucoup sur des solutions déjà disponibles». «Seuls des changements immédiats et des engagements de court terme, dans le cadre d’objectifs clairs et ambitieux à horizon 2030, peuvent nous permettre de relever le défi climatique», écrivent-ils. Et de conclure : «Celui-ci nous enseigne que le long terme dépend de décisions de court terme, lesquelles permettront aux générations futures de ne pas devoir se résigner au pire.» |