Émotion et ambition se conjuguaient aux Arcenaulx lors de la remise d’un chèque de 10 000 euros par le Rotary club de Langlade à Aurélien Fabre, champion paralympique régional de Boccia. Une somme qui va lui permettre de se rendre aux compétitions qualificatives pour les Jeux Paralympiques de Paris.
Que retenir de la remise de chèque du Rotary club de Langlade à Aurélien Fabre ? La découverte d’un sourire, d’une joie de vivre au service d’une ambition et d’une rigueur toute professionnelle d’Aurélien Fabre. Une exigence qui fait les champions. Et Aurélien Fabre en est un. Son entraîneur personnel depuis 11 ans, Christian Colmet souligne : «Il s’entraîne plusieurs heures par jour, musculation, analyse vidéo, pratique de son sport, la Boccia, pour obtenir sa qualification aux Jeux paralympiques de Paris voire plus.»
Guy Nicolaï, cheville ouvrière de cette opération pour le Rotary, remercie tous ceux qui ont permis cette opération. Met en avant les trois parrains de cette journée : Jean-Pierre Foucault, Daniel Guichard et Chico avant de céder la parole à Christian Colmet qui précise: « Nous sommes dans la dernière ligne droite de la qualification pour les Jeux. Aurélien est double champion de France, membre de l’équipe nationale ». l’entraîneur ajoute : « Aurélien a un super tempérament, c’est facile de travailler avec lui. Après, concernant le la Boccia, il s’agit d’un sport bouliste mais qui s’apparente pour moi au curling, au billard voire au jeu d’échec. Aurélien sait analyser le jeu, avoir un coup d’avance sur l’adversaire. Par ailleurs sa force musculaire lui permet d’être un tireur que l’on appelle dégommeur à la Boccia, celui qui doit déplacer la boule adversaire afin de la positionner de la façon la plus gênante possible pour les adversaires ». Le père d’Aurélien, lit une lettre, forte, de son fils qui décrit à quel point « la route est belle », à quel point le handicap devient secondaire quand le sport est là et combien cela rend plus fort de porter le maillot de l’équipe de France.
« Aurélien a découvert tout jeune la Boccia »
Son père raconte : « Aurélien a découvert tout jeune la Boccia à l’Institut d’Éducation Motrice Saint-Thys, à Marseille (10e) et cela lui a plu. Il a poursuivi, a fait ses premières compétition à Aubagne au sein de la Gauthière, un établissement et service d’accompagnement par le travail où il habite et travaille au sein de l’atelier conditionnement. Il est actuellement détaché afin de se préparer au mieux.» Il rencontre ensuite son entraîneur et progresse d’année en année au point d’intégrer le groupe France en 2022 . Christian Colmet indique à ce propos: «A l’époque j’étais entraîneur de judo… C’est dire si ma rencontre avec Aurélien m’a aussi transformé ».
« Aurélien est un vrai sportif »
Des transformations, chez l’un comme chez l’autre qui riment avec succès. Sélectionné en équipe de France Aurélien Fabre est notamment parti à Rio et le chemin de la sélection pour les JOP va le conduire à Montréal, à Postdam et à São Paulo. Il explique à quel point ces 10 000 euros sont importants pour le jeune champion. Somme qui va permettre d’effectuer les déplacements avec son coach. Sa mère tient à ajouter : « Aurélien est un vrai sportif, il fait aussi du karting et monte à moto avec ses frères. Il nous apporte sa force et sa joie de vivre».
Olivier Llobart, le président du Rotary Club de Langlade rappelle : « Au Rotary nous n’avons pas l’habitude de faire une opération et puis de passer à autre chose. Nous allons nous engager dans la durée auprès d’Aurélien». Guislaine Westelynck, la présidente de la Fédération française de handisport, médaillée aux Jeux paralympique de Séoul en 1988 et, par ailleurs, membre du Rotary Club de Langlade ne cache pas sa satisfaction de voir un champion régional ainsi accompagné par le monde associatif local.
Ludovic Perney représentant Renaud Muselier, le président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur souligne l’importance de soutenir financièrement les athlètes « ce que fait la Région lorsqu’une étude a montré que plus de la moitié des sportifs français sélectionnés pour les Jeux de Rio vivaient alors sous le seuil de pauvreté».
Michel CAIRE