CCI Provence-Alpes-Côte d’Azur : une économie toujours aussi résiliente

Le club de la conjoncture Provence-Alpes-Côte d’Azur vient de se réunir afin de dresser un bilan des 9 premiers mois de l’année. Philippe Renaudi, le président de la Chambre de commerce et d’industrie régionale (CCIR) résume ainsi la situation sous forme de boutade : «L’an dernier nous avons adressé des félicitations au monde économique, cette année il s’agit d’encouragements…» Avant de vanter, une nouvelle fois, «la capacité de résilience de notre économie».

Destimed CCIR
De gauche à droite : Jean-François Collombier, secrétaire général adjoint CMA Provence-Alpes-Côte d’Azur (représentant le président Yannick Mazette), Philippe Renaudi, président CCI Provence-Alpes-Côte d’Azur, Franck Barbe, directeur URSSAF Provence-Alpes-Côte d’Azur,  Xavier Guidoni, directeur des Affaires Institutionnelles Pôle emploi Provence-Alpes-Côte d’Azur, Richard Spinosa, directeur de la performance Pôle emploi Provence-Alpes-Côte d’Azur (représentant le directeur régional Pascal Blain) (Photo Michel Caire)

Philippe Renaudi met en exergue un premier chiffre : 225 millions d’euros. « C’est le volume cumulé de chiffres d’affaires mentionné par les entreprises régionales tous secteurs confondus dans leur déclaration de TVA au 30 septembre 2023 ». Immédiatement, il relativise : « Nous avons de très grosses entreprises sur la région, il suffit qu’une ou deux aient un peu moins d’activités et cela a un impact sur le chiffre global ». « Le volume cumulé de chiffres d’affaires au plan national, poursuit-il, est de 4,9 milliards d’euros pour la même période d’affaires, soit + 8% sur un an ». Le deuxième chiffre est un pourcentage : +4,9%. C’est la projection de l’activité des industries régionales (hors construction) pour l’année 2023 : une perspective plus optimiste au 3e trimestre que celle indiquée au 1e trimestre (3,1%). Philippe Renaudi insiste sur le fait que  « dans un contexte conjuguant reprise de la concurrence  internationale et réduction des difficultés d’approvisionnement, les exportations du secteur industriel se maintiendraient (-0,9%) et l’emploi y conserverait une dynamique positive (+1,1%)»

Jean-François Collombier, secrétaire général adjoint de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA) de région Provence-Alpes-Côte d’Azur évoque l’inflation : « Nous avons réalisé une enquête auprès de 1 700 artisans. 81% d’entre eux disent être fortement impactés par l’inflation. 70% sont plus précisément impactés par la hausse des prix des matières premières, 43% par la hausse du prix du carburant et 30% par celle du prix de l’énergie, hors carburant ». Philippe Renaudi ajoute : « La Région Sud, en lien les chambres consulaires a mis en place un plan d’aide notamment pour les TPE et ce rôle d’amortisseur a bien joué son rôle ».

« le taux de chômage est historiquement bas »

Xavier Guidoni, Pôle Emploi Provence-Alpes-Côte d’Azur, note pour sa part : « Le taux de chômage est historiquement bas. Dans ce contexte la baisse du nombre de demandeurs d’emploi catégorie A sur un an -entre le 3e trimestre 2023 et le 3e trimestre 2022- est de 6,5% ». Franck Barbe, directeur régional Urssaf  constate :  « Un recul de 3,8% des déclarations d’embauches ». Précisant que « la situation reste stable dans les Alpes de Haute Provence et dans le Var. La baisse est forte dans les Alpes Maritimes, 8%. Elle est faible dans les autres départements de la région. Et il faut savoir que ce sont les PME de 10 à 49 salariés qui portent l’emploi dans la région (+5%).» Il signale également que l’offre d’emploi reste élevée ; problème commun à toute l’Europe.

Philippe Renaudi reprend :  « Il est important de former, de se préparer à l’arrivée d’importantes unités de production sur notre territoire ». Puis, il signale que « 67% des chefs d’entreprise ne sont pas inquiets et sont même optimistes pour leur entreprise. C’est le meilleur chiffre depuis 2022 ». Et, poursuit-il: : « Si ces entrepreneurs gardent également confiance dans l’économie locale et régionale, ils sont 71% à être inquiets pour l’économie française et internationale (+9%),  et 36% des chefs d’entreprise ont constaté une baisse de leurs marges au troisième trimestre (+3points).»

Il est également à noter enfin que près de 14% des chefs d’entreprise expriment une vive préoccupation quant aux répercussions de la ressource en eau sur leurs activités que ce soit dans l’industrie gourmande du point de vue hydrique ou dans les activités touristiques qui se pratiquent sur plan d’eau douce. La CCIR annonce à ce propos : « Nous lançons une étude sur cette question. Nous publierons une étude en juin 2024 sur la gestion durable de l’eau sachant déjà qu’il va falloir en premier lieu régler le problème des fuites et, deuxièmement, faire évoluer nos règles pour s’adapter, pour réutiliser les eaux usagers retraitées ».

Michel CAIRE

 

 

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