Publié le 31 octobre 2018 à 10h57 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h46
C’est un Jean-Louis Dumont- président de l’union sociale pour l’habitat- grave, qui a ouvert le 79e Congrès national de l’Union Sociale pour l’habitat qui vient de se dérouler à Marseille. Il revient sur le conflit avec le gouvernement: «Nous ne nous laisserons pas entraîner dans la guerre des bons mots, des petites phrases, le droit fondamental, celui du droit au logement mérite tellement mieux et nous n’avons pas attendu d’être menacé pour avancer et innover». Selon lui, ce congrès ne pouvait pas être que celui des constats: «Nous devons tracer un chemin» et d’évoquer les questions du financement, de la transition énergétique, des quartiers et des droits à réinvestir: santé, transport, sécurité. Si les partenaires sont nombreux: «C’est à l’État régalien d’être présent plus et mieux», insiste-t-il. Et d’affirmer: «Les deux années à venir vont être cruciales. Ce gouvernement a mis le doigt dans un engrenage qui risque de se révéler funeste. Mais il doit savoir que nous ne serons ni témoin impuissant, ni victime facile mais, tous ensemble, acteurs de notre avenir».
Bernard Oliver, président de l’association régionale des organismes HLM (ARHLM) de Provence-Alpes-Côte d’Azur et de Corse se félicite de la tenue de ce congrès à Marseille : «Cela faisait 20 ans qu’il ne s’était pas déroulé ici». Il apprécie le travail réalisé et la résolution «qui satisfait la majorité». Cette résolution de l’Union sociale pour l’Habitat dénonce les différents prélèvements du gouvernement «qui devraient atteindre les 2 milliards d’euros en 2018». Demande que ces prélèvements ne soient pas aggravés en 2019 et souhaite être associé à des discussions en amont de la prochaine loi de finances 2019. Dans la région, s’il retient le chiffre de 300 000 logements sociaux, il souligne qu’il y a plus de 100 000 demandes et que le problème n’est pas quantitatif mais dans les demandes de changement de localisation ou de types de logement. «Il y a très peu de rotation et bien entendu les gens sont obligés d’attendre», martèle-t-il. Considère, à propos de la Loi SRU, que «les communes prennent conscience qu’il faut du logement social». Au niveau de la livraison de logement neufs, refuse un bon chiffre de 2017 (10 000) en citant celui de 2016, meilleur (12 000), et ne donnera pas celui de 2018 avant fin décembre. Souligne que «la vocation des bailleurs sociaux aujourd’hui n’est pas de fabriquer des tours et des barres mais des ensembles à taille humaine». Met en exergue le panel de loyers offerts dans le logement social tout en reconnaissant ne pas pouvoir satisfaire toutes les demandes de PLAI (Prêt Locatif Aidé d’Intégration), le loyer le plus social. Conclut, avec l’optimisme qui le caractérise, en notant: «Bien sûr, qu’il y a des difficultés, bien sûr, qu’il y a des transformations, bien sûr, que nous-mêmes, nous râlons, mais, on va de l’avant, on va construire, peut-être pas autant, mais nous allons construire, pour le bien-être de nos concitoyens». Entretien. bernard_oliver_pres_arhlm_paca_et_congres_hlm_11_10_18.mp3 L’ARHLM Paca Corse a organisé durant les 3 jours du Congrès, une agora sur son stand qui s’est conclue par une rencontre: «Demain, les HLM en Paca et Corse, paroles de dirigeants», parmi les 7 présents, Cathy Herbert, directrice générale de Côte d’Azur Habitat qui est un office HLM de la métropole de Nice Côte d’Azur avec un parc de 20 000 logements sur les Alpes Maritimes. Cathy Herbert ne manque pas de constater que le parc de logement social est insuffisant, «par rapport aux attentes de la Loi». Les Alpes Maritimes étant bien loin des 20%, «on est en déficit alors que la demande est forte». Une situation qu’elle explique notamment par la géographie de la Région, «coincée entre la mer et la montagne», où le foncier est «rare et cher». Réagit à l’obligation donnée aux organismes HLM par la loi Elan : se regrouper pour ceux de moins de 12 000 logements. Défend un modèle qui «combine la gestion du gros et celle du détail et de la dentelle». Ce que fait son office en gérant à la fois 2 300 logement, «une ville» et 2 logements sur une commune de montagne. Alors elle se prononce en faveur d’un système qui permettrait de «se regrouper pour des services supports mais en même temps pouvoir garder la proximité sur les territoires». Dénonce les 10 millions de ponction du gouvernement, soit 10 % de son chiffre d’affaires, ce qui l’oblige à «rendre plus efficiente notre gestion». Tout en rappelant que l’Office, avec ses travailleurs sociaux, ses agents d’entretien, ses responsables techniques «est souvent le seul lien des habitants avec ce quel’on pourrait appeler les services publics». Entretien. cathy_herbert_dir_11_10_18.mp3 Julien Denormandie, alors secrétaire d’État auprès du Ministre de la Cohésion des Territoires -aujourd’hui, à la suite du remaniement ministériel, ministre chargé de la Ville et du Logement auprès de la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales- a visité nombre de stands et a signé plusieurs conventions, avec la Caisse des Dépôts, l’Anah et Procivis. Il a également rencontré Armand Bénichou, président de l’association Handitoit Provence. Ce dernier a évoqué les expériences conduites en Région et pour qui «l’essentiel c’est que ces personnes puissent trouver une solution qui soit vraiment adaptée à leurs besoins…». armand_benichou_denormandie_11_10_2018.mp3 Propos recueillis par Mireille BIANCIOTTO