Publié le 2 avril 2019 à 13h18 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 23h38
La présentation du budget de Marseille -après la critique de l’opposition, notamment celle de Stéphane Mari en tant que La République en Marche- a donné lieu à un éloge de la majorité, par la voix de Yves Moraine, président du groupe LR, des quatre mandats de Jean-Claude Gaudin, une attaque en direction de Renaud Muselier, président de la Région Sud qui déplore «deux mandats de trop» avant de s’en prendre à La République en Marche. In fine, la droite républicaine lance les grandes manœuvres électorales en utilisant la table de division.
Roland Blum présente le budget 2019 qui s’élève à 1 milliard 478 millions d’euros, dont 1, 33 milliard pour le fonctionnement soit une évolution de +1,34% par rapport à 2018. «Hors budgets dédiés aux immeubles sinistrés, la progression des dépenses réelles de fonctionnement serait ramenée à 0,6%, inférieure au taux d’inflation prévisionnel de 1,4%», précise-t-il. «Alors que les dépenses réelles de fonctionnement ont progressé en moyenne de 0,7% en 2018 pour l’ensemble des collectivités locales, poursuit Roland Blum, celles de la ville de Marseille affichent une baisse de 2,46%, soit 24,1 millions d’euros par rapport à 2017 et se situent à 36,4 millions d’euros en dessous du plafond contractuel signé avec l’État». 445 millions sont programmés pour l’investissement. Roland Blum salue à ce propos l’effort renouvelé du Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône «qui permet à la Ville de maintenir un niveau d’investissement dynamique pour créer de nouveaux équipements et continuer à rénover et entretenir le patrimoine municipal». Il se félicite enfin de voir que, depuis 2015, l’endettement a été réduit de 10% (-185M€). «Pour le seul exercice 2018, la Ville s’est désendettée de près de 93M€ pour le budget principal». Benoît Payan, le président du groupe socialiste au Conseil municipal ne l’entend pas ainsi, il dénonce un budget avec des «investissements en berne», faisant preuve d’«une absence d’audace», un budget «de ville fracturée». Et d’affirmer: «Marseille souffre d’une politique qui a préféré l’accessoire à l’essentiel. On répare les façades plutôt que les toits (…). Une ville fracturée qui compte un club de foot à nul autre pareil mais où on ne donne pas de moyens pour le sport amateur. Une ville où s’entraînent des champions de natation mais où dans certains quartiers des jeunes ne savent pas nager». Stéphane Ravier, Rassemblement national note que Marseille reste l’une des villes les plus endettées de France. Sans surprise il annonce que si tel est le cas la faute en revient à l’immigration… Jean-Marc Coppola, PCF, considère: «Ce dernier budget de votre 4e mandature représente un fardeau insupportable pour une majorité de Marseillais. Il y a aujourd’hui une urgence à tourner la page de votre système qui est à bout de souffle». Pour lui: «Marseille et les Marseillais ont besoin de changement pour que l’action publique regagne du terrain». Lydia Fenzel, écologiste, dénonce un document qui ne répond pas aux besoins de la population, parle d’une ville où «dans certains quartiers les enfants ne rêvent plus, où les espaces verts sont délaissés, où la misère déborde» Stéphane Mari, conseiller municipal LREM déclare voter contre le budget même s’il le trouve «techniquement bon, puisque la fiscalité n’augmente pas et que la dette diminue» mais son accord s’arrête là. Dénonce alors les politiques publiques mises en œuvre qui «ne répondent pas aux attentes des Marseillais». Met notamment en exergue la situation des bibliothèques et musées, l’état des écoles à propos duquel il rappelle l’amendement de la députée LREM de Marseille Cathy Racon-Bouzon pour un audit des écoles de Marseille ou encore «l’état de l’habitat indigne avec, malheureusement, la tragédie de la rue d’Aubagne, donc tout cela mis bout à bout, fait qu’il n’était pas possible pour la République en marche de voter ce budget…» stephane_mari_conseiller_municipal_lrem_01_04_19.mp3 Michel CAIRE et Mireille BIANCIOTTO