Publié le 30 mars 2023 à 18h20 - Dernière mise à jour le 6 juin 2023 à 20h22
Eau, JO, lutte contre la radicalisation, stratégie d’aide aux entreprises, déontologie… retour sur la plénière de Provence-Alpes-Côte d’Azur.
A l’eau non mais à l’eau
Alors que dans les Deux Sèvres, l’heure a été, tragiquement, à la guerre de l’eau, la région Sud travaille à la gestion de cette ressource vitale. Elle s’inscrit pour cela dans l’histoire qui depuis les Romains, voit l’Homme gérer cet or bleu, l’amener là où il n’est pas et, plus récemment, avec le Canal de Provence, le barrage Zola sans oublier celui de Serre-Ponçon mais aussi dans la modernité, l’innovation, en allant chercher ce qui se fait de mieux ailleurs et notamment en Israël.
Ainsi, lors de la plénière de ce 24 mars, le plan qui a été présenté s’articule autour de 6 axes : améliorer la gouvernance à travers le pilotage de la mission d’animation sur l’eau ; poursuivre la modernisation des réseaux d’irrigation et les économies d’eau en agriculture ; se positionner comme collectivité exemplaire sur son patrimoine ; promouvoir la sobriété pour tous les usages de l’eau et dans tous les secteurs professionnel ; développer l’innovation dans le domaine de la réutilisation des eaux usées traitées ; communiquer vers le grand public sur la nécessaire sobriété de tous dans les usages de l’eau.
Le RN insiste pour sa part sur l’importance de travailler sur la désalinisation. «Question étudiée», lui répond Bénédicte Martin, de la commission agriculture tandis que Renaud Muselier met l’accent sur l’innovation, sur le traitement des eaux usées: «80% des eaux usées sont réutilisées en Israël, 20% en Espagne, moins de 5% en France».
Lutte contre la radicalisation
Il revient à Véronique Borré, vice-présidente, en charge de la Sécurité, de la défense, du soutien aux forces de l’ordre de présenter le dossier relatif au plan régional de lutte contre la radicalisation, le complotisme, l’embrigadement et pour l’affirmation des valeurs de la République. Un intitulé qui entraînera une polémique avec le RN. Son leader régional, Franck Allisio demande que l’on rajoute le mot islamiste à côté de radicalisation. Véronique Borré riposte: «J’ai l’impression de me retrouver dans un jour sans fin avec vous puisque nous avons déjà eu ce débat. Je vous réponds une nouvelle fois que des mouvements homophobes, anti-avortement, écologistes violents, néo-fascistes… représentent des formes de radicalisation qui sont aussi à combattre».
Coût de l’énergie: 45M€ supplémentaires pour les lycées
La guerre en Ukraine a entraîné une flambée sans précédent des cours de l’énergie. Tout comme le prix des denrées alimentaires qui a augmenté. Dans ce contexte, la Région Sud s’engage aux côtés des lycées publics et de l’ensemble de la communauté éducative pour garantir à la fois la continuité du service public de l’éducation et de bonnes conditions d’accueil et d’enseignement. «En lien avec le Plan de sobriété énergétique de la Région, 45M€ seront déployés pour répondre aux besoins des 173 lycées publics.»
Culture camarguaise
La Région apporte son soutien aux démarches entreprises par l’association pour l’aide à l’inscription au patrimoine immatériel de l’Unesco des gestes et savoir-faire des «Gens de Bouvine». La Région explique notamment que «l’identité culturelle spécifique de la région se fonde sur un ensemble de traditions, de mémoires collectives et sur une pluralité linguistique remarquable, reflets des divers territoires.» Une culture que la région reconnaît qu’elle est, pour certaines de ses formes «extrêmement fragile» face à «une mondialisation croissante». Pour soutenir ces cultures la région a créé en 2019 le comité pour le folklore régional et elle consacre plus d’un million d’euros par an aux langues et traditions avec un effort accentué sur les projets visant à valoriser la pratique des langues régionales; la transmission, la valorisation et la création des musiques et danses traditionnelles ainsi que l’aide aux grands festivals de culture régionale de Château-Gombert et de Gémenos.
SUD Entreprises : stratégie d’aide aux entreprises 100 % climat
En tant que territoire pilote de la transition écologique au niveau national, la Région Sud « a fait de la préservation de l’environnement et de la lutte contre le dérèglement climatique une priorité». Avec l’adoption pour 2023 d’un budget vert, elle a décidé «de prendre un nouveau tournant concernant sa stratégie de soutien aux entreprises.»
Avec Sud Entreprises, est-il précisé: «Les aides seront plus simples, plus compréhensibles et harmonisées autour du Plan Climat et de la sauvegarde de notre environnement.» En effet, cette nouvelle boite à outils viendra remplacer le Fonds d’Investissements pour les Entreprises de la Région (FIER) et sera «un nouveau concept unique, simple et orienté usager. Le dispositif permettra d’apporter une réponse sur-mesure quels que soient le stade de vie et la typologie des entreprises concernées.»
Trois nouveaux dispositifs intègrent Sud Entreprises : Sud Développement, ce dispositif s’adressera aux entreprises qui veulent s’implanter en Région ou aux entreprises en croissance ou rebond. «L’objectif est d’accélérer les projets significatifs en termes de développement économique local ou régional, d’emplois, d’investissements ou de leadership régional en matière d’innovation.» Le deuxième dispositif s’appelle Parcours Sud Industrie 4.0 Carbone (PSI 4.0 Carbone). «Ciblée jusqu’à présent sur la modernisation industrielle, l’offre de conseil opérationnel sera complétée par des modules touchant à la prise en compte de la transition écologique et énergétique et des enjeux de décarbonation des processus industriels.» Le troisième s’intitule « Mon prêt TPE ». «Ce fonds ciblera les petites entreprises et aura pour objectif de les accompagner dans leur projet de développement ou de rebond avec une aide sous forme d’un prêt à taux zéro compris entre 5 000 et 15 000 €. L’ambition est de financer 2 000 entreprises sur les prochaines années. La Région réalise un premier engagement budgétaire de 2M€».
Les champions du Sud pour accompagner les sportifs régionaux vers les JO
Avec l’accueil d’événements sportifs majeurs tels que la Coupe du monde de rugby en 2023 et les Jeux olympiques et paralympiques d’été de 2024, Provence-Alpes-Côte d’Azur met en place le dispositif « Les Champions du Sud ». Elle souhaite ainsi «accompagner les sportifs de haut niveau, licenciés sur le territoire régional dans la préparation de leurs compétitions pour qu’ils deviennent de véritables ambassadeurs du territoire régional, de son excellence sportive et des valeurs de l’olympisme.» Les membres des « Champions du Sud », connus et reconnus pour leurs résultats sportifs, seront identifiés et renouvelés au début de chaque année civile en fonction de leurs résultats internationaux au sein d’une discipline olympique ou paralympique et de leurs engagements associatifs ou personnels.
«C’est ici, dans notre région, qu’il se passe quelque chose d’historique. Avec « Les Champions du Sud » on va montrer au monde entier que le Sud est une terre de jeux. La préparation des Jeux en région Sud doit être un accélérateur pour le développement et la structuration de la pratique sportive. Nous devons relever tous les défis afin de permettre à nos athlètes de briller à domicile, devant leurs supporters», assure Renaud Muselier. Ainsi, pour pouvoir intégrer ce dispositif, chaque sportif devra justifier : d’une licence pour la saison sportive en cours dans un club de la région et dans une discipline reconnue de haut niveau par le Ministère des Sports ; d’une inscription sur les listes ministérielles des sportifs de haut niveau ; d’un podium récent dans un championnat d’Europe, un championnat du monde ou des Jeux olympiques et paralympiques ; d’un engagement personnel actif dans un projet associatif et citoyen qui n’entre pas en opposition avec les valeurs de l’olympisme et de l’éthique sportive.
Chaque sportif de haut niveau membre du dispositif «Les Champions du Sud» «sera bénéficiaire, pour l’année civile en cours et en fonction de son engagement pour le territoire, d’une aide régionale individuelle pouvant aller jusqu’à 10 000 €. Pour ce dispositif la Région mobilise une enveloppe budgétaire de 300 000 € pour l’année 2023.»
Rapport d’activité de la Commission de déontologie
Comme chaque année, la Commission de déontologie de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur rend son rapport d’activité concernant l’année 2022. Au-delà de son analyse annuelle portant sur l’application du Code de déontologie par les Conseillers régionaux, notamment dans ses quatre volets essentiels d’analyse que sont, la formation, l’assiduité, les cadeaux et voyages éventuellement reçus ou offerts aux Conseillers régionaux, la Commission de déontologie a porté sa réflexion sur les adaptations nécessaires à ses outils de gouvernance que sont le Code de déontologie et les statuts, en application des textes législatifs et réglementaires récents intervenus en 2022.
En outre, la Commission a procédé à l’analyse de la loi 3DS venue entériner la démarche entreprise, dès janvier 2016 par le Conseil régional, qui permet à tout élu local de consulter un référent déontologue chargé de lui apporter tout conseil utile au respect des principes déontologiques consacrés par la Charte de l’élu local. De même, par anticipation, de la publication et de l’application du décret du 6 décembre 2022 relatif au référent déontologue de l’élu local, la Commission a recensé et analysé ses missions ainsi que les actions qu’elle porte. Catherine Husson-Trochain, Présidente de la Commission, a remis ce septième rapport intitulé « Prévention et transparence : deux exigences démocratiques au soutien de l’action publique » à Renaud Muselier lors de l’Assemblée plénière du Conseil régional.
Michel CAIRE