Publié le 3 juillet 2023 à 11h13 - Dernière mise à jour le 31 juillet 2023 à 8h08
Emmanuel Macron vient de passer trois jours à Marseille. Ainsi, pour la deuxième fois, dans le cadre de sa fonction présidentielle il est longuement resté dans la cité phocéenne. Il avait pris des engagements en 2021 et «deux ans après ces annonces 90% des projets ont été lancés», précise-t-il. Une nouveauté pour Marseille, car pour l’heure, jamais aucune promesse n’a été tenue par les présidents successifs qui ont pris la peine de passer à Marseille.
Pour exemple, Nicolas Sarkozy. Il avait certes montré un intérêt pour la Méditerranée mais, mal négocié, l’Union qu’il proposait a fait pchitt et, comme chez lui, la vérité définitive ne dure qu’un instant, il est passé à autre chose. Emmanuel Macron, en 2021 a vu « Marseille en grand », alors que peu nombreux étaient ceux qui avaient une telle vision pour cette Ville. Il a engagé l’État financièrement sur les écoles, les mobilités, le logement, la sécurité, la santé… Tout n’est pas là mais tout est engagé.
Il est donc revenu, deux ans après, pour faire un point sur l’évolution des dossiers, les accélérer dans le cadre de l’acte II du « Plan Marseille en Grand » a rencontré les acteurs locaux, des habitants des quartiers aux représentants des mondes économique, politique. Et, une nouvelle fois il a pris des engagements, reconnu des lenteurs, annoncé une accélération dans la réalisation des projets. Il a pris des engagements notamment concernant le grand port de Marseille, son hinterland, le développement de la liaison Rhône-Saône. Il a fait rimer industrialisation avec décarbonation. Et cela, tout en entendant les élus qui demandent une réouverture du port sur la ville de Marseille, la nécessité pour les élus de l’Étang de Berre de développer voies ferrées et routes pour répondre aux besoins de la population et des développements industriels à venir et cela dans l’écoute des attentes des populations. Exploit non négligeable, le président de la République a créé un lien entre Marseille et Lyon avec la liaison Rhône Saône.
Un bémol parmi ses annonces celui de «la création d’une cité judiciaire à Marseille, à la hauteur des besoins, dans un autre secteur». il balaie ainsi d’un revers de main la levée de bouclier des mondes du commerce et de la justice…
Les engagements font leur route ainsi que cette conscience de l’importance de Marseille, pour la France, dans la relation euro-méditerranéenne réaffirmée. Et cela demeurera au-delà des crises, de la politique politicienne.
Alors viennent les pourquoi. Pourquoi aucun prédécesseur d’Emmanuel Macron n’a-t-il évalué les enjeux, n’a tendu la main à Marseille en mesurant qu’il s’agissait d’un investissement qui pouvait être très productif pour le pays -comme l’Espagne a su le faire pour Barcelone-? Et pourquoi Emmanuel Macron n’a-t-il pas mis en avant ses enjeux, ses ambitions, avant de présenter son projet de réforme des retraites qui a entraîné un climat de tension, de crise, dans le pays.
Emmanuel Macron a-t-il pu, venant à Marseille, clore le chapitre des retraites? Toujours est-il qu’il a su fédérer, entraîner puis quitter la ville sur un «succès»… d’une brièveté absolue car depuis Nanterre, la mort injustifiable d’un adolescent a généré une vague de violence qui secoue le pays.
Michel CAIRE