Publié le 24 février 2019 à 20h35 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 20h48
C’est une étape majeure dans la définition de la prochaine mission spatiale vers Uranus et Neptune qui se déroulera cette semaine, à Marseille, du 25 au 27 février. Organisé par le Laboratoire d’Astrophysique de Marseille (LAM) en collaboration avec Aix Marseille Université, le CNRS, le CNES. Ce symposium porté par Olivier Mousis, professeur d’Astronomie à l’université Aix-Marseille, réunit la communauté scientifique internationale au plus haut niveau, des représentants de la Nasa seront bien sûr présents, les uns et les autres étant impliqués dans l’exploration du système solaire externe.
Il s’agit d’une étape majeure dans la définition de cette prochaine mission spatiale internationale dédiée à l’exploration de deux planètes géantes glacées du Système Solaire, Uranus et Neptune, qui sont les moins connues.
Top départ ? En 2030
La Nasa ayant annoncé qu’elle envisageait d’envoyer des sondes vers Uranus et Neptune en 2030 (2031-2032), ce symposium à Marseille fera ainsi une large place à l’étude des différentes sondes de descente atmosphérique qui pourraient être utilisées afin de définir les meilleurs options, notamment celles qui ont déjà fait leurs preuves comme la Sonde Galileo envoyée par la Nasa dans Jupiter en 1995 ou la sonde ESA Huygens à destination de Titan en 2005. Il sera par ailleurs question des autres et nombreuses composantes de cette mission. Par exemple combien d’orbites seront à préparer. 29 satellites déjà répertoriés pour la seule planète Uranus et 14 pour Neptune, cela mérite d’être étudié. «D’une façon générale, explique Olivier Mousis, «cela devra être une mission de type Cassini comme celle pour Saturne, qui doit être mise en place. Et nous espérons vraiment que l’Europe y participera ». La mission Cassini pour Saturne est l’un des efforts les plus ambitieux jamais déployés en matière d’exploration spatiale planétaire. Entreprise commune de la Nasa, de l’Agence spatiale européenne (ESA) et de l’Agence spatiale italienne, Cassini est un engin spatial robotique sophistiqué orbitant autour de la planète annelée et qui a pu étudier en détail le système Saturnien. Cassini a achevé sa mission de quinze ans visant à explorer le système de Saturne en septembre 2017. L’expérience Cassini reste dans les mémoires car cette sonde a permis de collecter une manne d’informations bien au-delà de ce qui était espéré. Dans ce projet très porteur, il y a les tractations financières qui joueront, notamment la part de l’Agence Spatiale Européenne qui a plusieurs projets en cours. Avec l’espoir de voir la communauté scientifique européenne soutenir l’exploration de ces deux planètes. Par ailleurs, le trajet de notre planète jusqu’à ces deux-là devrait prendre pas moins de cinq ans pour atteindre Uranus et environ sept ans pour Neptune.
Des «voisines» à plus de 17 milliards de kilomètres de chez nous !
Alors que peuvent-nous révéler ces planètes glacées ? Quelles accointances avec notre planète « bleue » ? Uranus et Neptune, on les connaît un peu mieux depuis que les sondes Voyager 1 et 2 les ont survolées respectivement en 1986 et 1989. Cependant, aucune sonde encore n’est allée les «tester», recueillir et analyser en profondeur en quoi elles étaient faites. Bien que ressemblant aux géantes gazeuses que sont Saturne et Jupiter, ces deux «Mammouths» du cosmos -Neptune est 17 fois plus massive que notre Terre et Uranus 14 fois- selon la théorie de formation des planètes dès le début auraient fait bande à part… Il est fréquent d’entendre qu’elles ne devraient pas être là où elles sont … Pourquoi ? Comment ? A l’heure où il est de bon ton de réconforter les Terriens que nous sommes avec la découverte d’exoplanètes relativement proches et «peut-être habitables» il est important de comprendre de quelle façon Uranus et Neptune se sont formées, sachant que des milliers d’exoplanètes identifiées à ce jour sont de leur taille.
Christine LETELLIER