Région Sud – Renaud Muselier: « Une industrie forte, c’est une jeunesse au travail »

Publié le 24 mars 2019 à  21h30 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  23h37

A l’occasion de la semaine de l’industrie Renaud Muselier, président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur s’est rendu sur les sites d’Alstom et Airbus Helicopters, accompagné d’élèves du Lycée Pierre Mendès France de Vitrolles. Ces visites avaient pour objectif de sensibiliser les lycéens à la diversité des métiers de l’industrie et à l’importance de ce secteur.

Renaud Muselier accompagné d’élèves du Lycée Pierre Mendès France de Vitrolles en visite sur le site d'Alstom (Photo Jean-Pierre Garufi)
Renaud Muselier accompagné d’élèves du Lycée Pierre Mendès France de Vitrolles en visite sur le site d’Alstom (Photo Jean-Pierre Garufi)
Airbus Helicopters a été dernière la étape de Renaud Muselier en cette semaine de l’industrie (Photo Jean-Pierre Garufi)
Airbus Helicopters a été dernière la étape de Renaud Muselier en cette semaine de l’industrie (Photo Jean-Pierre Garufi)

C’est Airbus Helicopters qui a représenté la dernière étape de Renaud Muselier en cette semaine de l’industrie, après la signature lundi du premier protocole de contrat d’industrie de Carros en présence de Christian Estrosi, Charles Scibetta, Bernard Keynhoff et le Président d’Arkopharma, après la visite d’Alstom et les nombreux événements qui ont maillé tout le territoire cette semaine, près de 150. Et de se féliciter: «La récente labellisation de 7 territoires d’industrie en région Sud est une véritable reconnaissance et une vraie réussite pour notre région. C’est le fruit d’un travail de longue haleine que j’ai mené auprès du Premier Ministre, une victoire collective pour valoriser le rayonnement industriel de notre région à sa juste valeur». Car, Provence-Alpes Côte d’Azur, rappelle-t-il: «C’est la 3e région économique française et une industrie qui représente près de 25 000 entreprises industrielles, plus de 400 000 emplois directs et indirects et près d’un tiers des emplois salariés privés de la région». Le Président annonce qu’il lancera dès le mois de juin « Région Sud industrie 4.0 », un parcours complet d’accompagnement des PME à l’Industrie du futur «que nous avons construit avec les industriels et les acteurs économiques. Doté de 3 millions d’euros dès cette année il permettra par exemple à l’industriel d’acheter son imprimante 3D ou financer son robot. L’objectif étant d’accompagner, d’ici 2022, 500 industriels de la région vers l’industrie du futur». Pour lui, il est essentiel de «combattre ensemble l’image désuète de l’industrie, témoigner du potentiel de ces filières, montrer qu’elle présente de réelles opportunités et que l’on peut y faire carrière avec des emplois en moyenne 30% mieux payés en région». Il insiste sur le fait que Provence-Alpes-Côte d’Azur est la première région française «et l’une des seules, à enregistrer un solde net positif sur 10 ans, de + 10 usines».

«La croissance passe par une industrie forte et innovante»

Renaud Muselier considère que la croissance passe par une industrie forte et innovante car «là où il y a des usines, il y a des emplois». Il dresse le portrait de l’industrie, en région Sud avec la chimie, la métallurgie, la microélectronique, la santé, le maritime ou encore l’industrie de la Défense. Une industrie drainée par la parfumerie plus à l’Est, dans les Alpes-Maritimes. Plus agricole enfin, dans les Alpes et le Vaucluse. «Une diversité qui fait d’ailleurs notre force et qui nous a permis de mieux résister à la crise de 2008. C’est aussi une industrie qui, ces dernières années, dans un contexte de transition numérique et écologique a su se réinventer : développement de l’intelligence artificielle, de la blockchain, des imprimantes 3D qui permettent même de créer de la peau en instantanée pour une greffe». Il ne manque pas d’évoquer l’appel à projet lancé il y a quelques jours en Assemblée plénière pour encourager le déploiement de l’innovation et du numérique dans les formations pour près de 2M€. Selon le Président : «Il faut aussi adapter l’outil de production, le rendre plus respectueux de son environnement. Je m’y suis engagé à travers les 100 mesures de mon Plan Climat (450M€ par an y sont dédiés). Les projets PIICTO, Jupiter 1000, Thassalia, ou Massileo sont la preuve que notre industrie peut être compétitive, innovante mais aussi écologique». Considère qu’avoir une stratégie industrielle pour le territoire consiste à prendre le virage de la transition écologique et numérique pour adapter les industries existantes, mais aussi encourager l’implantation de nouvelles filières (dirigeables, éolien…). Raison pour laquelle la Région, chef de file sur l’économie, a engagé une politique de reconquête industrielle. Renaud Muselier met alors en exergue les 8 Opérations d’Intérêt Régional notamment celle sur l’Industrie du futur que copréside Laurent Vergely, patron de l’usine de Marignane d’Airbus Helicopters aux côtés de Bernard Kleynhoff, Président de la Commission « Économie & Innovation. «Il s’agit d’investir 1milliard d’euros en public-privé, de créer 50 000 emplois et d’attirer 500 entreprises; la FrenchFab Sud, pour sensibiliser les jeunes aux enjeux de l’industrie; le Fonds d’investissement pour les entreprises de la Région (Fier) et ses 300M€ pour soutenir plus de 15 000 entreprises; l’accompagnement sur de grands salons industriels internationaux comme le Bourget où la Région sera présente sur un stand de plus de 500 m²; le pilotage de l’initiative Territoires d’industrie pour redynamiser nos 7 territoires; le dispositif Région Sud Industrie 4.0 doté de 3 millions d’euros». Le président de Région souligne l’importance d’une formation adaptée et renouvelée. «Il ne suffit pas seulement d’encourager les entreprises à grandir, encore faut-il être en mesure de leur fournir une main d’œuvre».

«Je n’arrive pas à recruter»

Signature d'une convention entre l'UIMM et la région Sud (Photo Jean-Pierre Garufi)
Signature d’une convention entre l’UIMM et la région Sud (Photo Jean-Pierre Garufi)

Il note à ce propos que les intentions de recrutements sont nombreuses, 10 400 en 2018 en région soit + 20 % par rapport à 2017, alors même que 50 000 emplois industriels restent non pourvus en France. «Il n’est pas normal que nos entreprises nous disent : je n’arrive pas à recruter (près de 40% en France) alors que le taux de chômage en région est de 10,6%. C’est pour moi inconcevable. Nous avons les places en formation et en emploi… mais pas les jeunes». Sachant qu’aujourd’hui 70% des jeunes qui entrent dans les formations proposées par la Région «trouvent un emploi à 6 mois quand nous n’étions qu’à 48 % en 2015». Plusieurs campus des métiers et des qualifications ont également été créés en lien avec des filières industrielles, comme le Campus des métiers de la mer et, spécifiquement pour l’industrie, le Campus des métiers et des qualifications de l’Industrie du futur dans lequel la Région a investi 3,8 M€, «pour permettre la digitalisation et la mise en réseau de notre formation à l’ensemble du territoire régional». Objectif : 3 500 personnes formées et 30 nouvelles formations sur 5 ans. Et de conclure son propos: «La réussite de ce campus est le fruit d’une collaboration étroite avec l’Union des Industries des Métiers de la Métallurgie (UIMM). Un travail que nous avons su mener ensemble et pour lequel je souhaite aller plus loin. C’est la raison pour laquelle nous avons signé une convention de partenariat au service de l’industrie. Elle permettra de valoriser et renforcer le travail engagé sur nos métiers de demain, y attirer nos jeunes et toujours mieux accompagner nos industriels. Car une industrie forte, c’est une jeunesse au travail».
Luc CONDAMINE

Articles similaires

Aller au contenu principal