Pour le commun des mortels le vote du budget primitif d’une collectivité locale s’effectue toujours en décembre. Oui sauf à Marseille. La ville, reconnue pour ces hauts faits, s’illustrait en votant le budget de l’année en cours en… avril.
Du jamais vu
C’était un engagement de la municipalité : arriver à voter le budget pour l’année suivante, en décembre. Les services ont dû mettre les bouchées doubles d’où quelques bugs sur les chiffres. Assez anecdotique alors qu’il a fallu devancer de plus de trois mois le vote. Les résultats sont là et le budget a été validé en séance. Mieux, la ville serait en passe de se désendetter selon l’adjoint aux finances, Joël Canicave qui précise: « Marseille était dans un mur, on nous annonçait la tutelle du préfet en 2023 ou 2024. Pour l’instant on a réussi à se désendetter et les finances sont saines même si on doit rembourser 200 millions d’emprunt chaque année. On a un budget d’investissement de 325 millions (300 l’an passé) c’est un budget d’action. Et on vote enfin un budget sur l’année civile, ce n’était jamais arrivé. C’était difficile de piloter un budget quand le tiers de l’année est déjà écoulé.»
Autre point positif, les relations entre la ville, la Métropole et le Département semblent s’apaiser. Paris a visiblement fait pression pour que la guerre se termine. Reste un lieu où ça bloque depuis quelques temps, la région. Pour quelles raisons ? « Je suppose que le temps passe et que Renaud Muselier s’impatiente», conclut Joël Canicave.
Une convention de 8 M€ avec l’OM
« Les discussions ont été âpres », concède le maire de Marseille, Benoît Payan et il a dû arracher avec les dents un loyer de 8M€ annuel. Il affiche avec fierté « un contrat signé pour trois ans qui donne de la visibilité aux deux acteurs ». De ces huit millions pourra être défalqué 1,5 M€ par an pour des travaux de sécurité et de confort. Ils devront être validés par la mairie, ce qui n’était visiblement pas le cas avant. En résumé, à minima, 6,5 M€ tomberont dans l’escarcelle de la Ville chaque année voire avec un petit bonus, un surloyer si l’OM a des résultats financiers excellents. Enfin, la Ville ne versera plus selon le maire « la somme d’un million d’euros au titre du remboursement fiscal à Arema… qui ne payait pas d’impôts ».
Le budget primitif 2024 et la convention avec l’OM ont été votés. Les taux des impositions directes seront stables.
Reportage Joël BARCY