Publié le 27 septembre 2018 à 17h08 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h46
Depuis que je suis en âge de comprendre la politique et de suivre les actualités télévisées je peux affirmer que j’ai pu entendre des conneries parfois plus grosses que le dernier porte-conteneur de la CMA mais surtout bien plus énormes que l’ego des abrutis les ayant prononcées. Et, pour être totalement honnête, je dois avouer que cette semaine il m’a semblé n’entendre que des énormités entérinées par des animateurs télé à peine moins stupides que leurs invités.
Il y a des semaines plus gratinées que d’autres et en ce début d’automne les inepties télévisées semblent plus prompts à choir que les feuilles des platanes de nos cours de récréation dans lesquelles les ignares autorisés à déblatérer dans nos petits écrans feraient peut-être bien de retourner.
J’ai servi l’État ou plutôt la société durant plus de vingt-sept années. Depuis mes 18 ans, j’ai toujours pensé que je pouvais être utile aux personnes vulnérables, aux victimes de crimes et de délits et que même si parfois ma mission de flic allait me contraindre à réprimer aveuglément des infractions dérisoires, je garderais en moi cette motivation de porter aide et assistance et ce même au péril de ma vie. Je ne suis pas unique, même pas exemplaire mais comme tous mes collègues ayant embrassé la profession de flic, sauf quelques exceptions sans doute, j’ai été animé par le goût du service public et le courage de me rendre dans des endroits où Yann Moix ne s’est jamais rendu et ne se rendra jamais par peur de se faire éventrer de bas en haut par des dealers assoiffés de sang de ce pseudo réalisateur et écrivaillon de merde !
Eh oui je sais mes mots peuvent choquer mais l’attitude de cet homme face à deux policiers restés stoïques sur un plateau de télé a provoqué chez moi une montée de colère et je dois avouer que si j’avais été face à lui je l’aurais volontiers « emplâtré » comme l’ont dit par chez nous.
Car voyez-vous moi je n’ai été qu’un simple flic de rue, un petit condé qui a déambulé dans des cités, tristement célèbres, des quartiers Nord de Marseille pour tenter de mettre fin, avec la bite et le couteau, à toutes sortes de trafics, de violence et d’horreurs en tout genre que l’ensuqué mondain ne peut pas imaginer. Depuis son fauteuil confortable d’un quartier bourgeois de la Capitale Yann Moix balance sa haine viscérale de ce qui incarne, à ses yeux, le fascisme et la peur de régler des problèmes de sécurité publique. Ses propos sont indignes et abjects et être capable de les prononcer à une heure de grande écoute devrait immanquablement être sanctionnés par la justice et évidemment par le ministre de l’Intérieur, si tant est qu’il y en est encore un à la place Beauvau susceptible de prendre la défense des quelque cent mille flicards s’évertuant au quotidien à faire régner un ordre dans un réel désordre organisé par des Bo-Bo et autres mauviettes installés au café de Flore pour critiquer des jeunes et des moins jeunes gens tentant de trouver un sens à leur métier.
Moi, je n’ai été qu’un simple flic … J’ai été blessé à plusieurs reprises dans des affrontements avec des délinquants, j’ai servi de cible à un tireur embusqué, j’ai reçu des coups dans la gueule et dans l’âme, j’ai utilisé mon arme plusieurs fois car je me trouvais en position de légitime défense, je n’ai jamais eu peur ou pas suffisamment pour ne pas me rendre dans des quartiers où le flic représente l’ennemi et j’ai toujours pensé que mon métier avait un sens et devait être respecté. Je n’ai donc aucune leçon à recevoir de cet abruti ne connaissant de la police que ce que Paris intra-muros peut lui montrer; de cet idiot n’ayant sans doute jamais mis les pieds dans une cité de non-droits où les délinquants font régner l’ordre et la loi qu’ils ont établis; de ce sombre con brillant par la seule activité de critiquer le travail des autres sans être capable d’en fournir un véritable.
Moi je n’ai été qu’un simple flic … J’ai le souvenir de ces nuits passées dans des voitures de patrouille à chercher le voyou. Je n’ai jamais ressenti de peur d’être là, jamais eu de crainte d’affronter la rue et ses dangers. Je me sentais porter par ma mission et par la responsabilité qui m’incombait d’être au service de la société. Monsieur Moix, je n’ai jamais fait dans mon froc pas plus que mes collègues qui aujourd’hui exercent dans des quartiers difficiles où l’État n’est plus représenté, où vous n’avez jamais mis les pieds.
Alors évidemment chacun son métier et les vaches seront bien gardées rappelle le vieil adage paysan mais vous quel est votre métier ? Car s’installer sur un tabouret autour d’une tablée acquise et devant un public dirigé par un chauffeur de salle n’est pas un métier monsieur Moix, non ce n’est pas se rendre utile pour la société. C’est du vent, de l’air ! Mais de l’air monsieur il va en falloir une bonne rafale pour chasser les odeurs fétides de votre bouche d’incapable et d’irresponsable !
Il est bien dommage que vous ne soyez pas Catalan car vous auriez pu vous joindre au charter conduisant Manuel Valls à Barcelone pour lui servir de Premier adjoint si par miracle un jour, il est élu maire de cette magnifique ville. A vous deux, fossoyeurs de la police, vous auriez pu proposer un concept de police basé sur la communication dégueulasse et le sacrifice de poulet pour faire briller votre étoile, pour faire parler de vous dans les milieux où l’onanisme règne en paradigme. Votre paradigme vous pouvez vous le tailler en pointe et vous en faire un suppositoire !
Grossier? Yann Moix c’est bien vous qui avez commencé …
Marc La Mola [[Marc La Mola a été flic durant vingt-sept années. Après des débuts à Paris, il rejoint sa ville natale, Marseille et choisit les quartiers Nord pour y exercer. C’est aussi là qu’il a grandi. Officier de Police Judiciaire, à la tête d’un groupe d’enquête de voie publique, il a traîné dans ces quartiers pour en mesurer les maux. Il a touché du doigt la misère et la violence de ces secteurs de la Ville. Marc La Mola a sans doute trop aimé son métier et c’est en 2013 qu’il décide de mettre un terme à sa carrière. Il retourne à la vie civile pour écrire. Il est aujourd’hui auteur, romancier et scénariste. Chez Michalon Éditions il a publié : «Le sale boulot, confessions d’un flic à la dérive», «Un mauvais flic, lettre ouverte à Manuel Valls», «Quand j’étais flic …». Ces trois témoignages relatent les moments forts de sa carrière et ses différentes prises de position. C’est chez ce même éditeur qu’il publiera en mars 2017, «Police, Grandeur et Décadence» dans lequel il explique comment la police en est arrivée à descendre dans la rue pour manifester son mécontentement. Il est encore romancier. Il publie chez Sudarenes Éditions un polar à l’accent Marseillais, «Le sang des fauves». En juin 2017 le personnage de ce premier polar a repris du service dans «Vallis Clausa», deuxième volet des enquêtes de son personnage Randy Massolo, un flic torturé. Il est aussi scénariste et a signé l’écriture de plusieurs synopsis optionnés par des maisons de production. Il enseigne également l’écriture de scénarios à l’École supérieure du cinéma Cinemagis de Martigues (13)]]