Publié le 30 janvier 2023 à 11h43 - Dernière mise à jour le 8 juin 2023 à 15h14
Le musée Granet accueille, jusqu’au 28 mai, l’exposition rétrospective de David Hockney qui est considéré comme le dernier artiste vivant le plus important de la planète. Un événement très attendu.
Composée de 103 œuvres issues des collections de la Tate Modern à Londres, l’exposition Hockney aurait du être accrochée dans les salles du musée aixois en 2021 ; la pandémie ne l’a pas permis. Deux ans plus tard, après quelques haltes en Europe, elle est accueillie pour quatre mois à deux pas du cours Mirabeau avant de retrouver les berges de la Tamise. Une sorte de logique pour celui qui avait de l’intérêt pour Cézanne et Van Gogh et que l’on dit être « le » successeur de Picasso.
Hockney détient aujourd’hui le record de prix pour une œuvre d’un plasticien encore en vie, soit 90 millions de dollars en 2018 chez Christie’s pour «Portrait of an artist». Mais c’est avec le portrait de sa mère que s’ouvre cette rétrospective parcourant cinquante années de vie d’un artiste hors du commun visiblement hypersensible. Né dans un milieu modeste à Bradford, il s’intéresse très tôt à l’art et poursuit des études à Londres au Royal College of art. Homosexuel, dans une Angleterre puritaine, il peint des Love Paintings en forme de coming out. Son premier voyage aux USA (1961-1963) sera marqué par sa production autour du Rake’sprogress (La carrière d’un libertin) où, à partir du détournement des gravures de William Hogarth il retrace son propre parcours.
Il vivra quelques années à Los Angeles avant de revenir à Londres. Londres, Paris, New-York, la Chine : Hockney voyage et va de découvertes en découvertes ; techniques, histoire et principes de la peinture, polaroïd, photo argentique, puis numérique, ordinateur, tablettes, il ne passe à côté de rien. Touche à tout de génie, il s’empare de l’espace pour l’explorer, des perspectives pour les inverser, de la couleur pour irradier. Portraits, lieux et objets de vie, nature et plus tard paysages, sont pour lui autant de sources d’inspiration qu’il regarde avec son regard acéré et cubiste. Une œuvre libre, intelligente, lumineuse pour une exposition en forme d’événement à découvrir dans la ville de Cézanne.
Michel EGEA
Pratique. Exposition visible du mardi au dimanche de 12 à 18 heures jusqu’au 31 mars puis de 10 à 18 heures du 1er avril au 28 mai. De nombreuses animations sont mises en place autour de cette exposition. Plus d’informations museegranet-aixenprovence.fr