Le rétrofit quésaco ? Cela consiste à modifier un véhicule en lui donnant une nouvelle jeunesse. Pour la société de tourisme Color Group Experience, il s’agit de troquer le moteur thermique de ses autocars contre une motorisation électrique.
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Une fibre environnementale
La société est actuellement repérable à ses « Colorbüs ». Des bus cabriolets rouges, parfois à deux niveaux, qui sillonnent Marseille et promènent les touristes. L’accent est déjà mis sur l’environnement, ses véhicules roulent au biocarburant mais l’ambition ne s’arrête pas là. « Récemment on a décidé de supprimer les 150 000 écouteurs annuels jetables qu’on donnait aux passagers », indique Julien Guedj, le président de Color group experience. «On a renforcé le wifi et les touristes utilisent une application sur leur portable ». Les bouteilles plastiques sont aussi bannies au profit du carton. Tout cela évite pas mal de pollution.
Une nouvelle étape
La société était jusque-là moins visible dans l’excursion. Désormais les pupilles des passants devront s’habituer à la couleur vert pétant de ses bus au diesel transformés en bus électriques. Un premier vient d’être mis en service. Un bus rétrofité par l’entreprise RetroFleet. Son président Emmanuel Flahaut compte développer sérieusement cette activité. Pour lui, le rétrofit est une vraie solution : «On a zéro carbone à l’émission et à la conception car on utilise un bus existant. Le gain en durabilité est considérable. Un moteur comme celui qui est monté sur cet autocar durera 30 à 40 ans sans maintenance et la batterie entre 10 à 15 ans. On va rétrofiter une centaine de bus cette année et plusieurs centaines en 2025 ».
Moindre coût
Pour la société Marseillaise le choix du rétrofit obéit à plusieurs données. Economique, un bus rétrofité est deux fois moins cher qu’un bus électrique neuf. Environnementale et commerciale. Le bus sans émission de carbone séduit. « Des entreprises sont très contentes dans leur bilan carbone de montrer, qu’elles utilisent des bus électriques lorsqu’elles font des événements » note Julien Guedj. « On est très fiers de pouvoir l’utiliser avant les JO et on est déjà sollicités par des sociétés pour des séminaires, congrès et excursions ».
Si la séduction continue d’opérer les autres autocars d’excursion devraient, eux aussi, passer au vert. Les bus rouges pour les circuits urbains resteront en revanche au biocarburant. Leur spécificité imposerait une longue homologation pour un rétrofit.
Reportage Joël BARCY