Publié le 18 mars 2019 à 8h10 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 23h37
Lundi 25 février 2019, dans les salons d’honneur de la Préfecture, Marie-Emmanuelle Assidon, Préfète déléguée pour l’égalité des chances et Claude Garnier, Délégué académique à la formation professionnelle de l’Éducation Nationale, ont remis leurs diplômes de CAP cuisine à 7 femmes du dispositif «Des Étoiles et des Femmes» 2018. Cette formation professionnelle s’adresse exclusivement à des femmes des quartiers qui cumulent de nombreux freins de retour à l’emploi mais qui sont motivées. Il s’agit de les former, au CAP cuisine, en 9 mois, en alternance, avec des stages rémunérés, dans les meilleurs hôtels et restaurants de Marseille et avec un accompagnement de soutien (garde d’enfants, mobilité).
Le projet, né à Marseille en 2015, sous la houlette du Préfet délégué pour l’égalité des chances, Yves Rousset, s’appuie sur la Table de Cana, traiteur et entreprise d’insertion, de Pôle emploi qui finance la formation et du Greta Marseille Méditerranée qui la dispense, dans le lycée hôtelier de Marseille, avec l’appui de nombreux acteurs privés. Cette 3e édition essaime dans 6 autres villes de France. Marie-Paule Zobiri, responsable de la formation professionnelle au Greta Marseille Méditerranée, lycée Hôtelier de Marseille présente ce dispositif qui s’adresse à des femmes qui «cristallisent» toutes les difficultés. Se félicite des aides pour la garde des enfants, «sans cela, je suis sûre que j’aurai dix fois plus d’absentéisme et beaucoup plus d’abandon»; et pour les transports «Il faut aussi qu’elles puissent se rendre au lycée hôtelier qui est dans le 8e, certaines viennent des 15e et 16e arrondissements» Souligne que les travaux pratiques commencent à 8 heures du matin et «il est impératif d’arriver à l’heure». Enfin, après les 9 mois de CAP cuisine, elle indique que le Greta peut leur offrir des formations supplémentaires, «sur mesure», comme ce service public le fait pour tous. «il n’y a pas d’âge pour se former, pour se qualifier», assure-t-elle. Entretien. marie_paule_zobiri_greta_lycee_hotelier_marseille_25_02_19.mp3 Medina Mousaïd, diplômée de la première promotion, témoigne de ses difficultés. La formation, le stage, dur mais aussi humain. Les rencontres qui la soutiennent jusqu’à aujourd’hui. Le temps qui a été nécessaire pour trouver un travail qui lui convienne, chose faite aujourd’hui pour elle qui vient de reprendre une formation. medina_moussaid_diplomee_1iere_promotion_25_02_19.mp3 Christophe Négrel, est un Chef marseillais engagé depuis le début dans «Des Étoiles et des Femmes». Il le vit comme un «contrat moral», pour elles qui ont «des parcours de vie chaotiques», et qui sont des femmes «dans un milieu masculin». A 30 ans et plus, se félicite de leur respect des ordres et des contraintes, «mieux qu’un petit jeune». Reconnaît que le coup de feu est «violent, on court, on se coupe». Mais par dessus tout, il veut leur transmettre son amour du travail «bien fait». A elles qui étaient au chômage, à 400 euros, il parle de gagner 1 500 euros, «elles n’y pensaient même pas. A l’idée de pouvoir se payer une crêpe, le soir, l’été, elles ont les yeux qui brillent, voire des larmes dans les yeux». christophe_negrel_chef_de_cuisine_25_02_19.mp3 Propos recueillis par Mireille BIANCIOTTO