Publié le 15 mars 2023 à 21h08 - Dernière mise à jour le 6 juin 2023 à 21h43
En présence de Valérie Verdier, PDG de l’IRD, le président de la République française, Emmanuel Macron, a remis au président de la République gabonaise, Ali Bongo, d’anciens enregistrements des musiques et traditions orales du Gabon, patrimoine d’une immense valeur artistique, culturelle et scientifique.
Les enregistrements remis aux autorités gabonaises sont issus d’une collecte entreprise au Gabon en 1960 par Herbert Pepper, ethnomusicologue de l’Orstom (aujourd’hui IRD), à la demande de Léon Mba, premier président de la République gabonaise. Sa volonté était alors d’ancrer l’identité de la nouvelle nation dans l’histoire et les traditions culturelles de son territoire. Face aux évolutions rapides que connaît alors la société gabonaise, il souhaitait également avec ces recherches voir conservées les expressions culturelles menacées de disparition et pouvoir être transmises aux générations futures.
Une composante majeure du patrimoine culturel du Gabon et de la mémoire collective de son peuple
Durant plus de dix ans, Herbert Pepper accompagné par son collègue Pierre Sallée, poursuit inlassablement sa campagne de collecte, d’étude et de conservation des traditions orales et musicales sur l’ensemble du territoire gabonais.
D’une inestimable valeur culturelle, patrimoniale et scientifique, et riche de plusieurs centaines d’heures d’enregistrements, le « fonds d’archives sonores au Gabon » a été créé dans une perspective de collecte raisonnée et systématique des expressions musicales africaines.
Les enregistrements sont à l’origine conservés au Musée des arts et traditions du Gabon à Libreville. Mais une partie n’ayant pu être conservée du fait des conditions climatiques, le gouvernement gabonais sollicite en 2005 auprès de l’IRD une duplication du fonds. L’Institut lance alors un important plan de sauvegarde, restaurant et numérisant les bandes analogiques originales, et créant une base de données attenante (instruments utilisés, localisation, dates, etc.)
La composition du fonds
Le disque dur remis aux autorités gabonaises contient la copie de 900 séquences sonores enregistrées dès les premières collectes en 1954 et jusqu’en 1970, soit plus de 700 heures d’enregistrement. Il offre un panorama très complet de la diversité des traditions musicales et orales qui avaient cours pendant cette période sur l’ensemble du territoire gabonais : pièces musicales réalisées avec les groupes majeurs d’instruments utilisés par les principales ethnies du pays, chants, contes, épopées (Mvet), cérémonies cultuelles (Bwiti) et rites initiatiques, etc.
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Dans ce cadre, une convention pour la cession des droits de diffusion et de valorisation scientifique et culturelle de la base de données du fonds ethnomusicologique du Gabon est signée, le 3 mars, par Corinne Brunon-Meunier, directrice-générale déléguée de l’IRD et par le Professeur Alfred Ngomanda, commissaire général du centre national de la recherche scientifique et de développement technologique (Cenarest), en présence de Patrick Mouguiama-Daouda, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, du transfert de technologies, de la culture et des arts du Gabon.)]
