Marseille. Célébration de Roch Hachana à la grande synagogue

C’est en présence de nombreuses personnalités, au rang desquelles Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d’État chargée de la Ville, que vient de se tenir  à la grande synagogue de Marseille la célébration du   nouvel an juif, Roch Hachana, 5784 dans le calendrier hébraïque.

 

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Le grand rabbin Ohana (Photo J.M)
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De nombreuses personnalités, au rang desquelles Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d’État chargée de la Ville, que vient de se tenir  à la grande synagogue de Marseille la célébration du nouvel an juif, Roch Hachana (Photo J.M.)

Michel Cohen-Tenoudji, le président du Consistoire a une pensée pour Benjamin Haddad et Aviel Haddad, morts lors de l’attentat de la synagogue de la Ghriba, en Tunisie : « Plus de 4 mois après la tragédie nous ne laisserons rien passer ». Il rappelle : « Le judaïsme est une invitation au mouvement perpétuel et croire c’est croire à un monde meilleur et un meilleur soi-même ». Et s’il dénonce les propos, les actes antisémites, il avance: «Rien ne nous empêchera de chérir notre République». Il conclura son intervention en remerciant toutes les personnalités présentes notamment les représentants de la chrétienté et du culte musulman.

Olivia Fortin, maire des 6e et 8e arrondissements -représentant le maire de Marseille Benoît Payan retenu par la préparation de la venue du pape- parle d’un événement « qui va mettre Marseille au centre du monde. Ce qui va lui permettre de montrer sa singularité». Mais, poursuit-elle: «Notre ville riche de dialogue vient de connaître un acte révoltant. Dans le 13e arrondissement un jeune étudiant a été frappé parce que juif. Et lorsqu’un juif est frappé c’est Marseille qui est touchée»; avant de dénoncer le racisme et l’antisémitisme.

Martine Vassal, la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence et du département des Bouches-du-Rhône déclare: « Cette nouvelle année s’ouvre toujours avec autant d’espoir parce que nous sommes optimistes. En cette période il faut se rassembler, se recueillir, réfléchir, se projeter ». Et de dénoncer à son tour : «Un jeune juif a été agressé parce qu’il portait une kippa. C’est inacceptable, surtout dans une ville comme Marseille où toutes les communautés se côtoient ». Puis elle rend  hommage aux forces de l’ordre pour le travail réalisé. Elle souligne enfin l’importance «d’être ensemble pour lutter contre la haine de l’autre. Que cette année soit encore plus solidaire ».

Renaud Muselier rappelle que la laïcité « permet à chacun de pratiquer ou pas ». Il poursuit : « Les années passent ma fidélité à votre communauté ne faiblit pas ». Il évoque à son tour l’agression du jeune homme « au seul fait d’être juif » et il  alerte : «L’extrême-droite, antisémite par nature, est de retour au pouvoir dans certains pays ». Met en avant son opposition permanente à cette idéologie, rappelle : «J’ai une grand-mère juive et un père qui a été déporté ». Cite le travail accompli par Jacques Chirac pour reconnaitre la responsabilité de la France dans la Shoah. Il insiste aussi sur le travail réalisé par la région : « Nous travaillons pour faire un territoire de culture du respect et de la mémoire ». Évoque notamment le camp des Milles et le plan de lutte contre l’embrigadement et la discrimination mis en œuvre par l’institution régionale. Puis il revient « sur son déplacement en mai dernier en Israël, la start-up nation, le leader mondial du traitement de l’eau ».

Christophe Castaner, président du Conseil de Surveillance du port de Marseille Fos lance : « « Je vais te massacrer, sale juif… » Ces mots sont inacceptables » mais encore trop entendus. « En ces temps sacrés d’examen de conscience mon âme est marquée par les blessures de l’histoire », dévoile-t-il avant de rappeler «l’obligation de combattre l’antisémitisme pour que l’histoire ne se répète pas ». Un combat pour lequel « l’État ne doit jamais avoir la main qui tremble ».  Et de lancer avec vigueur : « La Shoah doit pouvoir être enseignée dans toutes les écoles de France » ; insiste à son tour sur l’importance du Camp des Milles. Met en exergue la laïcité : « Certains voudraient qu’elle empêche de pratiquer sa religion, d’autres en son nom ferment les yeux sur un voile. Alors on peut se demander si nous avons été assez fermes, assez clairs. La France est un pays qui protège tous les cultes. La haine n’a pas sa place dans notre pays et en luttant contre elle nous faisons grandir notre jeunesse ».

Sabrina Agresti-Roubache dénonce à son tour l’agression dont a été victime un jeune homme à Marseille : « Je dis ma colère et ma solidarité à ce jeune homme ». Elle indique que « l’antisémitisme est notre problème à tous et sachez que je serai, avec le gouvernement, toujours à vos côtés ». Puis de remercier : «Les forces de l’ordre, les militaires, qui sont là pour protéger votre communauté ».

Denise Toros-Marter, rescapée des camps de la mort, est présente à la Synagogue. Elle évoque le travail qu’elle accomplit, depuis 40 ans, dans les collèges pour expliquer aux jeunes ce qu’a été la Shoah avant de bénir l’assistance.

Le grand rabbin Ohana précise : « La lecture du temps juive refuse de voir les choses de façon horizontale, c’est nous qui passons devant le temps et nous tournons autour du temps en revenant au même moment. Il y a donc un seul Roch Hachana qui est donc un temps de naissance, de renaissance ». Avant de souhaiter à tous une année bonne et douce.

Michel CAIRE

 

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