Publié le 14 novembre 2018 à 8h16 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 19h10
Huit jours après l’effondrement d’immeubles de la rue d’Aubagne (Marseille, 1er), Martine Vassal, présidente de la métropole Aix-Marseille Provence et du département des Bouches-du-Rhône a annoncé lors du Conseil de territoire Marseille Provence qu’elle proposerait «sous dix jours» un plan à l’ensemble des acteurs locaux afin de résoudre «cette question essentielle de l’habitat indigne.» Avant d’ajouter que la réussite est conditionnée à trois exigences : la mobilisation de tous les acteurs concernés, l’adaptation des textes et des lois, et des moyens humains et financiers considérablement renforcés … Et considère : «Nous devons être impitoyables avec les marchands de sommeils et les syndics voyous.»…
Lors de son intervention au cours du Conseil de territoire Marseille Provence, Martine Vassal a déclaré : «Le drame de la rue d’Aubagne qui touche, frappe, meurtrit toute une ville, Marseille et au-delà la Provence et la France toute entière. Je pense d’abord aux victimes et à leurs familles endeuillées au plus profond d’elles-mêmes. Je pense aux Marseillaises et aux Marseillais qui ont tout perdu en quelques minutes, en quelques jours, et qui vivent des jours tragiques. Au-delà du deuil et en attendant les conclusions des enquêtes qui sont en cours, le temps doit être au travail. Pour ma part, je m’y suis attelée avec résolution et avec détermination. Personne, je dis bien personne, ne devrait s’octroyer le droit de faire de la politique sur le dos ni des victimes, ni des familles. Il n’y a, aujourd’hui, aucune place pour la violence verbale ou physique en ces temps extrêmement difficiles. Voilà pourquoi j’ai enchaîné des réunions de travail, au Département, à la Métropole, à la Préfecture, en lien avec la ville de Marseille, afin d’aider au mieux quotidiennement ceux qui sont les plus touchés dans cette tragédie. Car ma première priorité, c’est le secours et l’aide à toutes les familles concernées par l’effondrement des immeubles et les évacuations. Je tiens à rendre hommage, comme l’a fait Madame Bernasconi, à l’ensemble des forces de secours qui sont impliquées, dès les premiers instants, au quotidien dans toutes ces opérations d’urgence. Je veux rendre hommage aux fonctionnaires de la mairie des 1er et 7e arrondissements, à ceux aussi des autres collectivités (Métropole Aix-Marseille-Provence, Département des Bouches-du-Rhône, ville de Marseille) et de l’État qui ont agi dans l’ombre pour subvenir aux besoins des sinistrés en leur apportant également de la chaleur humaine. Voilà une belle illustration de ce qu’on appelle le service public. Je veux saluer l’excellent et fantastique élan de solidarité immédiat et puissant qui montre la force de Marseille. Métropole et Département se sont mobilisés dès les premiers instants, pour aider au mieux l’État et la ville de Marseille dans leurs missions les plus difficiles. Les actes sont plus importants que les mots ou les déclarations lors d’événements tragiques. A cette occasion, je remercie les élus qui viennent de s’exprimer : Monsieur Pellicani, Monsieur Mari, Monsieur Ruzé. Un merci particulier à Madame Carlotti que j’ai entendue ce matin à la radio, pour son honnêteté intellectuelle. Vous avez raison de dire, Madame, que les journalistes sont là pour commenter et les politiques pour travailler. Notre deuxième priorité, c’est d’élaborer un véritable plan de lutte contre l’habitat indigne et insalubre à Marseille et sur notre territoire. La faisabilité et la réussite d’un tel plan sont conditionnées par trois principales exigences :
-La mobilisation générale de tous les acteurs concernés : l’État, les collectivités locales, les bailleurs sociaux, les propriétaires privés, les syndics, la CAF, l’Adil. Il faut mettre chacun devant ses responsabilités.
-Une adaptation des textes et des lois est nécessaire pour agir encore plus vite et encore plus fort sur les copropriétés dégradées. Il faut que nous arrivions à simplifier et à alléger les procédures pour réduire les délais.
-Des moyens humains et financiers considérablement renforcés pour une lutte vraiment efficace contre l’habitat indigne et insalubre. Rien ne se fera sans argent.
Ce travail doit se faire dans la sérénité et l’apaisement, loin des polémiques et des outrances politiciennes. Il est hors de question d’entendre vociférer devant les médias quand on a la charge de trouver des résultats rapides, probants et indiscutables. En revanche, il est inadmissible qu’une infime minorité de propriétaires profitent de la misère des gens pour faire tout simplement du fric, j’ai bien dit faire du fric. Nous devons être impitoyables avec les marchands de sommeils et les syndics voyous. J’ai souhaité, au titre de la Métropole, m’associer avec la ville de Marseille pour prendre en charge financièrement une partie de l’audit diligenté par l’État. Je proposerai, sous 10 jours, un plan à l’ensemble des acteurs locaux afin de résoudre cette question essentielle de l’habitat indigne. Le débat d’aujourd’hui vient de nous le prouver : il n’y a aucune fatalité, que nous ne puissions résoudre tous ensemble. Nous avons comme toujours une obligation de moyens mais surtout, en tant qu’élus, une obligation de résultats. Enfin, nous continuerons à aider Marseille et les Marseillais comme nous faisons depuis 3 ans au Département. Avant la fin de l’année, en complément du grand projet habitat, le projet centre-ville sera définitivement présenté et des plans d’actions seront lancés. Alors comme à mon habitude, je vais vous le redire : oui, je suis déterminée ; oui, je ne m’intéresse absolument pas aux calculs politiques à la petite semaine. Je n’ai pas été élue non plus pour mettre la poussière sous le tapis. Jamais je n’oublierai le fil de mon engagement, le fil de ce que je veux faire : travailler et agir tous ensemble pour que l’avenir de notre ville principale, Marseille, et celui de la Provence, soit vraiment assurée.»