C’est à Marseille, sur le site des futurs jeux olympiques que Martine Vassal, présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence et du département des Bouches-du-Rhône, a présenté ses vœux à la presse au nom des deux collectivités.
Occasion donc pour Martine Vassal de revenir sur les JOP 2024 que le territoire va accueillir sur la base nautique du Roucas Blanc à Marseille. Elle ne manquera pas également d’aborder la question des transports, du développement durable, mettant en exergue le dossier du Grand Fos, des relations avec Marseille, de la jeunesse, des jeunes migrants non accompagnés, de la transition écologique avec le boulevard urbain vert ou encore la voie verte de l’Huveaune… Trois annonces vont alimenter les Voeux : le lancement d’un fonds afin de permettre à ceux qui habitent ou travaillent en zone ZFE- sur critères sociaux- de percevoir 5 000 euros pour l’achat d’une voiture électrique ; une aide au verdissement des copropriété privées et une aide pour les primo-accédants qui veulent acheter dans le centre-ville ancien. Autre dossier mis en exergue, la sécurité : «Elle n’entre pas dans nos compétences mais c’est un engagement fort pour nous en aidant à la création de gendarmerie, à l’installation de vidéo-protection dans les communes ».
«Faire de ces JO 2024 une manifestation populaire à tous les niveaux»
Concernant le site du Roucas-Blanc, qui accueillera les épreuves de voile des JOP 2024, Martine Vassal considère : «Quel chemin parcouru depuis que nous avons obtenu les épreuves de voile en 2015. Et dire que nous allons certainement avoir en région (Sud/Provence-Alpes-Côte d’Azur NDLR), avec Rhône-Alpes-Auvergne, les Jeux d’hiver 2030. Félicitations à Renaud Muselier (Président de la région Sud NDLR)». Elle rappelle : «Avec au total un investissement de près de 23M€ Métropole et Département entendent faire de ces JO 2024 une manifestation populaire à tous les niveaux, s’inscrivant dans le temps pour profiter pleinement aux habitants. Ces JO seront l’occasion de montrer ce qu’il y a de bien sur ce territoire et, au-delà des épreuves olympiques cette marina accueillera du sport-loisir, du haut niveau mais aussi les scolaires ». Outre les travaux réalisés sur le site, poursuit la présidente: «Nous effectuerons aussi des travaux connexes comme la piste cyclable qui ira de l’Estaque jusqu’à David, et un concours va être lancé pour accueillir une œuvre d’art sur le rond-point de la base nautique». Par ailleurs, ajoute-elle : «Nous avons également lancé un label territoire de jeux qui bénéficie à 83 communes et 34 deviennent des sites d’entraînement labellisés.»
Transport: «des chantiers sont lancés un peu partout»
En matière de transport Martine Vassal affirme : « Ils seront encore une fois ma priorité, des chantiers sont lancés un peu partout. Les nouvelles rames de métro arrivent, on poursuit l’aménagement de pôles multi-modaux… Dans les quartiers Sud le boulevard urbain vert va voir le jour sur 1,7 km.»
Et, de Marseille à Aubagne, en passant par la Penne-sur-Huveaune, les berges de l’Huveaune vont progressivement se transformer en un véritable lieu de vie et de déplacement du quotidien. Le démarrage des travaux est prévu en 2025 pour une livraison des premiers tronçons en 2026. Et, dans le cadre de l’extension du tramway la place Castellane va voir sa requalification arriver à son terme.
Loi PLM : « il y a d’autres préoccupations que la modification du mode de scrutin »
Concernant la loi PLM Martine Vassal avance : « Il y a d’autres préoccupations que la modification du mode de scrutin ». Elle conçoit qu’: il peut y avoir des préoccupations à Paris ou à Lyon mais à Marseille je ne vois pas en quoi cela changerait quelque chose à Marseille l’exécutif étant élu par un nombre de voix issu des secteurs ». Elle ajoute : « Si la loi est votée nous ferons avec mais, en ce qui me concerne, la seule chose sur laquelle j’ai poussé c’est sur les compétences de proximité qui doivent aller jusqu’aux mairies de secteur ».
Fos en grand: « Entraîner l’État pour le développement de ce poumon industriel et économique»
Sur le plan économique la présidente de la métropole et du département met en avant le plan Fos en grand. Un site sur lequel de grands projets structurants et innovants sont lancés afin de devenir un démonstrateur mondial de la transition énergétique : « J’espère entraîner l’État pour le développement de ce poumon industriel et économique. Nous avons la chance qu’il veuille réindustrialiser ce site à partir de l’industrie décarbonée. Il y a le potentiel de créer 20 000 emplois. Et c’est là que j’espère l’intervention de l’État car cela ne se réalisera pas sans régler la question des mobilités, du logement… ». Puis d’en venir à la future cité judiciaire considérant que la situation actuelle n’est pas digne de la deuxième ville de France : «L’État envisage de mettre 400 millions et, faute d’action et de proposition de la Ville le ministre de la Justice a décidé d’installer la future cité sur le périmètre d’Euromed. Maintenant il faut travailler sur le futur des bâtiments existants et pour cela il faut des interlocuteurs qui veulent dynamiser le centre-ville ».
Marseille : «Nous n’avons pas la même vision des choses»
Concernant les relations avec Marseille elle indique : « Nous n’avons pas la même vision des choses nous n’avons donc pas la même interprétation mais il faut regarder vers l’avenir, travailler ensemble. Après quand je vois un sondage disant que 75% des Marseillais ne sont pas d’accord avec le Printemps Marseillais je me dis que je ne suis pas sur la mauvaise voie ».
«Je suis contre la salle de shoot dans ce quartier»
«La salle de shoot, je suis contre dans ce quartier de Marseille», affirme Martine Vassal. «Ce doit être un lieu pour accompagner et protéger les personnes qui souffrent d’addiction. Elles ont besoin d’un suivi médical, d’être à côté d’une source médicale et pas en plein cœur d’un noyau villageois apaisé, à proximité d’établissements scolaires qui voient passer chaque jour 5 000 enfants…»
Une deuxième pouponnière départementale
Puis Martine Vassal en vient à l’enfance et annonce la création d’une deuxième pouponnière départementale et en souligne les raisons : « On a eu l’an dernier une augmentation des prises en charge des enfants de 0 à 3 ans de 38% et de 30% pour les enfants de 3 à 12 ans. Plusieurs phénomènes expliquent cela. Il y a certainement un effet Covid mais je pense aussi que la parole s’est libérée et qu’il y a de plus en plus de signalements… ».
L’accueil des mineurs migrants non accompagnés n’est pas digne
Pour les mineurs migrants non accompagnés, Martine Vassal tient à signaler : «Lorsque je suis arrivée à la présidence du département nous en avions 200 ils sont aujourd’hui 2 000 ». Considère que : « la façon dont ces jeunes sont accueillis dans notre pays n’est pas digne. Pour notre part, nous avons créé 2 000 places supplémentaires pour les mineurs mais cela n’est pas suffisant. Nous ne pouvons plus nous occuper des enfants qui nous sont confiés car en danger dans leur famille ». Alors, à ses yeux : « Il faut que l’État prenne ses responsabilités, crée un statut de jeunes migrants. La question de ces jeunes qui ont risqué leur vie en traversant la Méditerranée doit être réglée au niveau national et je dirais même au niveau européen ».
Reportage vidéo Joël BARCY, rédaction Michel CAIRE