C’est la mort dans l’âme que les dirigeants des Restos du Cœur ont dû prendre cette décision. Impossible structurellement et financièrement de faire face aux besoins exponentiels des plus pauvres. Des restrictions sont opérées dans les Bouches-du-Rhône.
Plus de 5 millions de repas
La barre des 5 millions de repas n’avait encore jamais été franchie dans les Bouches-du-Rhône. « En 39 ans, on n’avait jamais connu ça aux Restos du cœur », affirme Alain Evezard, le président des Restos du cœur des Bouches-du-Rhône. «On tournait autour de 3 500 bénéficiaires depuis plusieurs années mais depuis l’après-Covid on accueille 20 à 25 % de bénéficiaires en plus chaque année. Cet été on a eu des chiffres inhabituels. 23% de hausse et même 30% sur Aix-en-Provence ».
Des bénéficiaires exclus
C’est du jamais vu aux Restos du cœur, cet hiver rime avec restrictions. Les paniers seront moins garnis et le barème « été » sera appliqué. Il est plus strict que celui de l’hiver et ce n’est pas sans conséquence. « Malheureusement des personnes ne pourront pas être aidées », déplore Alain Evezard. « Ça fend le cœur mais c’est la seule solution que l’on a trouvée pour sauvegarder l’association. Malgré ces restrictions les besoins sont tels qu’on va encore enregistrer une hausse de 15% au lieu des 25% prévus sans ce plan. On va laisser des personnes sur le carreau et ce n’est pas à nous de faire ce genre de chose».
Les Restos ont tiré plusieurs fois la sonnette d’alarme auprès de l’État, sans succès. Face à la situation Ils réclament aujourd’hui une table ronde entre les associations caritatives et le gouvernement afin d’obtenir une aide pérenne pour aider les plus pauvres.
Reportage Joël BARCY