L’émotion était forte à Marseille ce 16 octobre pour rendre hommage à Dominique Bernard, enseignant assassiné à Arras en protégeant ses élèves, ses collègues des coups de couteau de Mohammed M.
L’émotion était forte mais la participation faible, 250 personnes environ, pour rendre hommage à ce héros de la République qui a poussé sa vocation d’enseignant jusqu’au sacrifice ultime. Un rassemblement composé de nombreux enseignants mais aussi nombre d’élus de la majorité de Marseille, le maire, Benoît Payan, en tête, ainsi que Catherine Pila, élu LR et directrice d’école.
Caroline Chevé, secrétaire générale de la FSU 13 devait appeler, au nom de l’intersyndicale, non à une minute de silence mais des applaudissements « pour dire notre fierté d’exercer ce métier. Pour dire que nous sommes fiers de nos collègues dont un est mort et les autres blessés parce qu’ils sont alléS au-devant du tueur pour protéger leurs élèves. Ces gestes sont héroïques et en même temps très professionnels car lorsqu’il y a un danger nous sommes là pour protéger nos élèves ». « Il était important pour nous, poursuit Caroline Chevé, de nous rassembler pour dire notre peine et notre désarroi devant ce qui arrive. L’école c’est ce qui a de plus précieux pour la jeunesse. C’est le lieu de l’émancipation, le lieu où on essaie de créer de l’égalité et c’est terrible de penser que l’école puisse être attaquée pour ce qu’elle est ». Et d’avancer: «C’est vrai que ce que nous faisons est la réponse à l’ignorance, l’obscurantisme, la violence. Les enseignants sont les piliers de la République » . Elle considère qu’il importe «de voir établissement par établissement les enjeux de sécurité et de croiser les regards en écoutant les agents, les enseignants ».
Pour le maire de Marseille, Benoît Payan : « L’école est le pilier de la République, quand on assassine un professeur on assassine la République. Il faut donner de la sécurité dans les établissements scolaires et redonner ses lettres de noblesse à ce métier d’enseignant. Les enseignants sont les piliers de la République, le premier maillon qui construit la République et si elle ne se tourne pas vers eux, si elle ne les aide pas elle ne fait pas son travail ».
Pour Catherine Pila : « Il est important en tant qu’élue de la République d’être là et, en plus, je suis enseignante, directrice d’école. Une école qui, pour moi doit être protégée, sanctuarisée. Il faut se mobiliser pour défendre l’école, les enseignants ».
Parmi les manifestants , certains ont exprimé leur colère, parfois leurs craintes… «même si je refuse de me considérer comme une cible », avance cette enseignante. Et certains encore déplorent « une certaine banalisation » qui conduit à cette faible mobilisation.
Reportage vidéo Joël BARCY – rédaction Michel CAIRE
Les funérailles de l’enseignant assassiné se tiendront à partir de 10 heures ce jeudi 19 octobre en la cathédrale d’Arras, en présence du couple Macron et de Gabriel Attal.