Quand Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, vient dans le département pour faire un point avec les acteurs de la recherche et de l’innovation le programme est roboratif. Il faut dire que la métropole Aix-Marseille Provence a été élue, capitale de l’innovation européenne en 2022. Cela mérite bien quelques égards et une écoute attentive.
Coopération Université- AP-HM
A Marseille, qu’on se le dise on ne travaille plus en silo dans le domaine de la santé. Les chercheurs de l’Université Aix-Marseille (AMU) et les médecins de l’assistance publique des hôpitaux de Marseille (AP-HM) collaborent sur divers projets. Cette interdisciplinarité chercheurs-médecins permet de se comprendre, de répondre aux besoins et d’avancer. Le futur centre de simulation médicale (Simmar) près de l’Hôpital Nord en est la démonstration. Sur 3 000 m2 cette plateforme permettra aux étudiants de travailler avec des tutoriels mais aussi de se former sur des modèles d’homme virtuel avec un haut degré de réalisme. « On utilise l’intelligence artificielle (IA) par l’intégration de data récupérée sur les patients ou des experts. Cela permet d’avoir une véritable reproduction de l’état clinique du patient » indique le docteur Pierre Rostini, directeur médical du Simmar. Ce centre de simulation répond aussi à deux défis majeurs : « Jusqu’à présent c’était compliqué, éthiquement parlant, de demander à dix étudiants d’examiner le même patient pour pouvoir acquérir une compétence. En outre ici tout est filmé, c’est le principe même de la simulation. Le débriefing permet une analyse du pourquoi et du comment, les conditions principales de la progression».
« Il y a une vraie dynamique collective »
La ministre a apprécié le savoir-faire et la dynamique collective des projets en santé. « l’AP-HM qui parle de manière aussi fluide avec l’université Aix-Marseille et avec l’Inserm comme je viens de le voir (projet LucaPi sur la prévention du cancer du poumon), cela créé une dynamique, une vision et cela aboutit aux projets qu’ils ont réussi à développer », estime la ministre. « Nous continuerons à donner de fortes sommes à la recherche en santé. Près de 100 millions d’euros ont déjà été attribués pour le futur biocluster ».
Reste que les coupes budgétaires, 10 milliards d’euros, annoncées par le ministre de l’Économie toucheront aussi le secteur de Sylvie Retailleau. Mais la ministre s’engage « à ne pas toucher aux investissements et fonctionnement de nos laboratoires ».
Reportage Joël BARCY
