Traduit en langage marseillais, étudier coûte un bras. Deux associations étudiantes, L’Unef (Union nationale des étudiants de France) et la Fage (Fédération des associations générales étudiantes) viennent de livrer leurs indicateurs économiques pour la rentrée 2023. Ils ne sont pas bons. Tout augmente sauf les mutuelles.
La barre des 3 000 euros dépassée
C’est une triste première pour les indicateurs de la Fage (Fédération des associations générales étudiantes) dont les premiers relevés remontent à 2002. «Cette année les étudiants vont dépenser plus de 3 000 euros en moyenne nationale pour la rentrée », note Charlie Hallart, présidente de la fédération des étudiants d’Aix-Marseille. Mais ce n’est qu’une moyenne. A Marseille la rentrée tutoie les 3 300 euros et à Aix, elle les dépasse. « Hors Ile de France on est l’une des académies où le coût est le plus élevé », poursuit Charlie Hallart qui constate que «tout augmente, le logement, les transports, la téléphonie… ». A l’arrivée la facture est salée et il ne s’agit que de la rentrée ensuite l’étudiant devra débourser plus de 1 200 € par mois pour se loger, se nourrir, se soigner dans la Région.
Recours aux épiceries solidaires
« C’est difficile pour un étudiant d’accepter le fait qu’il puisse avoir besoin d’aide, alors il faut le mettre en confiance», confie Charlie Hallart. Pour faire face aux besoins toujours plus criants, trois « AGORAé », sorte d’épiceries solidaires, où l’étudiant ne paie 10% du prix, ont vu le jour sur Aix -en-Provence et Marseille. Une quatrième doit voir le jour prochainement à Aix. Environ un millier d’étudiants devraient y avoir recours d’ici décembre. Les chiffres sont constamment en hausse même si nombreux sont ceux qui n’osent pas encore franchir le seuil. Au-delà la Fage réclame des évolutions dans l’attribution des bourses avec trois critères clé. «On demande qu’il n’y ait plus de rattachement au foyer parental dans le calcul des critères sociaux pour bénéficier des bourses. On souhaite une universalisation, que l’État offre une garantie financière à tous les étudiants pour qu’ils puissent vivre dignement et qu’étudier ne soit pas un luxe. Enfin une territorialité des bourses. Il n’est pas normal qu’un étudiant de Limoges ait la même somme qu’un étudiant de Marseille par exemple pour qui le coût de la vie est nettement plus onéreux ».
Actuellement, faute de place, seule une demande de logement sur deux est acceptée dans un Crous. C’est l’autre cheval de bataille des associations étudiantes.