Publié le 22 juillet 2023 à 18h15 - Dernière mise à jour le 25 août 2023 à 10h15
Les élus étaient assis depuis peu, ce vendredi 21 juillet lors du Conseil municipal d’Aix-en-Provence, lorsque que Marc Pena (gauche), ouvrait un débat en réclamant une minute de silence en mémoire du jeune Nahel avant de s’en prendre à Anne-Laurence Petel, conseillère municipale et députée Renaissance qui, dans un tweet avait écrit : « Moi, je ne l’appelle pas le petit Nahel, je l’appelle le délinquant »…
Sophie Joissains, le maire d’Aix-en-Provence, déclare à propos de cette demande : « Nous nous sommes posés la question. C’est une mort tragique, épouvantable. A la suite de la mort de ce jeune homme il y a eu des émeutes portées par l’émotion, la colère… mais aussi un effet d’aubaine, notamment à Marseille. Nahel est décédé, c’est tragique. Autant j’ai du respect pour sa famille, pour ses proches, autant je ne veux pas instrumentaliser cette mort ». Marc Pena reprend : « Nous faisons des minutes de silence pour des Aixois, pour des victimes d’atrocités, des États en guerre et pas pour un jeune homme mort tragiquement ». Sophie Joissains lui rappelle : « Il y a une enquête qui est en cours. Je crois profondément que la présomption d’innocence est un fondement de l’État de droit. Je pourrais revenir sur ma décision lorsque l’enquête aura donné ses résultats, que la justice se sera prononcée ».
La réponse ne satisfait pas Marc Pena qui lance : « Vous prenez vos responsabilités, nous en prenons acte. Mais il n’y a pas de paix sociale, d’ordre, sans justice. Il s’agissait seulement de rendre justice à un jeune homme ». Sophie Joissains insiste : « Encore une fois s’il n’y avait pas eu une enquête en cours je n’aurais pas hésité à faire une minute de silence. S’il s’avère que l’enquête montre une volonté réelle de tiers il y aura une minute de silence ». Et Marc penna de s’adresser à Anne-Laurence Petel : « Je suis scandalisé par vos propos sur cette affaire. Vous avez déshumanisé, criminalisé. Vous avez tenu des propos que le RN ne tiendrait plus. Vous êtes jugée définitivement ».
L’élue Renaissance n’entend pas se laisser faire : « J’ai tenu ces propos en tant que députée et je ne retire rien. C’est un délinquant qui conduisait sans permis. Et la justice est dans les tribunaux. Elle n’est ni dans cette salle ni dans les médias. Bien sûr l’acte est regrettable mais il y a des policiers et des gendarmes qui meurent chaque année. Et c’est la justice qui va rendre justice mais je regrette le traitement différencié que subit le policier qui n’a pas pu voir sa famille ».
Viendra alors l’heure des questions orales que nous évoquerons dans un prochain article.
Michel CAIRE