Rencontres Med23 : « La paix sur toutes les rives de la Méditerranée »

Les 70 évêques de la Méditerranée sont arrivés à Marseille. Mgr Lhernould, d’Algérie, Mgr Lopez, du Maroc, Mgr Nahra, d’Israël et Mgr Baturi, d’Italie, autour du cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille ont évoqués les enjeux de ces journées, la rencontre avec 70 jeunes de la Méditerranée sans oublier de revenir sur les précédentes éditions. Un défi est mis en exergue : la paix sur toutes les rives.

Med23
Le cardinal Aveline entouré d’évêques de la Méditerranée (Photo Joël Barcy)

Le cardinal Aveline rappelle : «Lors des Rencontres de Bari les évêques de la Méditerranée ont pu rencontrer des théologiens, des maires à Florence. A Marseille il a été décidé qu’ils rencontreraient des jeunes car nous avons besoin de leurs regards d’une part et, d’autre part, cela permet d’associer des personnes de confessions différentes ce qui est nécessaire si l’on veut travailler en Méditerranée». Le père Alexis Leproux, chargé des relations méditerranéennes du diocèse de Marseille ajoute : « Le but de ces rencontres de 70 jeunes de la Méditerranée au sens large, puisque cela va jusqu’à la mer Noire, est de leur permettre de se rencontrer, se connaître, s’engager pour que cette mer ne se transforme pas en bain de sang ». Pour lui: «Il n’y a rien d’original à organiser une rencontre de jeunes si ce n’est la volonté de construire la paix en commun».

Monseigneur Lopez, de Rabat, signale : «A Bari j’ai découvert la complexité des enjeux méditerranéens. J’en connaissais une partie mais j’ai pu mesurer que la Méditerranée ne se réduisait pas à deux rives et que, partout, il y avait des problèmes, des enjeux. Et je dois dire que ce partage sur des réalités différentes a été très enrichissant ». Et il considère : « La question est de voir comment, tous les croyants chrétiens, musulmans, juifs, peuvent travailler pour la paix, sensibiliser leurs communautés».

« Il s’agit d’une rencontre du possible »

Monseigneur Lhernoud n’était pas à Bari et à Florence. « Je suis évêque de Constantine et Hippone et l’accompagnateur des 70 jeunes. Il s’agit d’une rencontre du possible. Il s’agit de regarder ce qui est beau et bon en chaque personne et en chaque peuple. Les jeunes ne sont pas là pour faire de la politique mais du politique, d’aller plus loin dans leurs engagements citoyens. Et cette rencontre avec les évêques me rappelle les propos du prophète Joël  pour qui, contrairement à ce que l’on peut penser, les rêves ne sont pas réservés à la jeunesse et les visions aux plus anciens. Il écrivait : « Vos jeunes auront des visions et vos anciens des rêves ». C’est cela l’objet de cette rencontre lors de laquelle on va construire dans la diversité. Diversité qui, non seulement, est une richesse mais aussi créatrice de richesse».

Pour Monseigneur Nahra : «Cette rencontre permet de voir que ce que nous vivons en Israël a une dimension bien plus large. Comment avancer sur la question de l’interreligieux, sur la question des demandeurs d’asile nombreux en Israël ? Je suis très heureux de voir que parmi les jeunes quatre viennent de Terre Sainte, deux d’Israël et deux de Palestine ».

Pour Monseigneur Baturi, président de la Conférence des évêques italiens : « La Méditerranée est un espace de destin de proximité. L’objectif est de la transformer en terre de paix. Et, pour cela il faut notamment réfléchir à la liberté religieuse, favoriser la culture de la rencontre, miser sur les jeunes, sur leur éducation car c’est par l’éducation que l’on a une conscience et un cœur que l’on peut développer ». Et d’insister : « Il faut prendre soin des migrants, il faut sauver des vies, voir quelle est la situation dans les pays d’origine des migrants ».

Michel CAIRE

Articles similaires

Aller au contenu principal