Le 7 novembre dernier, un camion recouvert des photographies des otages retenus à Gaza par le Hamas a traversé Paris à l’initiative du Crif national. Ce mercredi, 29 novembre, celui-ci a arpenté les rues de Marseille pour des clichés devant les lieux emblématiques de la ville avant de rejoindre Aix-en-Provence, Avignon et Nîmes puis de se rendre à Toulouse le 30 novembre.
Venant de Nice et de Toulon, Le camion de l’espoir, recouvert des visages des otages retenus par le Hamas dans la bande de Gaza fait halte devant des lieux emblématiques de la ville au rang desquels le stade Vélodrome. Le Crif Marseille-Provence, entouré d’élus, de représentants associatifs, sa présidente Fabienne Bendayan explique: « Depuis le 7 octobre des hommes, des femmes, des enfants, sont otages des terroristes du Hamas et personne ne semblent se soucier de leur condition d’enfermement alors que ceux qui ont été libérés confessent des conditions atroces. Bien sûr, avec les premières libérations, nous avons un certain soulagement mais pas question de baisser la pression. Alors avec ce camion, nous voulons rappeler à ceux qui l’auraient oublié qu’il y a toujours des otages et que tous doivent être libérés ».
Martine Vassal, présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence et du Département des Bouches-du-Rhône indique être mobilisée depuis le 7 octobre « où des barbares ont tué, enlevé des hommes, des femmes, des enfants . Ils sont allés jusqu’à filmer leurs horreurs. Tous les otages doivent être libérés ». D’en venir à la France, au département, la métropole : « La communauté juive doit vivre sereinement, pratiquer son culte. Je suis mobilisée pour que des actes d’antisémitismes n’interviennent pas ». Et de saluer l’action du Crif « pour cet arrêt devant le Vélodrome, ce lieu symbolique qui rassemble tous les Marseillais ».
Olivia Fortin, maire des 6/8 avance : « Je suis ici vigilante, solidaire et pleine d’espoir. Vigilante pour éviter tout acte d’antisémitisme. Solidaire des otages qui doivent tous être libérés. Pleine d’espoir car on se doit d’espérer que chaque otage va rentrer chez lui ».
Caroline Pozmentier-Sportich représente avec Ludovic Perney Renaud Muselier, le président de la région Sud. Elle lance : « Nous sommes là pour accompagner cette action essentielle pour dire non, nous n’oublions pas les otages. Je pense aux enfants, aux femmes, aux hommes, c’est l’humanité que l’on déchire. Alors, il n’y a pas de géopolitique qui tienne, il faut que ces personnes, otages du seul fait d’être juives, soient toutes libérées ».
Parmi les personnes présentes, Evelyne Sitruk, la présidente du Centre Fleg de Marseille: « Il ne faut pas tout mélanger. Il y a trois dossiers : le conflit israélo-palestinien, les otages du Hamas et la montée de l’antisémitisme. Mon combat aujourd’hui concerne la reconnaissance des agressions sexuelles subies par les femmes le 7 octobre et j’aimerais entendre ce que disent les femmes libérées. Et c’est peu dire que je déplore la non prise en compte de ces drames par les organisations féministes ».
Clément Yana, ex-président du Crif Marseille-Provence avoue : « J’ai été horrifié par la barbarie du 7 octobre. Tout mon engagement s’est fondé sur le « plus jamais ça ». Et je me suis engagé contre le racisme et l’antisémitisme, pour le dialogue inter communautaire. On a travaillé avec des hommes, des femmes, nous ne pensions pas la même chose, mais un dialogue a commencé. Et puis l’horreur est arrivé le 7 octobre, commis par le fascisme radical du Hamas ». L’horreur est là et, maintenant, Clément Yana avoue être de plus choqué « par le silence de musulmans et par ceux qui viennent me dire ne pas comprendre ma position, moi qui serait modéré, mais on ne peut pas être modéré face à la barbarie, au terrorisme, au fascisme. Alors, bien sûr, il y a un problème palestinien et je suis toujours pour la création d’un État palestinien. Mais pourquoi ce silence face à cette barbarie ? Pourquoi ne pas manifester pour le Yemen, pour les femmes iraniennes… ? Les seuls condamnables seraient les Israéliens et les Juifs. Et je suis scandalisé par le silence des féministes. Non, on ne peut pas accepter n’importe quoi ».
Michel CAIRE