« Un navire qui n’a pas goûté au vin goûtera au sang ». Ce rituel de la bouteille brisée permet de conjurer le sort dit-on. Le navire des affaires maritimes est cette fois baptisé avec quelques semaines de retard en raison des agendas surchargés. Ouf !
Un bateau bien loti
Son nom de baptême sera le « Virginie Heriot » en hommage à la grande navigatrice tricolore, championne olympique à Amsterdam en 1928. Sa marraine n’est rien moins que la championne du monde de kitefoil Lauriane Nolot, élue marin de l’année en 2023. « Il y a une grande fierté, c’est très gratifiant d’avoir été choisie », confie la kitesurfeuse. «Virginie Hériot a été une grande ambassadrice de la voile et une porteuse des femmes dans la voile. Pour moi c’est beau d’être la marraine de ce bateau qui porte ce nom et j’espère qu’un jour je serais une aussi bonne ambassadrice qu’elle l’a été ».
A la barre
La marraine a voulu tester les 600 chevaux et la maniabilité de l’engin. Elle est partie à fond comme sur son kitefoil, poussant la manette des gaz, jouant sur les vagues. « C’était trop cool, j’ai adoré », annonce la championne à son retour. « Franchement on peut prendre des sensations avec ce bateau. On a commencé à faire des virages un peu serrés. On manœuvre plus vite avec ça qu’avec mon kite. J’ai hâte qu’on fasse une course ensemble ! ».
Police des JO
Le Virginie Hériot sera opérationnel toute l’année pour assurer la police de la mer et de la pêche mais, pour les JO il permettra surtout de sécuriser le plan d’eau. « Nous allons assurer une police stricte pour garantir la sécurité des athlètes», annonce Bernard Alessandra chef de l’unité littorale des Affaires maritimes. « Ce bateau est un bon outil. Il est rapide, réactif, c’est un semi-rigide qui permet d’aborder les navires sans risques ».
L’équipe de France est solide
La présence de la championne du monde de kitefoil était l’occasion de revenir sur l’équipe de France à la voile après la SOF (Semaine olympique française) à Hyères. « On a eu des conditions très compliquées côté météo. On a eu du vent du nord très froid, irrégulier », relève Lauriane Nolot. « Personnellement, j’ai eu une très bonne vitesse, une bonne stratégie, il n’y a que des chutes qui ont fait que, même si j’étais loin devant, j’ai perdu du temps et je me suis retrouvée loin derrière. J’obtiens une troisième place sur le podium mais je sais ce que je valais tout au long de la semaine. C’est que du positif ». Et l’équipe de France ? « On s’attendait à faire de moins bons résultats car on sortait d’un stage de cohésion. la Soft n’était pas notre objectif de « perfer » et finalement on termine première nation. On a de vraies chances de médailles aux JO cet été et on va tous y aller à fond. » Et pour vous, toujours l’or en vue ? « C’est mon objectif et il n’a pas changé ».
Reportage Joël BARCY