En 2022, au sortir de la pandémie, la ville d’Aix-en-Provence décidait d’organiser une biennale afin de raffermir les liens, distendus pour cause de covid, entre le citoyen et la culture. Ce fut un succès appelé à pérenniser la bien nommée biennale d’Aix qui s’apprête à vivre sa deuxième édition avec une première partie du 6 avril au 29 juin.
Une biennale d’Art (s) pour quoi faire ? La question est simple, la réponse aussi. Pour Sophie Joissains, maire d’Aix-en-Provence et initiatrice de la manifestation, au-delà du rétablissement du lien entre le citoyen et la culture, il s’agit d’«offrir à tous les habitants un temps d’émerveillement collectif». Un projet « fédérateur, accessible à tous les publics » qui se concrétise avec la mobilisation et la participation des structures culturelles de la ville et du territoire autour de la création, de la formation des jeunes, de la mise en lumière de la scène émergente. « Le but est aussi de défendre la place des artistes dans la cité » poursuit le maire d’Aix-en-Provence. Cette «occupation heureuse» de l’espace public par les artistes est, parallèlement, l’occasion de mettre en valeur le patrimoine d’Aix-en-Provence, monuments, parcs et jardins, chapelles et autres. Bien entendu les équipements culturels de la ville seront sollicités. Le volonté affichée est aussi d’aller à la rencontre des habitants dans les quartiers et les villages en évitant de concentrer les rendez-vous sur le seul centre historique.
Le Liban invité
La volonté affichée est aussi de ne pas faire doublon avec les rendez-vous culturels établis de longue date. Ainsi le week-end d’ouverture de la biennale sera celui de la fermeture du Festival de Pâques et le point final de la première partie sera posé le 29 juin alors que s’ouvrira le Festival de musique et d’art lyrique. 80 propositions artistiques seront réparties sur un week-end d’ouverture puis sur 10 week-ends d’avril à juin. Le Japon avait été l’invité de la première édition, c’est le Liban qui sera à l’honneur en cette année 2024 où l’on célèbre les 20 ans de coopération décentralisée entre les villes de Baalbeck et d’Aix-en-Provence. 26 artistes libanais, plasticiens, comédiens, musiciens, conteurs et danseurs, participeront à ces rendez-vous.
Ouverture foraine
Le week-end d’ouverture, les 6 et 7 avril, verra la compagnie Titanos revisiter le concept de fête foraine au Parc Jourdan avec son spectacle Cosmogonos; « un voyage décapant, à la plastique irréprochable, aux repères dépolarisés et à la technologie archaïque » qui s’achèvera, la nuit venue, par « un mirage collectif avec un feu primitif aux braises omniprésentes, solennité ardente immersive emmêlant musiques incontrôlables et machines incontrôlées… ». Suivront les autres manifestations au fil des jours dont la programmation détaillée est à retrouver sur le site dédié biennaledaix.fr .
L’événement Shiharu Shiota
Au sein de ce programme, l’événement majeur sera, sans aucun doute la présence de la plasticienne japonaise Chiharu Shiota invitée à habiller le Pavillon de Vendôme, le musée des Tapisseries ainsi que la chapelle de la Visitation. Sous le titre « Beyond Consciousness », elle y présentera des œuvres existantes et des créations in-situ dialoguant avec l’architecture et l’histoire des lieux investis. Pour la petite histoire, signalons que 550 kilomètres de fils seront nécessaires à Chiharu Shiota pour « tisser » ses installations. « Cette exposition explore la condition humaine et ce qui se cache derrière », confie l’artiste avant de poursuivre : « Dans mon travail j’essaye de trouver un sens à la vie, à la connexion et à la mort. ». Elle expose dans le monde entier et, à la Biennale de Venise en 2015, elle représentait le Japon. Au Pavillon de Vendôme et au musée des Tapisseries, ses œuvres seront à découvrir du 18 mai au 6 octobre et à la Chapelle de la Visitation, du 18 mai au 1er septembre.
« La biennale 2024 est, à la façon d’une œuvre de Chiharu Shiota, un ensemble de liens tissés entre le passé, le présent et l’avenir de notre ville, plus que jamais identifiée en tant que ville d’art et de culture », concluait Sophie Joissains. Une image de marque qui n’est plus réservée à une seule élite et qui se partage le plus largement possible avec celles et ceux qui le désirent.
Michel EGEA
Informations et renseignements:
Bureau Information Culture – Hôtel de Châteaurenard – 19, rue Gaston de Saporta
(du mardi au samedi de 10 à 13 heures et de 14 à 18 heures)
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