Publié le 14 mars 2013 à 7h00 - Dernière mise à jour le 10 août 2023 à 10h41
« Nous avons besoin de 1 000 Policiers nationaux supplémentaires »
Au lendemain d’une fusillade à la kalachnikov qui a fait deux morts et un blessé en plein cœur de la cité des Bleuets, dans le 15e arrondissement de Marseille, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls a ordonné d’appuyer les forces de l’ordre de la ville avec l’arrivée en renfort de 240 policiers et gendarmes.
Cet après midi deux compagnies de CRS et deux escadrons de gendarmerie mobile ont été déployés à Marseille afin de quadriller les quartiers sensibles de la ville.
Entretien avec Caroline Pozmentier, adjointe au maire déléguée à la sécurité
Comment accueillez-vous ces renforts de police ?
Le gouvernement a trop attendu. Marseille a besoin d’effectifs de Police Nationale supplémentaires. Je rends hommage au travail qui est effectué par la Police depuis de nombreux mois. Je m’interroge sur ces effectifs de gendarme et de CRS, est-ce qu’ils vont rester à Marseille ?
Selon le ministre, cette opération est mise en place « pour rassurer les Marseillais ». Comment percevez-vous ce propos ?
Les Marseillais ont besoin d’être protégés et après ils seront rassurés. Ils ont besoin de résultats visibles. Or, aujourd’hui, force est de constater qu’il y a des effets d’annonces mais les méthodes employées ne sont suffisamment à la hauteur des enjeux de notre ville. Il faut également que nous puissions travailler dans le partenariat le plus total. C’est ce que fait la ville de Marseille en déployant la vidéo-protection, en renforçant la Police municipale. L’État, de son côté, ne doit pas se satisfaire d’envoyer des renforts provisoires mais de mettre en place des effectifs suffisants pour la sécurité au quotidien.
Pourtant, il a été annoncé pour Marseille un renforcement des effectifs de police. Qu’en est-il ?
Depuis l’annonce, à l’issue d’un Comité interministériel, 205 policiers ont été affectés dans les Bouches-du Rhône dont 130 à Marseille. Je considère aujourd’hui que nous avons besoin de 1 000 policiers nationaux supplémentaires. Des effectifs sur la voie publique et des spécialistes pour lutter contre toute forme de violences, les trafics et crimes organisés qui gangrènent la ville, pour contribuer à donner un avenir à une métropole euroméditerranéenne. Marseille est une ville ouverte, il faut prendre en compte ses caractéristiques. Il ne suffit pas de dire que cette ville est malade ou pas malade, il faut donner des moyens ; il faut redonner à la police la place qui est la sienne, qu’elle soit respectée pour ce qu’elle représente.
Propos recueillis par Patricia MAILLE-CAIRE