Pour sa deuxième réunion le think tank « Écologie des solutions », fondé par Christophe Madrolle et Fabien Perez, s’est tenu rue Sainte, chez Natural Solutions, pour réfléchir et élaborer une fresque du climat autour de Maxime Marchand, maire de Sausset-les-Pins et conseiller métropolitain.
La Fresque du Climat encourage ainsi, avec une efficacité absolue, la diffusion rapide et à grande échelle d’une compréhension des enjeux climatiques. Animé par la communauté de fresqueurs et fresqueuses, l’atelier mise sur l’intelligence collective et permet de comprendre les causes et conséquences des changements climatiques.
Plus de 1 700 000 personnes ont joué dans le monde à ce jeu
Maxime Marchand explique : « La Fresque repose sur un jeu de 42 cartes, traduites dans plus de 45 langues, dont le contenu est issu des rapports scientifiques du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Et plus de 1 700 000 personnes ont joué dans le monde à ce jeu ». Trois temps pour cette fresque. «Dans un premier temps les participants construisent collectivement la fresque en reliant les 42 cartes selon des liens de cause et conséquences tels que présentés par le GIEC dans ses différents rapports. Puis les participants s’approprient la fresque avant, dans un troisième temps, d’échanger, de proposer des solutions individuelles et collectives à mettre en place pour lutter contre le changement climatique ». Maxime Marchand précise que : « ce jeu est ouvert à tous. Je l’ai ainsi animé dans des écoles, des entreprises… ».
Il tient à souligner : « Suez a été la première entreprise à proposer la fresque du climat, en 2020, à ses 90 000 salariés et salariées à travers le monde. Puis EDF s’est engagée avec l’association pour proposer l’atelier auprès de ses 165 000 employé·es ». Et il tient à souligner que « L’État s’est également engagé à former plusieurs dizaines de milliers de fonctionnaires ».
Sans effet de serre, « il ferait 15 degrés de moins sur terre »
Les participants au think tank s’installent autour de deux tables. Une est animée par Romain, l’autre par Maxime Marchand. Les premières cartes sont présentées, les participants se prennent au jeu. Point question là de dévoiler le jeu d’autant qu’il prend une tournure différente en fonction des participants. Juste de dire que l’on parle de production d’énergie fossile, de CO2, de déforestation. On voyage dans le temps et dans l’espace : « Au XVIIIe siècle on cherche du charbon car on est à cours de bois. Bois qui, pendant des siècles a été utilisé pour se loger et se chauffer. Il a fallu attendre la fin du siècle dernier et celui-ci pour couper des bois, le laisser pourrir sur place simplement ». On apprend que, sans effet de serre, « il ferait 15 degrés de moins sur terre ». On découvre que la température ne cesse d’augmenter depuis 1900 et que ce n’est pas près de s’arrêter. Pendant ce temps, la banquise fond : « Ce n’est pas ce qui produit la hausse du niveau de la mer, c’est la fonte de nos glaciers européens qui en est responsable. Et si la banquise fond on risque de perdre le gulf stream, ce courant océanique chaud en surface. Sa perte pourrait entraîner une période de glaciation ». Dans le réchauffement en cours il est facile d’accuser la Chine qui représente aujourd’hui 23% de rejet de gaz à effet de serre « mais sur 100 ans, nous sommes responsable de 20% des rejets et eux de 8% ».
« On dépense maintenant plus d’énergie dans nos bâtiments pour la climatisation que pour se chauffer »
Et en direction des climato-sceptiques, Maxime Marchand précise : « Ils doivent mesurer qu’il existe certes des cycles naturels de réchauffement mais ils prennent des centaines de milliers d’années quand, là, nous parlons d’un siècle.» Le jeu se poursuit et on mesure mieux l’ampleur de ce changement lorsque l’on apprend que l’on dépense maintenant «plus d’énergie dans nos bâtiments pour la climatisation que pour se chauffer». Les échanges, les interrogations, les pistes de réflexion se multiplient. Les deux heures prévues au départ sont largement dépassées. Une fresque qui en passionnera plus d’un et qui s’inscrit pleinement dans la logique du think tank lancé par Christophe Madrolle et Fabien Perez afin de construire, dans la diversité, une écologie des solutions.
La prochaine réunion aura lieu à Cabriès, le 23 mai. Il sera question, autour d’Amapola Ventron, maire de Cabriès et de Dominique Robin, directeur d’AtmoSud, d’évoquer les perspectives sur les enjeux de la qualité de l’air et présenter les outils de son amélioration.
Michel CAIRE