Publié le 8 janvier 2024 à 10h58 - Dernière mise à jour le 12 janvier 2024 à 10h28
Lors du dernier conseil municipal d’Aix-en-Provence qui s’est tenu en décembre 2023, conformément à la loi portant engagement national pour l’environnement, ont été présentées les actions de la Collectivité mais également de ses partenaires institutionnels sur le territoire aixois au regard des trois axes du Plan Local de Développement Durable de la Ville : la transition énergétique, la transition écologique, l’écoexemplarité de l’administration. Un document qui n’a pas convaincu l’opposition
Le document, présenté par Anne-Laure Bajon, directrice Développement durable et stratégies à la Ville d’Aix-en-Provence, dresse «un bilan des politiques, programmes et actions publiques». Il propose également , ajoute Anne-Laure Bajon: «Une analyse des processus de gouvernance mis en œuvre par la collectivité pour élaborer, mener et évaluer son action ». Précise qu’il ne s’agit pas « d’une prospective ». Rappelle que «plusieurs cadres de référence peuvent être utilisés car depuis 2021, on a modifié la structure du rapport et on a fait croiser les 5 finalités du développement durable avec les 3 axes du plan local de développement durable de la ville d’Aix-en-Provence pour plus de visibilité et favoriser leur appropriation par les Aixois ».
Anne-Laure Bajon cite les cinq finalités citées à l’article L110-1 du Code de l’Environnement :
- la lutte contre le changement climatique,
- la préservation de la biodiversité des milieux et des ressources,
- la cohésion sociale et la solidarité entre les territoires et les générations,
- l’épanouissement de tous les êtres humains,
- la dynamique de développement suivant des modes de production et de consommation responsables ».
Un document qui n’aura pas répondu aux attentes de l’opposition. Marc Pena, Aix-en-partage, déplore qu’un tel rapport soit présenté par une fonctionnaire ; juge : « Ce texte se veut apolitique or cela ne marche jamais ». La macronienne Anne-Laurence Petel déplore pour sa part « l’absence de données chiffrées, de mise en perspective de chaque action ».
« Nous sommes passés du niveau 1 au niveau 3 du label territoire durable sur 4 niveaux»
Anne-Laure Bajon indique : « Il y a eu deux temps forts en 2023 : la candidature au label territoire durable 2023-2026 et la vision prospective Aix 2040 ». Concernant le label territoire durable : « la ville est lauréate depuis 2019, pour sa première candidature. Pour ce nouveau label l’ensemble de l’action de la ville, sa gouvernance, le pilotage de cette politique a été passé au crible par une équipe d’experts. Et le jury a salué l’évolution de notre organisation, l’évolution de l’ensemble des directions et de l’équipe municipale sur l’ensemble de ces sujets. Résultat : nous sommes passés du niveau 1 au niveau 3 du label territoire durable sur 4 niveaux ». Puis d’en venir à Aix 2040 : « La ville a entamé une démarche de prospection. En 2023 nous avons été dans une phase de prospective et, en 2024, on va passer à une phase de projection ». Puis de décrire les 3 volets du plan de développement durable : transition énergétique, transition écologique, écoexemplarité et mise en dynamique collective. « 4 principes directeurs ont guidé l’action 2023 : la transversalité et le pilotage global pour donner du sens à l’action ; le renforcement d’un réseau de partenaires institutionnels et la société civile ; le renouvellement de différents labellisations ; le développement d’une formation en cours d’une stratégie globale de développement durable à l’horizon 2040 ».
« La ville s’est donnée 3 priorités »
Anne Laure Bajon de poursuivre : « La ville s’est donnée 3 priorités : les mobilités décarbonées, la réduction des consommations d’énergie et le pari de la rénovation énergétique des bâtiments ». Dans ce cadre sont mis en avant les 100 km de piste cyclable réalisés, avec un investissement de 18 millions d’euros sur 4 ans. La ville poursuit également la mise en place des rues scolaires – fermées aux heures d’entrée et de sortie des classes- de deux nouvelles écoles, Giono et les Granettes, qui bénéficieront de ce dispositif en 2024.
« Un plan de sobriété »
Concernant les consommations énergétiques, un plan de sobriété est mis en place avec la réduction de la température de chauffe dans les bâtiments administratifs à 19 degrés ; la mise en route retardée de plusieurs semaines en novembre des chaudières et leur arrêt anticipé en avril. Le chauffage, le soir est baissé à partir de 17 heures au lieu de 18 heures. « Ces mesures ont entraîné une baisse de la consommation de 15% par rapport à 2021 », annonce Anne-Laure Bajon qui tient à préciser: «Les agents ont été impliqués dans cette démarche et nous nous adressons aussi au territoire et aux entreprises. C’est ainsi que nous avons accueilli, le 23 mars 2023 les tables rondes de la transition énergétiques destinées à 400 chefs d’entreprise et grands décideurs publics».
«100% de cours d’écoles végétalisées d’ici 2026 »
En matière de rénovation énergétique les budgets ont été augmentés : « 2 millions d’euros ont été dédiés aux travaux d’économie d’énergie dont les ¾ à destination des écoles, plus de 30 d’entre elles bénéficient de ce dispositif ». En ce qui concerne le programme local d’économies d’eau. Il comprend le marché pour la mise en circuit fermé des 16 fontaines patrimoniales les plus consommatrices en eau. Les terrains sportifs sont en cours d’équipement pour la gestion à distance de l’arrosage. Un programme d’acquisition d’hydrolaveuses haute pression est lancé pour le nettoyage des rues en substitution du lavage manuel. Le plan d’optimisation de l’arrosage des espaces verts se poursuit de même que la conversion des espaces verts en espaces plus résilients… « Et nous sommes en marche pour atteindre l’objectif de 100% de cours d’écoles végétalisées d’ici 2026. On en est à 41 cours traitées », se félicite Anne-Laure Bajon.
Pour L’écoexemplarité, explique-t-elle : « On s’adresse à tous les publics de la Ville. On a créé un comité consultatif civil et citoyen en janvier 2023. Il est constitué de 55 membres issus de la société civile et a pour objet d’éclairer l’administration et le maire et réalise des recommandations qui sont présentées devant le conseil municipal ». Il est aussi question de la ressource en eau : « On travaille pour déceler les fuites en temps réel afin de les régler le plus rapidement possible».
Marc Pena, Aix-en-Partage estime significatif que ce dossier n’ait pas été présenté par un élu « alors que c’est un rapport très important et très politique ». Il déplore par ailleurs : « Ce document n’est pas amendable ». Considère ensuite : « Il y a très peu de politiques spécifiques à Aix dans ce document. On répond à des appels d’offre, on obtient des labels, c’est très bien mais quid de la politique de la ville ? ». Il poursuit : « Il n’y a rien sur les risques d’inondation, sur le nucléaire, sur l’énergie de demain et rien sur les transports ». Agnès Daures, Aix en partage , enchaîne : «Comment parler du mix énergétique sans parler de ce qu’est devenu EDF ? Comment parler déplacement sans parler logement social ? Comment parler de cohésion sociale sans parler de services publics ? Si on ne se saisit pas de ces questions la fracture s’accentuera au sein de la société ». Anne-Laurence Petel met en avant des points positifs du dossier tels que la lutte contre les îlots de chaleur mais déplore « l’absence de tableaux chiffrés, de mise en perspective de chaque action ».
Michel CAIRE