Il dirige « La Traviata » à l’Opéra de Marseille – Nader Abassi : « Ici j’ai l’impression de retrouver une famille »

Publié le 19 décembre 2018 à  7h39 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  20h42

Nader Abbassi dirige
Nader Abbassi dirige
Est-ce lié au fait qu’une moitié de son être plonge ses racines au pays de la céleste Aïda, toujours est-il que Nader Abbassi affectionne tout particulièrement la direction des œuvres de Verdi ? Il est à Marseille, depuis quelques jours, pour diriger les répétitions de «La Traviata» programmée pour accompagner les fêtes de fin d’année. «Après Un « Bal masqué » et « Aïda », c’est mon troisième Verdi ici», souligne-t-il avec plaisir. «Retrouver Marseille, l’Opéra et son orchestre, c’est magnifique, poursuit-il. Les musiciens sont supers avec moi, très accueillants et à l’écoute. C’est peut-être étonnant, mais lorsque je reviens ici, c’est comme si je retrouvais ma famille… Il faut dire que nous avons travaillé des choses très différentes ensemble : Carmen, Hamlet, Menotti, et qu’à chaque fois il y a eu beaucoup de complicité entre nous. A ce propos, je remercie Maurice Xiberras, le directeur de la maison qui ne m’a pas cantonné à un seul répertoire mais m’a permis de diriger des œuvres que j’aime.» Partageant sa vie entre l’Égypte et la Suisse, Nader Abbassi est un passeur de musiques. De l’autre côté de la Méditerranée, après avoir été directeur musical de l’orchestre de l’Opéra du Caire, il mène de nombreuses activités afin de promouvoir la musique classique auprès du plus grand nombre. A la tête de son orchestre «The United Philharmonic» il développe des répertoires qui, pour être populaires, n’en sont pas moins de qualité. «Je voulais un orchestre proche du peuple, créer des programmes qui font venir le public vers nous. Et ça marche. Nous avons de nombreuses commandes.» L’un des derniers programmes qui a séduit les Égyptiens était constitué de musiques de films en noir et blanc. Télévisés, les concerts ont un grand succès et dans la rue, certains n’hésitent pas à remercier le chef pour le bonheur qu’il leur apporte. Nader Abbassi est aussi un infatigable promoteur de la musique classique occidentale dans les pays arabes ; il est souvent invité à Oman ou au Koweit, pays qui se sont dotés, ces dernières années, de fort beaux opéras ; «On me demande des conseils et d’être un lien entre l’Europe et ces pays…» Un rôle qui convient parfaitement à cet artiste possédant un large esprit d’ouverture sur le monde. A Marseille, pour les fêtes, il dirige donc «La Traviata». «Pour moi c’est l’Opéra le plus raffiné de Verdi, le plus élégant avec une orchestration, un contrepoint et des mélodies uniques. Je pense que le texte et le chant sont plus importants dans La Traviata que dans les autres œuvres de Verdi.» Pour le moins éclectique dans ses choix, Nader Abbassi quittera Marseille début janvier, à l’issue de la dernière représentation de «La Traviata» pour jouer du Abba avec les musiciens de l’orchestre de Normandie et un groupe de musique pop. Ensuite ce sera direction la Bretagne et son orchestre symphonique pour un concert unissant des œuvres religieuses juive, catholique et musulmane avec les Psaumes de Bernstein, le Stabat Mater de Rossini et les musiques soufi du soudanais Ali Ousman. Vous avez dit esprit d’ouverture ?
Michel EGEA

Pratique. « La Traviata » de Guiseppe Verdi à l’Opéra de Marseille. Représentations le dimanche 23 décembre à 14h30 puis les 26, 28 et 31 décembre et le 2 janvier à 20 heures. Location par téléphone au 04 91 55 11 10 ou 04 91 55 20 43. opera.marseille.fr

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