En football comme dans tous les sports, la vérité est sur le terrain et dans la vitrine des trophées d’un club. Dans celle de l’Olympique de Marseille, il y a une seule réplique de la Coupe Gambardella, longtemps appelée la Coupe de France des juniors et remportée en 1979 par la génération des Minots avec Marc Pascal et Marcel De Falco. En 2017, les U 17 Olympiens avec Boubacar Kamara ont été battus par Montpellier en finale au Stade de France. L’AJ Auxerre a remporté sept fois la Gambardella, l’AS Monaco quatre fois, l’Olympique Lyonnais trois fois et le Racing Club de Lens trois fois. Ces chiffres sont révélateurs du niveau des centres de formation de ces clubs professionnels qui ont révélé plusieurs joueurs dans l’Histoire de la Ligue 1 : Karim Benzema à Lyon, Kylian Mbappé à Monaco, Raphaël Varane à Lens et Jean-Marc Ferreri à Auxerre. Depuis 2002, Mehdi Benatia qui a disputé la Coupe du Monde en Russie avec le Maroc et a porté les couleurs du Bayern Munich et de la Juventus de Turin, Mathieu Flamini qui a joué en Angleterre et en Italie, Samir Nasri qui a porté les couleurs de Arsenal et de Manchester City, Maxime Lopez et Boubacar Kamara ; tous ont été formés à l’OM. L’inauguration d’OM Campus, nouvelle appellation du stade Le Cesne à Mazargues en octobre 2018, n’a pas résolu les difficultés de l’OM dans la formation des apprentis footballeurs professionnels. Après avoir été repêché à la fin de la saison dernière, l’équipe réserve qui évolue en Nationale 2 est dernière de son groupe. Les U 19 Nationaux sont avant-derniers et les U 17 Nationaux sont troisièmes.
En mai 2018, lors de sa conférence de presse, Jacques-Henri Eyraud présentait le bilan de la saison et estimait que le maintien de la deuxième équipe du club en National 2 n’était pas une priorité. Le classement des centres de formation des clubs de Ligue 1 publié à la fin de la saison 2017-2018 est un constat d’échec pour les dirigeants marseillais. Derrière Lyon, Paris et Monaco qui se partagent les trois premières places, l’OM est dix-septième sur vingt. Certes, à Marseille, la patience n’est pas une vertu cultivée par les passionnés de football. Il faut des résultats et des titres très vite. On ne laisse pas le temps aux jeunes footballeurs de progresser d’acquérir l’expérience du haut niveau. Les gamins du centre de formation sont sous pression et doivent aussi avoir des qualités mentales. Et quand, comme cette saison, il y a des divergences entre la direction du centre et les entraîneurs, tous les éléments sont réunis pour accumuler les mauvais résultats et ne pas progresser. Pendant ce temps, les autres clubs progressent et l’OM régresse, confirmant ainsi que la formation est à Marseille un vaste chantier permanent et décevant.
Gilbert DULAC