C’était un match au sommet, ce fut un match venté à deux pas de l’autoroute des vacances et à quatre de la Méditerranée. Et au bout d’un combat de tous les instants, les Provençaux ont arraché une victoire significative qui leur permet de savourer une première place pendant quelques heures et plus si Vannes flanche.
Pour ce déplacement chez un concurrent plus que direct à la participation aux phases finales, Mauricio Reggiardo et son staff avaient choisi de faire tourner en composant une équipe rajeunie dont certains se demandaient si elle allait être en mesure de tenir le choc. Choix payant, puisque gagnant, au terme de 80 minutes et des poussières d’un affrontement comme on les aime sur la planète rugby.
Réaliser un hold-up parfait n’est pas donné à tout le monde. En règle générale il faut la tête et les jambes pour y parvenir. Les deux étaient réunies chez les Provençaux en cette soirée exceptionnelle. La tête pour maîtriser et faire exploser les déferlantes Biterroises sur une défense de fer, les jambes pour ne laisser passer aucune occasion de porter le ballon dans le camp adverse. Et ce dans des conditions météorologiques perturbées par un vent tourbillonnant violent.
Ce qui est à souligner dans la prestation des Noirs, qui jouaient en gris-bleu pour la circonstance, c’est la cohésion qu’ils sont arrivés à maintenir même dans les moments difficiles. Et tactiquement ça a payé puisque la mi-temps était sifflée sur le score de 14-6 et tout restait jouable, comme le confiait en bord de terrain le manager argentin. En seconde période les finisseurs expérimentés prenaient possession du terrain est allaient faire le job puisqu’ils imposaient un 3-12 in-fine à leurs adversaires dépités.
Cette confiance, cet esprit d’équipe trouvent une illustration parfaite dans les ultimes secondes où une pénalité permettait de prendre un point de bonus défensif. Ce choix n’a pas été fait sur le terrain et la pénalité, jouée à la main, allait trouver une heureuse conclusion avec l’essai de Finau alors que le temps de jeu était de 81 minutes. La suite on la connaît, Gopperth transformait et anéantissait les espoirs et le moral de Béziers. On peut appeler ça du réalisme, de la chance… Mais la chance ça se provoque et les Provençaux l’ont provoquée. Le seul point noir de la soirée est la blessure de Théo Hannoyer; souhaitons qu’il ne soit pas obligé de rejoindre une infirmerie aixoise déjà copieusement remplie. Place désormais à la réception de Brive vendredi prochain 26 janvier à 21 heures, toujours devant les caméras de Canal+. Un match de gala en perspective.
Michel EGEA