Publié le 27 septembre 2018 à 0h41 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 19h00
Plus d’un millier d’élus locaux, maires, présidents de régions et de départements, ont lancé ce mercredi soir un appel pour une relance de la décentralisation et «une concertation sincère avec l’État», en marge du congrès des régions de France réuni à Marseille. Ils ont également, à cette occasion, créé l’association « Territoires unis ».
«Loin d’être une quelconque menace pour la République, la décentralisation en est l’une des chances. Ce qui la mine, c’est l’ultra-concentration parisienne, ce sont les promesses non tenues d’un État thrombosé, c’est l’impression que l’avis des territoires ne compte pas, que les élus locaux sont vaguement consultés mais jamais écoutés» avance notamment l’appel de Marseille qui a été lancé ce mercredi 26 septembre en marge du Congrès des régions de France. Les signataires ont également annoncé à cette occasion la création de l’association «Territoires unis». Les élus, toutes tendances confondues, dénoncent le manque d’écoute de l’exécutif pour ne pas dire un manque de respect envers les élus locaux, une recentralisation du Pays et réclament une nouvelle étape de la décentralisation. François Bonneau, président de la région Centre-Val de Loire veut encore espérer dans le discours que doit prononcer le Premier ministre Édouard Philippe, ce jeudi matin: «Soit il défend des circuits courts, la proximité, soit le gouvernement risque le court-circuit». Alors que Gérard Larcher, le président du Sénat, lançait pour sa part: «Le gouvernement doit s’engager dans un dialogue sincère avec les collectivités et, pour cela, il doit respecter les élus du territoire». «Il s’agit d’un geste politique et il faut le prendre ainsi», a affirmé le président de Régions de France, Hervé Morin (centriste). Tandis que Renaud Muselier, le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, rappelait, en ouverture de ce premier rassemblement pour les libertés publiques, les propos tenus par Gaston Defferre à la tribune de l’Assemblée nationale, en 1981: «C’est bien servir la France que renforcer l’État en l’allégeant d’une partie des tâches dont il s’est encombré progressivement et qu’il n’arrive pas à accomplir de manière satisfaisante. C’est lui permettre de se consacrer pleinement à ce qui lui revient de droit, de faire moins pour faire mieux». Puis de rappeler ceux de Jean-Pierre Raffarin : «J’ai la conviction que notre République sera d’autant plus forte qu’elle sera décentralisée. Une République décentralisée c’est une République humanisée. Il faut libérer la France de ses lourdeurs pour qu’elle puisse toujours exprimer ses valeurs ». Michel CAIRE